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H-Burns « Kid we own the summer »

H-Burns « Kid we own the summer »

H-Burns Kids we own the summer Style : Bruissements électriques Sortie : 03/02/2017

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Certes, une familiarité immédiate, un territoire connu, des retrouvailles avec un ami de longtemps, depuis qu'on a découvert, tous, ce garçon magique au détour d'une recommandation, d'un concert, de l'appel d'un ami extatique qui venait d'écouter We go way back par exemple ou le superbe album réalisé avec Chris Bailey, des Saints.  

Certes, et tant mieux parce que ça n'irait pas forcément au teint de bois et de feuilles légères qui lui va si bien, H-Burns ne s'est pas lancé dans un disque de remix technoïde au seul motif d'être dans un move imaginaire. Il creuse son sillon, avec une élégance sobre, teintée de la retenue des sentiments vrais qui émanent de son disque, de cette élégance de la sincérité susurrée plutôt que hurlée, ce qui n'en diminue en rien l'intensité et même si le cri a ses vertus propres.

Certes, le casting de la production fait rêver : "mixé à Los Angeles par Rob Schnapf (Elliott Smith, Kurt Vile, Beck…) et masterisé par Greg Calbi (Springsteen, Paul Simon, Dylan) au studio Sterling Sound." Certes, ce nouvel album a des airs de faux frère avec Night moves et une écoute initiale peut tromper. On est loin de Off the map, plus claustrophobique et que Steve Albini le grand n'avait pas voulu laisser respirer. On retrouve ici cette magnifique circulation aérienne, ces frôlements de soie, ces dentelles savantes qui s'entrelacent à contre-jour. Demi-teintes, clair-obscur, chuchotements, crises de couples, paroles retenues, tout est là, tout est dit. Certes, H-Burns avait déjà réussi tout ça et c'était déjà magnifique mais enfin, mais quand même, mais vraiment, quelle nouvelle splendeur minérale, de folk et d'électricité translucide, quelle nouvelle réussite éclatante...

Les nouveautés sont subtiles, nichées dans un arrangement, un tissu de cordes splendides, un synthétiseur rêveur caché dans un arrière plan sonore, une boîte à rythmes surprenante qui vient cogner au bord du cœur pour en épouser le tempo. Une touche plus claire ici, une nuance plus diaprée dans le coin, là, en haut, une ombre portée ici. Un disque d'aubes et de crépuscules, de ces moments qui nous laissent en train de nous bercer en nous balançant doucement, quand on regarde par la fenêtre, ni heureux, ni malheureux, abandonné un instant à une pensée qu'on ne parvient pas à saisir vraiment, when the night is still, We grow old, Rapidly fading, That's how we get along...

Pas si proche que ça de Night moves à l'écoute insistante, si on accepte que la différence tienne aux tonalités, aux textes plus évocateurs, plus allusifs, au toucher de Denis Clavaizolle aux claviers, au violon de Bertrand Belin, aux chœurs d'Alma Forrer, au tricot savant d'Antoine Pinet posté discrètement à côté de Yann Clavaizolle. La seule parenté absolue qu'on peut lui reconnaître c'est qu'il est tout aussi merveilleux et qu'on le passe en boucle, vraiment, comme on ne s'arrête que finalement assez rarement sur un album. We linger on. En concert au Grand Mix et au Poche de Béthune, en mai. On vous le dira et on vous le redira et on vous le redira encore. Et on y sera et on y sera encore.

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