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Wall of Death « Loveland »

Wall of Death « Loveland »

Wall of death Loveland Style : Another brick in the wall Sortie : 04/03/2016

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Voilà le disque d'un groupe - Wall of Death - qui connaît sur le bout des doigts ses classiques psychédéliques ou qui les a intégrés jusqu'à la dernière cellule souche de sa moelle épinière. Le psychédélisme garage de Night Beats est assez loin, c'est plutôt celui du Pink Floyd de Meddle dans une version totalement moderne dont il s'agit. Si le grand Floyd s'est parfois embourbé dans les longueurs et les bruitages d'arrière plan, certaines de ses compositions sont aussi, on l'oublie trop, extrêmement dynamiques. On n'en cite aucune ici, il en manquerait forcément. Sur Loveland, échos et réverbérations très étagés dominent un ensemble très convaincant, superbement musical.

Dans la rubrique psyché, on a parfois tendance à tout miser sur le climat, les textures et à négliger les mélodies, le chantant, le petit truc à siffloter, la dynamique d'ensemble. Ce sont des qualités qu'on n'a pas oubliées sur Loveland. Loveland ? Absolument. Ce n'est pas du tout un disque qui évoque le mur de la mort sur fond de dépression codéinée, c'est aussi un espace très éthéré, extrêmement aérien, sans jamais devenir cotonneux et fragile (le nom, Wall of death, vient d'un poster immense sur les murs du bar de la Mécanique Ondulatoire, où ils ont été tous les trois... barman). Tout est infiniment plus lumineux que sur le premier album, Main Obsession, très marqué par la noirceur (sur Darker than dark par exemple). l'horizon s'est manifestement éclairci pour les trois hommes. Un horizon ouaté et nuageux, très profond, sans limites à la vue, porteur d'une très belle ampleur.

On déploie un bel arsenal et on a utilisé jusqu'à six synthétiseurs (Mellotron, Farfisa, Korg...) mais ce n'est pas jamais lourd, il existe systématiquement un rebond, une relance, un coup de kick qui fait repartir tous les titres avec un très bon sens du timing. Jamais simple cette question... A quel moment précis faut-il qu'il se passe autre chose dans une chanson que... ce qui se passe déjà, surtout quand on ne file pas du côté couplet/pont/refrain ?  Rien n'est joué quand on se drape dans les tissus chamarrés des espaces psychés, on ne peut pas se contenter de balancer quelques couches de son un peu vintage. C'est en cela que c'est réussi, comme chez le cousin hollandais, Jacco Gardner. Hanni El Khatib est venu poser des guitares pour durcir le propos sans le dénaturer et on les a vus zoner avec les gars de Brian Jonestown Massacre et les Black Angels, les cousins psychédéliques

Les basses sont jouées au synthé et comme on le sait, ça leur donne un délié particulier, une sorte de galop dans les notes qui vient du toucher spécifique au clavier. Ce n'est pas de "la" basse mais c'est très astucieusement géré. Très joli travail.

Astucieux, climatiques et déliés, on espère qu'ils le seront également sur la scène de l'Aéronef, le 5 octobre 2016. 

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