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Night Beats « Who Sold My Generation »

Night Beats « Who Sold My Generation »

Night Beats Who Sold My Generation Style : Psyché & Freak out Sortie : 29/01/2016

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Trois types pas nets dans une voiture repeinte à la main sur la pochette de ce nouvel album de Night Beats, un fond poussiéreux et un peu usé, une posture de défiance... Les gars n'ont pas l'air particulièrement commodes. Forcément, ça donne envie... On n'est pas franchement dans le registre du lisse et du policé. Le trio envoie le bois, effectivement, pas réellement du lourd d'ailleurs. C'est davantage une mixture hautement psychédélique sous influences, sous tutelle de Roky Erickson et de son 13th Floor elevators. On joue sec et serré en trio, en s'amusant à triturer des bribes d'électricité folles et affolantes, ce n'est pas parfait, ce n'est pas exact, ça suinte le rythm and blues trifouillé sur les très vintage guitares Res-O-Glas qu'on avait déjà vues chez Jack White et Calexico. On pensera, pour le son, au Black Rebel Motorcycle Club et aux échos noyés de Jesus and Mary Chain. C'est parfois très groovy et on se surprend à penser, sur certains passages, aux fulgurances électriques d'Hendrix et à l'équilibre tout particulier entre la basse et la batterie. Mitch Mitchell et Noel Redding jouaient un peu comme ça, en occupant énormément l'espace autour de Jimi. Pas la même virtuosité, fatalement, mais dans l'esprit, on s'en approche. Forcément, à trois, c'est mieux d'avoir un peu de vocabulaire, d'être capables de manier et d'organiser de très beaux moments de tensions électriques. On est loin du trio totalement dévoué à la cause du soliste et dont la section rythmique assure juste les fondations. On est capables de manier des grooves très élastiques, tout en suspension rebondie, comme sur Right/Wrong ou de balancer des tempos plus appuyés sur No Cops, Bad Love a même des faux airs de Black Keys. 

C'est rampant  et marécageux, caverneux et noyé d'écho, la voix parfois assez loin dans le mix. On ne serait absolument pas surpris de les trouver par hasard, sortis tout droit des sixties, sur une compilation telle que All artyfacts from the first psychedelic era de chez Nuggets, pour situer. Ils jouent dans tous les festivals qui commencent par Psych... Psych Fest en Afrique du Sud ou à l'International fest of psychedelia de Liverpool, ça pose forcément un groupe. Toutes les limites du genre si on n'accroche pas et toutes ses qualités si on vient d'écouter les Black Angels dix huit fois en boucle, par exemple.

On peut aussi se moquer totalement de tous ces stickers virtuels qui peuvent finir par obscurcir la perception immédiate qu'on a du groupe et se laisser porter par le disque, c'est sans doute la meilleure approche, au final. Ça transpire très suffisamment pour faire tout son effet sans cet arsenal de comparaisons, c'est l'essentiel, d'autant que le disque s'installe peu à peu et s’impose totalement en deux ou trois écoutes.

Ils seront à La Péniche, le 13 septembre 2016. On ira donc larguer les amarres de notre bateau préféré pour la saison 2016 / 2017 avec eux. Une Péniche psychédélique qui sonne garage, c'est très tentant. 

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