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The Drums sortent leur Encyclopedia

The Drums sortent leur Encyclopedia

The Drums Encyclopedia Style : Indie-pop / Post-Punk Sortie : 23/09/2014

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C’était début 2010. Tout le monde se prenait à balancer la tête sur des rythmiques new wave et à crier très fort « Oh maman, je veux aller surfer » (Let’s Go Surfing). The Drums venaient de débarquer et avec eux, la fougue, l’innocence et la candeur du jeune groupe.
À LilleLaNuit.com, on les avait découverts sur scène lors de leur passage au Grand Mix en mai puis à l’Aéronef en novembre. En 2011, ils revenaient (déjà) avec un second opus, intitulé Portamento. Ce qui avait plu était toujours là ; mais l’album avait quelque chose d’un peu plus sombre, cold-wave et post-punk.

The Drums font aujourd’hui leur retour avec un troisième album, Encyclopedia. Sorti le 23 septembre, la nouvelle production des new-yorkais était un peu en avance sur Halloween. Car ce qui caractérise cette 'encyclopédie', ce sont les ténèbres qui s’en dégagent. Dès le premier morceau, Magic Mountain, on est plongé dans la teneur de l’album : la solitude, le noir, le froid, le côté lugubre d’une nuit d’automne (ou d’hiver peut-être).

Cette ouverture se fait dans une ville américaine où tout le monde est dehors et déguisé en monstre de Frankenstein et en zombie. Cette montagne magique est plutôt inquiétante. On décèle dans Magic Mountain - comme tout au long des douze titres - des reflux de Joy Division, de Cold War Kids, des Smiths, de The Cure version Three Imaginary Boys et Pornography. Soudain, le chaos sonore s’arrête et on pense en être sorti, avoir survécu. Mais non : après quelques secondes de répit, The Drums remettent le couvert. On est tendu. Le clip, en noir et blanc, habille à merveille ce ressenti.

À l’instar des précédentes productions, l’album ne dépasse pas les quarante-cinq minutes. Pendant lesquelles on navigue donc plutôt dans des ambiances froides et des sentiments sombres. Comme sur I Hope Time Doesn’t Change Him où Jonathan Pierce (chant) déclame lassivement « I never thought I’d wanna die, but I was looking for a gun on a cold night then you found me » (Je n’ai jamais pensé que je voudrais mourir, mais je cherchais une arme par une nuit froide puis tu m’as trouvé, NDR). « J’espère qu’il n’a pas changé avec le temps » dit-il dans le refrain… On se demande presque si le blondinet ne parlerait pas d’Adam Kessler et de son départ du groupe en pleine tournée en 2010.

Car The Drums ont affirmé avoir voulu se débarrasser de leur passé, au point qu’ils se sont enfermés à deux dans un cabanon pour composer ce troisième album. Lorsque The Drums naît et connaît un premier succès avec l’EP Summertime (2009), c’est un duo : Jonathan au chant et Jacob Graham à la guitare. Ils sont ensuite rejoints par Adam à la guitare et Connor Hanwick à la batterie, qui quitteront le groupe tour à tour. C’est ce retour au duo initial qui transparaît dans le son, les textes et l’état d’esprit d’Encyclopedia. Jusqu’à la pochette où Jonathan et Jacob se serrent sur une moitié de canapé qui pourraient accueillir encore deux personnes (Cf la photo).

Pourtant, l’album recèle quelques faisceaux de lumières colorées. D’abord avec I Can’t Pretend qui, juste après Magic Mountain, donne plus dans la ballade, bien que la voix reste en écho, au loin. À la fin du morceau, la guitare, plus électrisée et grisante, s’envole dans un solo harmonique. Ou encore avec l’enfantin et sautillant Kiss Me Again, qui rappelle l’essence de The Drums.
Les oscillations mélancoliques se succèdent au gré de l’hypnotique Let Me, du progressif Deep In My Heart, du digital Bell Laboratories jusqu’à la douceur froide de Wild Geese qui achève Encyclopedia.

Au final, cette troisième production de The Drums se laisse écouter, s’apprécie, mais ne transcende pas vraiment. Même si on n’est pas sclérosé au tube Let’s Go Surfing, on peut rechigner à suivre le groupe dans son virage ténébreux. Reste à voir comment le duo de Brooklyn va intégrer Encyclopedia au live parmi ses compositions plus punchy.

The Drums seront d'ailleurs de passage au Club De Vaartkapoen le 15 novembre à Bruxelles.

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