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« Gothic Country Compilation »

« Gothic Country Compilation »

Compil Kaiser Southern Dark Country Style : Country Gothique Sortie : Juin 2009

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Lucas Trouble est un grand manitou. Non pas un gourou issu d’une sombre secte, mais plutôt le genre de fou (au sens positif du terme) qui traficote, mixe et remixe des musiques et des sons dans son studio durant d’interminables nuits. Entre ses mains sont passés de nombreux groupes (dont Tony Truant, guitariste des Wampas) et lui-même a officié et officie toujours dans plusieurs formations : The Vietnam Veterans, The Mediums, The Gitanes… À côté de ces activités de chanteur-musicien, Lucas Trouble, surnommé « Le Kaiser », est avant tout un producteur indépendant qui a son propre label (Nova Express) et son studio (Le Kaiser Studio). Autant dire que le bonhomme a une sacrée réputation dans le milieu « indé-garage-sixties-psyché-punk-noise » (comme le décrit le site du label – le site vaut d’ailleurs le coup d’œil !).
C’est donc plus ou moins normalement que l’esprit de ce sorcier musical s’est récemment tourné vers la country gothique [pour comprendre ce que ce terme obscur signifie exactement, direction le premier épisode] et en a fait une compile. Disponible depuis juin, enregistrée, produite et mixée par Lucas « Kaiser » Trouble, la compil Kaiser Southern Dark Country propose de découvrir 5 groupes : nos chers nordistes des Blindhorses, Le Skeleton Band, The Mystic Ryders from Spectral South (le nouveau groupe de Lucas Trouble), Her Majesty Queen Elvis et Rust.
Au travers des 18 titres que comportent la compil, on sent l’unité que représente le Kaiser entre les différentes formations. Pourtant, la touche personnelle de Lucas ne se fait pas omnipotente et chacun des groupes conserve sa propre identité.

Les premiers titres sont ceux des Blindhorses qui nous content ici la suite de leurs aventures en plein western gothique. Toujours aussi bien calibrées, les compos sont cependant plus sombres que sur Revenge of Hanging Man (il suffit de voir les titres : Sad Song, Funeral…) mais leur douceur gothique reste enivrante. On est d’abord épris de la trompette et des ponts guitare/batterie, et on jubile lorsque le banjo d’Axel fait son grand retour sur The Revenge of the Hanging Man où l’on retrouve la course effrénée et distordue du pendu qui nous chante « I’m back in town ».
C’est ensuite au tour du Skeleton Band de faire son apparition. La musique est cette fois plus lugubre et la voix d’Alex se fait quelque peu inquiétante. On a vraiment l’impression d’être dans la maison de la famille Adams ! Au milieu des cliquetis, des touches de xylophone, de la mandoline nonchalante, des sons complaignants et des « ooouuuuh » façon scie musicale d’Alex sur Glimpse, on hésite entre le sourire et l’angoisse. L’effrayant squelette joue ici très bien son rôle !
Ce qui tranche radicalement avec la musique de The Mystic Ryders from Special South : avec ses airs de générique de fin de film, He stole my Holy bible ! ressemble un peu à du REM en plus lent, surtout en ce qui concerne la voix de T.B. Noze. Ennio Morricone a laissé un écho profond dans les oreilles de TMRFSS, ce qui se ressent dans leurs compos en forme d’apothéose westernienne. Car la musique de ce groupe est à l’évidence taillée pour la conquête de l’Ouest, que ce soit pour ses sons clairs ou pour les « Yeapi Yeapi Yeah » de Western Cowboy.
Her Majesty Queen Elvis eux préfèrent faire des reprises. C’est principalement celle de Dancing Barefoot de Patti Smith qui retient l’attention : l’harmonica remplace les solos et les chœurs au ton grave donnent une dimension plus profonde à la chanson. Le style des HMQE est plus ancré dans les 50s, que l’on retrouve dans le choix des titres repris (Johnny Cash, Hank Williams) ou dans l’instrumentation avec notamment cette grosse basse ronde sur I’m So Lonesome I Could Cry.
Rust est le dernier groupe présent sur la compile et tranche avec les précédentes formations du fait d’un son beaucoup plus électrique et distordu. Les titres sont rapides et on reconnaîtrait presque Black Sabbath là-dedans. Le coup de cœur ira au titre Worms and Dust et ses vibrato accrocheurs qui, excepté la présence du banjo, ressemble à du rock pur et dur. Pour ce qui est de country gothique, il faudra donc plutôt se pencher sur les textes !

Le Kaiser a bien travaillé, c’est une évidence. Et avec cette compil comme CV, on peut supposer que la country française à un bel avenir devant elle !

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