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« Brand New Start » de Royal Opera Club

« Brand New Start » de Royal Opera Club

Royal Opera Club Brand New Start Style : Pop millésimée Sortie : 04/05/2015

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La belle ligne claire anglaise ouvre et guide tout le disque de One Way à Because. On se laisse porter par les guitares aérées et le sens aigu de l’accord qui sonne. Le Royal Opera Club s’invite à des tablées où les convives sont prestigieux : Kaiser Chiefs, Arctic Monkeys, The Coral, Oasis, etc. C’est totalement assumé et totalement réussi. On montre une foi à toute épreuve dans la construction du morceau, les couplets, les refrains, le placement du solo, concis et peu bavard comme dans le grand livre de l’écriture pop et son abécédaire. Ce n’est pas pour autant un exercice de restitution scolaire, c’est un disque de compositions personnelles, on joue même à contretemps, presque comme un ska sur Five minutes. On lorgne également assez franchement du côté de l’univers des Mods et lorsqu’on croise Olivier Estille, chanteur et guitariste du groupe, on risque fort de réviser quelques classiques vestimentaires de la tribu anglaise moderniste : écharpe savamment nouée et Fred Perry sur parka vintage. Dans le timbre, on notera un cousinage avec Alex Turner et Liam Gallagher. Quant à Noel, le frère ennemi, on l’entend aussi à travers la manière de prendre les solos. Ce n’est jamais gênant puisque que c’est clairement revendiqué. La Britpop a ses enfants et les voilà qui se mettent à faire de bons disques. Ils sont basés à Lens, la ville qui vient de nous proposer Chassol, l'hapax et Moriarty en moins d'un mois. 

Le disque sonne comme ce qu’on a coutume d’appeler les classiques instantanés : chœurs parfaitement placés dans Brighter than the light of the day, élégance pop millésimée. On pense aussi, et c’est carrément flatteur, à Supergrass sur Let’s spend a night. Le doux son des Rickenbacker résonne, ce tintement si particulier de la marque chère à Pete Townshend et Paul Weller.  La pochette est une véritable déclaration d’amour à la fraternité à laquelle on appartient : un vinyle de Miles Kane, basses de McCartney au mur, la 4001 comme la Violin Höfner, pochette de Revolver des Beatles en poster à côté de John Lennon, affiche pour le single d’Oasis Who feels love ? photos de Quadrophenia, tout ça pendant qu’Olivier lit Mod, a very british style de Richard Weight. On ne peut pas avoir affaire à de mauvais garçons.

On les retrouve à Harnes le 20 juin, à Arras le 21 et leur élégance scénique incite à les recommander. L’album est en téléchargement sur Bandcamp, sous le très sympathique fonctionnement du Name Your Price, on donne ce qu’on veut et on télécharge. Aucune raison de ne pas découvrir ce groupe et cet album carillonnant et inspiré. Pour une fois qu’on peut aller à l’Opéra en prenant la suite royale sous le saint patronage de tout ce que la pop anglaise a fait de bien depuis qu’elle s’est inventée, on fonce.

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