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A Failing Devotion

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A Failing Devotion The Fallen Style : Metal Date de l’événement : 22/09/2014

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Lille la Nuit a rencontré Rémi et Fred du groupe dunkerquois A Failing Devotion. Les cinq membres du groupes jonglent entre leur métier et leur activité de musiciens, d'où la présence de deux d'entre eux. Rémi et Fred nous ont raconté les débuts du groupe, la naissance dans l'urgence de leur premier album "The Fallen", leur univers sombre assez typique du Métal, la technique vocale de Max, et leurs projets à part le concert Release Party du 7 novembre aux 4Ecluses à Dunkerque...

Aurélie : Si vous deviez définir rapidement la naissance du groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore : ce serait un groupe de copains ? une rencontre de passionnés ?

Rémi : Un peu des deux en fait ! On est trois dans le groupe à se connaître depuis un petit moment puisque l'on vit à Dunkerque. Le milieu de la musique là-bas, je suppose que c’est un petit peu comme à Lille, tout le monde se connaît rapidement surtout dans le Métal. J'avais un projet avec Alex et Christophe, les deux guitaristes actuels du groupe. A la fin de notre groupe, on a voulu continuer à jouer ensemble, mais pas tout à fait dans le même style.
On a donc recruté Fred qu’on avait connu un petit peu avant par rapport à la musique, puisqu'il avait aussi eu d'autres projets musicaux. Et Max, le chanteur était une connaissance par rapport à un autre groupe de musique avec lequel on avait tourné un peu. On en est venu à lui expliquer qu’on cherchait un chanteur. On ne voulait pas lui proposer à la base parce qu’il était de Liévin et nous de Dunkerque, ça faisait un peu trop de route. Maintenant, il est à Arras, c’est donc encore plus loin (Rires) !

Aurélie : En avril 2012, vous aviez sorti un EP. Et sur votre page Facebook, on peut lire d'emblée que votre "musique est en perpétuelle évolution". Qu’est ce qui a changé entre l’EP et l’album "The Fallen" qui vient tout juste de sortir ?

Avant sur l’EP, tu pouvais avoir un petit peu ces notes là, progressives, atmosphériques, et là on a essayé de les systématiser sur l’intégralité de l’album. On essaye de faire la part belle aux atmosphères et aux mélodies tout en gardant ce côté brutal.
Fred - A Failing Devotion

Fred : Ce qui a changé – et je pense que tu vas le retrouver au fil des interviews – C’est qu’on a essayé de travailler les contrastes, le relief des morceaux. Avant sur l’EP, tu pouvais avoir un petit peu ces notes là, progressives, atmosphériques, et là on a essayé de les systématiser sur l’intégralité de l’album. On essaye de faire la part belle aux atmosphères et aux mélodies tout en gardant ce côté brutal. Faire passer de l’émotion, en fait. Je pense que c’est la grosse différence. On s’est autorisé à ralentir les tempos pour justement laisser respirer la musique et faire passer d’autres choses. On avait envie de véhiculer d’autres choses que des 190 BPM tout le temps. La grosse différence entre l’EP et l’album est à ce niveau là.

Rémi : On a beaucoup plus d’ambiances un peu malsaines qu’avant. Avant c’était vraiment beaucoup de mélodies avec des guitares en tierce, en quinte, beaucoup d’harmonie, etc. Alors que maintenant on est beaucoup plus sombre. Il y en a qui appellent ça de la maturité, moi je ne dirai pas forcément, c’est juste une évolution et un souhait de faire passer quelque chose à travers ces ambiances. Et nous on se retrouve aussi là dedans.

Fred : Et pour rebondir sur la question d’avant, Tof, Mich et Alex avaient ce désir là de s’éloigner un petit peu de ça et curieusement Max et moi on avait aussi ce désir là. Donc globalement c’était la chance de se retrouver sur cette envie commune. Ça a été le point de départ de cet album.

Aurélie : Comment avez-vous choisi les paroles et les thèmes que vous abordez dans cet album ?

Fred : C’est Max, le chanteur qui a tout géré de son côté. Ce sont des choses qui viennent d’expériences personnelles sans pour autant être autobiographiques, mais disons qu’il s’est inspiré de choses qu’il a pu vivre de loin ou de près. Et c’est toujours en rapport avec des phénomènes de société.

Rémi : Oui c’est très personnel, mais en même temps pas mal de monde peut se retrouver dans les mêmes situations ou s’identifier à ses textes.

Aurélie : On retrouve une ambiance assez sombre au final...

Fred : Je pense que sa trame principale, c’est le sentiment que les gens n’arrivent plus à vivre par eux-mêmes. C’est ce besoin de s’identifier à telle ou telle communauté ou philosophie pour s’autoriser à vivre, et de ne plus avoir l’impression d’exister pour soi-même. J’essaye de synthétiser un peu son propos…

Aurélie : Cette ambiance assez sombre est assez spécifique au métal finalement...

Rémi : Oui, dans le métal de toute façon, il y a rarement des trucs où on va faire A la queue-leu-leu (Rires) ! C’est un style qui se prête bien aux ambiances sombres. Après j’ai l’impression que Max a évolué pas seulement dans son écriture, mais aussi dans la façon de placer son chant, pour vraiment s’adapter aux ambiances qu’on a mis dans les parties instrumentales.

Fred : Ses tessitures de voix aussi.

Rémi : Naturellement, ça a évolué avec la musique. Il ne s’est pas contenté de faire ce qu’il avait fait sur l’EP.

Aurélie : Justement en parlant de la voix, c'est quelque chose qui nous a marqué. Comment il travaille sa voix et ce chant si particulier ?

Rémi : Il est énervé (Rires). Il fume 15 clopes, et puis voilà (Rires).

Fred : Juste avant les prises, on lui balance plein de vannes, ça l'énerve et il se lâche (Rires). Non non en fait c'est une technique de chant. Et c'est du boulot. Tu peux vite te flinguer la voix si tu fais n'importe quoi.

Rémi : Il ne faut pas le faire n'importe comment. Aujourd'hui,  on a la chance avec internet, Youtube, etc d'avoir plein de vidéos qui peuvent expliquer ce genre de techniques et d'éviter d'y aller par soi même au risque de s'abîmer la voix et les cordes vocales.

Fred : C'est une façon de chanter, effectivement, les gens vont se dire ce n'est pas du chant au sens où on peut l'entendre classiquement. Mais ça demande quand même une rigueur et un travail costaud. Il a un prof de chant, qui s'appelle David Féron qui donne des cours là dessus, et qui est spécialisé dans les voix comme la sienne. Il est sur Paris mais il fait des sessions le week-end, un peu partout en France. Et c'est là que tu te rends compte que c'est vraiment technique et qu'il faut maîtriser. C'est un chant à part entière.

Aurélie : Oui c'est ce qu'on voulait faire ressortir pour les gens qui vont lire l'interview. Pour revenir sur le côté un peu sombre, on le retrouve aussi sur la pochette d'album. Qu'est-ce que vous avez voulu représenter, comment est née cette belle pochette ?

Rémi : C'est une collaboration avec un ami à nous qui fait pas mal de photographie. Et justement, quand on se posait la question "Qu'est-ce qu'on va mettre sur cette pochette ?", lui spontanément nous a dit qu'il lui restait des rushs de photos exploitables. Il nous a donc proposé plusieurs photos, puis on s'est mis d'accord sur celle-ci. C'est ce qui a servi à la base de la pochette, et ensuite on a confié ça à notre booker, Alexandre de Nao Noise qui a travaillé sur l'intégration des typographies, bref du travail de finalisation de la pochette. Il a aussi eu l'idée du triangle. Il n'y a pas de signification derrière si ce n'est qu'esthétiquement ça nous a plu.

Aurélie : En parlant de collaboration, vous avez déjà cité Nao Noise, il y a aussi Céline de Dream On qui vous accompagne, vous êtes également soutenu par un label depuis juin ; vous pouvez nous expliquer un peu comment se sont faites ces collaborations ?

Rémi : Céline de Dream On est la première à nous avoir accompagnés. Beaucoup de gens nous ont accompagné sur ce projet là et celui d'avant, mais pas mal de gens font des belles promesses et au final ne s'engagent pas vraiment. Céline avait aimé voir le groupe en live. On a discuté avec elle, elle voulait travailler avec nous. Ce qu'on trouvait intéressant, c'est qu'elle fait ça à titre semi-professionnel, donc on savait que derrière, elle allait faire du bon travail, dans le but de faire marcher ça un peu comme une entreprise et en tirer des profits forcément. S'inscrire dans cette démarche là quelque part signifie aller vers plus de professionnalisme, c'est un gage de sérieux. Aujourd'hui on est très satisfait, en plus elle a un très bon réseau, ce qui est super important dans le milieu. De là est venue la collaboration avec Nao Noise, parce Dream On Productions et Nao Noise sont partenaires.

Fred :  Et pour le label M&O, c'était via Facebook. C'était un peu la surprise, on était en phase de début de composition, et on a eu l'échéance qui est tombée. M&O s'intéressait à nous, on a discuté, ça s'est concrétisé, et là on nous a dit : "Dans 10 mois, il nous faut un album". On avait un seul morceau. On voit donc vraiment l'importance des réseaux aujourd'hui.

Aurélie : D'ailleurs, vous communiquez souvent sur les réseaux, notamment sur votre page Facebook, on voit bien les différentes étapes  de votre album...

Fred : Oui c'est important, ça permet de garder le lien, parce que quand tu es en studio ou que tu composes, tu peux vite perdre le fil et te retrouver recroquevillé dans ton local. Ce sont des phases où tu n'as pas de visibilité. Mais maintenant, tu peux faire des vidéos, avec le net c'est très agréable de travailler.

Aurélie : Vous êtes passés par Ulule, vous pouvez nous expliquer un peu votre démarche, la proposition que vous avez fait aux gens de participer...?

Fred : Je me souviens il y a quelques années, un groupe avait déjà fait ça, mais ce n'était pas encore aussi formalisé. C'était un groupe de Lille qui avait lancé des souscriptions pour pouvoir sortir son album. Depuis, il y a quelques organismes qui ont mis ça en place, ça permet aux artistes d'accéder à leurs projets, parce que le nerf de la guerre reste toujours l'argent. Pour un groupe comme nous, vouloir produire son album, mine de rien ça coûte quelques milliers d'euros. C'est donc un moyen d'accéder aux gens et de leur dire "On a un projet, on a ce projet, et c'est quelque chose de concret. On vous demande une contribution, un partage, un échange financier, et après on pourra mettre en place l'album, il y aura des nouveaux tee-shirts qui vont sortir, des autocollants , des goodies, des badges...". C'est un moyen de proposer l'album avec des plus également, et surtout d'intégrer les gens dans le projet.

Rémi : C'est le principe des préventes, mais bien avant, et avec quelques risques pour nous, parce que si le projet n'arrive pas à terme  au niveau du budget on a quand même une commission à reverser à Ulule. En revanche si la somme n'est pas atteinte, tous les gens qui ont investis récupèrent leur somme.

Aurélie : L'album est vient tout juste de sortir, quelles sont vos attentes dans les mois qui arrivent ?

On espère beaucoup de choses : ne serait-ce qu'accéder à des plus gros lieux pour jouer, on a toujours voulu organiser des tournées, partir plus loin, même dans d'autres pays...
Rémi - A Failing Devotion

Rémi : On espère beaucoup de choses : ne serait-ce qu'accéder à des plus gros lieux pour jouer, on a toujours voulu organiser des tournées, partir plus loin, même dans d'autres pays, mais c'est vrai que tout cela a un coût, et ce n'est pas en jouant dans des petits cafés que tu rentres dans tes frais. Encore une fois c'est le nerf de la guerre, on parle de rentrer dans nos frais, mais aussi quelque part de revenir avec un peu de sous pour financer le prochain album. Tout ça se prépare déjà maintenant, donc c'est vrai que ce n'est pas facile. Notre attente c'est d'essayer de jouer dans des lieux plus adaptés à des concerts métal, à faire en moyenne des plus grosses salles, et faire plus de dates aussi.

Aurélie : Pour le moment, vous avez un concert aux 4Ecluses prévu le 7 novembre pour la Release Party, et après il y en a d'autres de programmer ?

Rémi : Il y a pas mal de choses qui sont en train de tomber en ce moment. En novembre il y a une petite tournée, on reste en France, mais on va jusque Mâcon pour la date la plus éloignée où on fait un circuit sur quatre jours.

Fred : Des formules de deux-trois jours surtout, parce qu'après il faut jongler avec les boulots de chacun. C'est quelque chose qui se fait assez régulièrement de partir du vendredi-samedi. Ça permet de rester groupé et cohérent, d'amortir les frais d'essence. C'est toute une logistique et une logique à prendre.Tu es vite tiraillé entre le fait de devoir refuser des dates parce que ce n'est vraiment pas rentable, et puis en même temps si tu te retrouves avec plus de dates du tout, tu te poses la question : "est-ce que j'aurais pas du accepter la date qu'on m'avait proposé avant"? Donc ce sont des choix compliqués à faire.

Aurélie : Pour terminer, est-ce que vous auriez une anecdote à nous raconter ?

Rémi : On a vraiment eu une deadline assez courte du fait que ce n'est pas notre métier, on a tous un emploi du temps assez chargé à côté donc nous dire "il faut sortir un album dans dix mois", c'est tendu ! De mémoire, on nous avait dit ça en septembre, et en gros, on devait rentrer en studio en février. Donc ça veut dire un gros six mois pour composer une dizaine de morceaux. C'était un drôle d'exercice pour nous (Rires) ! On a dû trouver des méthodes pour avancer plus vite. Le dernier morceau qu'on a composé, on l'a terminé, deux jours après on rentrait en studio. Les trois quarts des morceaux qu'on a enregistrés, on ne les avait jamais joués ensemble avant d'aller les faire en studio, donc on a tous découvert les morceaux en studio ! On est super content, ça s'est super bien passé dans l'ensemble, c'était un beau défi à relever. Je suis assez fier de ce qu'on a fait pour le coup, mais c'est vrai que ce n'est pas facile, du coup il y a une grosse dose de stress à gérer avec toutes les activités qu'on a côté en plus. Mais on a réussi !

Rendez-vous le 7 novembre aux 4Ecluses à Dunkerque pour la Release Party de A Failing Devotion

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