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« Way Out Weather » de Steve Gunn

« Way Out Weather » de Steve Gunn

Steve Gunn Way Out Weather Style : Rock finement ciselé. Sortie : 07/10/2014

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Compagnon de route de Kurt Vile, Steve Gunn mène également sa barque en solo, duo, trio, s'affranchissant assez de son cousinage avec le Violator en chef pour que son travail soit passionnant. Dans l'esprit, on admettra que les fans du premier risquent d'agrandir un peu leur discothèque, il leur faudra élargir la section réservée à cette jolie pop américaine très ciselée, orfévrée et dorée à l'or fin par un maître guitariste toujours en quête d'horizons larges et d'espaces infinis. Curieux et disponible, Gunn fait feu de tout bois et vient de collaborer avec les très roots Black Twig pickers, leur empruntant le batteur pour la tournée actuelle. Si le cousinage avec Vile fonctionne, les styles abordés rendent justement un classement trop typé compliqué. Tant mieux. La musique, essentiellement articulée autour des possibilités de la guitare, est difficile à classer. Psyché, pop, légère, jamais noisy, toujours extrêmement alerte et babillarde, le tricot de Steve Gunn ne s'arrête jamais. Les guitares sont enchevêtrées, enlacées, sans sombrer dans les clichés pénibles des guitar heroes qui ne jurent que par le sustain, ces notes prolongées à l'infini pour montrer que oui, on sait faire hurler la bête. Gunn utilise sans cesse le pouce et les autres doigts et le carrousel tourne sans cesse comme chez les autres grands maîtres de l'acoustique, Bert Jansch par exemple que Neil Young appelait le Jimi Hendrix de la guitare acoustique. 

On prend ici tout son temps pour poser de subtils climats, sur Fiction par exemple enrobé d'une basse très souple et d'un carillon permanent. On est baigné dans une rivière de notes légères et toujours en mouvement. Très porté sur l'aspect rythmique de la guitare, on le comparerait volontiers à une jolie lignée de guitaristes de jazz, comme Wes Montgomery ou Grant Green, des gens aux  semelles de vent qui laissent la lourdeur à d'autres. Ses influences sont multiples : Close listening reveals the influence of Delta and Piedmont country blues, ecstatic free jazz, and psych, as well as Gnawa and Carnatic music, on the continually unfolding compositions. On a effectivement pensé parfois à Bombino ou à Tinariwen.

Éclectique, électrique, acoustique. Steve Gunn préférait d'ailleurs les déclinaisons instrumentales de son talent avant de se mettre au trio et au chant. Un chant intégré voire fondu dans le mix général, comme un autre instrument. Il lui fait de la place quand la guitare discourt moins, légèrement et sans forcer. Le disque coule comme une rivière très bleutée, libellule en bord des eaux, sous une jolie lumière, minéral et agile, laissant de côté la virtuosité gratuite. Prêt à voguer tranquillement sur notre Péniche préférée, le 29 juin

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