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Benjamin Biolay « Volver »

Benjamin Biolay « Volver »

Benjamin Biolay Volver Style : Chanson Française Sortie : 19/05/2017

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Il faut bien le dire, depuis cette superbe Superbe, album encensé par la critique et définitivement installé au rayon des incontournables par de multiples Victoires de la Musique (On en a aussi donné une à Jul vous me direz…), nous avions un peu perdu de vue Benjamin Biolay, ce dernier ne nous gratifiant que d’une Vengeance bien fade dont l’auteur dit lui-même qu’il est certainement le plus mauvais album de sa discographie et que seul le titre Confettis était à sauver (souvent le cas quand un opus prend la suite d’un succès massif) et d’un Palermo Hollywood assez agréable bien que répétitif sur le long terme, imprégné d’un séjour de plusieurs mois en Argentine et qui obtint un succès plutôt confidentiel.

Or, quelle ne fut pas notre surprise de voir revenir dans les bacs dès cette année 2017 - soit un an à peine après la production argentine - le dandy aux accents gainsbourriens (même si personne n’arrivera jamais à la cheville du grand Serge), costume impeccable et dégaine à la Benicio del Toro, avec un titre aussi rythmé et punchy que l’est Roma (amoR), mélange de violons, de basses dynamiques et de rap italien (si si !) nous contant les déboires d’un amoureux transi au milieu de la ville aux Sept Collines.

Un retour à ses premières productions

On sent dès le titre éponyme ouvrant l’album Volver que Benjamin Biolay a fait le choix d’un retour (Volver voulant dire revenir) A l’origine, à l’essence même de ses premières productions, toujours sombres mais empreintes d’une poésie rare, inspirée entre autres par la gente féminine avec les succès et les déboires que de telles relations peuvent impliquer. Ainsi, l’on sent dès les premières notes que l’auteur de Rose Kennedy a décidé de reprendre sa plume afin de nous délivrer un album que l’on pourrait qualifier d’introspectif tant il recèle de références à tout ce qui a été entrepris jusqu’ici. A la manière de Ton Héritage, celui-ci se souvient : des premières années de sa vie, des premiers flirts, des premiers tourments, le tout avec une certaine mélancolie mais en aucun cas une envie de s’arrêter là, il suffit pour s’en convaincre de se pencher sur le nom du titre suivant.

Des collaborations et des essais...

Inévitable muse du chanteur, Chiara Mastroianni fait une apparition sur le titre pop rock Encore Encore qui met bien en évidence la complicité retrouvée des deux êtres nous rappelant ainsi à l’album duo de 2004. Parmi ses multiples facettes, Benjamin Biolay s’avère être également un globetrotter, chose qui ne nous avait pas forcément sauté aux yeux jusque-là ; en effet, avec Mala Siempre c’est l’instant tango de l’album, évidente référence au passage argentin du crooner tandis que Ça vole bas nous offre un reggae que n’aurait pas renié Bernard Lavilliers (bon, on passera sous silence la tentative « d’jeuns » d’Hypertranquille, sorte de PNL du pauvre bourré de vocoder, clin d’œil à sa fille qui le pensait incapable de réaliser un titre rap dans la veine actuelle, on se serait volontiers passé de ce genre de défi tant ce dernier fait tâche dans un album aussi réussi).

Benjamin Biolay ne serait pas Benjamin Biolay si des chansons aux textes finement ciselés ne faisaient leur apparition. C’est évidemment le cas de La Mémoire ou de Sur la Comète (sublime déclaration d’amour écrite à l’encre noire et véritable joyau de l’opus) qui nous renvoient au glorieux passé de Négatif ou de Trash Yéyé.

Un concert de Benjamin Biolay l'Aéronef de Lille

C’est un authentique album bilan auquel nous venons d’assister, comme si ce dernier avait décidé de tout mélanger dans un shaker afin de nous concocter un délicieux cocktail aux souvenirs subtils et évocateurs. Enfin, cerise sur le gâteau, avant de conclure l’album avec un Hollywood Palermo histoire de boucler la boucle concernant Buenos Aires, le talentueux lyonnais nous gratifie d’une reprise de l’intouchable Avec le Temps de Léo Ferré, et force est de constater que la voix caverneuse du dandy colle tout à fait à un titre semblant écrit pour lui, frissons garantis.

Alors si cet album vous a tout aussi convaincu, n’hésitez pas à aller faire un tour du côté de l’Aéronef le 25 novembre pour à n’en pas douter un réel moment de poésie.

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