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Elephant Stone « Ship of fools »

Elephant Stone « Ship of fools »

Elephant Stone Ship of fools Style : Bateau ivre Sortie : 24/11/2016

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Audacieux, risqué, multiformes, un disque en forme de Ship of fools, pour de vrai... Formé à Montréal en 2009, Elephant Stone est le projet de Rishi Dhir, chanteur, bassiste, compositeur et joueur de sitar (Sitariste ?). C'est un projet fou, on y va à fond, on part dans toutes les directions de la pop et on roule plutôt vite, c'est très grisant. On se sentira parfois en terrain connu, au bord d'une Brit pop légèrement rehaussée de quelques appuis synthétiques qui nous laisseront épuisés à cinq heures du matin sur des dancefloors imaginaires, on passera aussi par Manchester et les Stone Roses pour le groove, indéniable et baggy. C'est extrêmement dense, instruments et musique confondus : le jeune homme ne manque pas d'idées, toutes exploitées, toutes tentées. On fait ici de la musique comme on on expérimente : on évalue la portée d'une idée et on la traite. Les apparences sont d'ailleurs assez trompeuses puisque si Rishi Dhir se présente en prof de sitar, l'influence de Ravi Shankar est loin de transpirer franchement à chaque morceau, c'est une coloration occasionnelle, toujours très bien intégrée au mix. De plus, depuis Norvegian Wood, premier morceau pop avec sitar, décembre 1965, on a eu le temps de se familiariser au son de l'instrument en n'oubliant pas Cornershop ou Kula Shaker.

La grande qualité des compositions, indépendamment de leur variété et de leur densité instrumentale, c'est leur teneur mélodique. Dhir réussit à faire tenir de bonnes chansons, solidement produites, autour de mélodies très mémorisables. L'expérimentation et la lisibilité se conjuguent très bien, ce n'est pas si fréquent. Harmonies vocales ultra pop, groove réel, dépouillement acoustique occasionnel quand c'est nécessaire et relance synthétique puissante quand il le faut. Il a un excellent sens de l'arrangement et du tracklisting comme de l'envolée pop qui vous fait fredonner. On frôle même le disco pur et dur sur Love is like a spinning wheel : basse ronde en cascades, claviers en nappes légères, dur de ne pas bouger.

Voilà le cœur de l'affaire, il y a dans ce disque un plaisir mélodique, un plaisir de faire de la musique absolument constants, une touche de jubilation hédoniste qui ne cesse jamais. On a envie de les voir live au soleil ou dans une cavepeu importe, et de groover tranquillement avec eux, sans trop se prendre la tête. La musique, l'imagerie, les clips, tout dénote aussi un refus constant de se prendre au sérieux. Ce sont parfois les disques les plus dangereux, les plus rageusement séduisants, au fond. Ils ne se le jouent pas mais sont très accrocheurs. On plane, on tournoie, on fait un petit coucou aux Beatles de Within you, without you, aux Roses, on l'a dit, à The Horrors, un dernier looping, on part d'un éclat de rire sonore et on file tous à la Cave aux poètes, le jeudi 1er juin en compagnie du folk psychédélique de Twirll

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