« More secret than Roswell » par Phidias

« More secret than Roswell » par Phidias

Phidias More Secret than Roswell Style : Rock Progressif, Pop Baroque Sortie : 13/06/2015

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Avouons tout. Quand la pochette de l'album de Phidias, alors à l'état de maquettes pré-produites, nous était tombée sous les yeux et entre les mains, on avait été immédiatement attirés par cette planète qui semble entrer dans un monde qui hésite entre le chaos et le paradis,  sensibles au soin apporté au halo qui entoure cet astre qui plonge vers un monde passionnant, troublé, captivant. De fil en aiguille psychédélique, on avait demandé les démos et on avait eu cette réaction, spontanément, dans nos bureaux : il faut que ce groupe puisse aller enregistrer en studio. Impressionnés. Un an plus tard, c'est fait, l'album est là. Pari tenu. Tout est prêt, le bandcamp et un site splendide, superbement désigné. 

Si coller l'étiquette de rock progressif peut sembler hâtif, le groupe d'Olivier Delmer (Béthune) ne la reniera sans doute pas au motif des architectures savantes et baroques sur lesquelles s'appuie le disque, extrêmement élaboré et qui n'a rien d'un premier album seulement gentiment sympathique. On a tout soigné et on a su attendre. On a eu la patience de monter toute cette belle architecture. Phidias, le sculpteur, était connu pour la rigueur de son travail, pour ses fantastiques illusions d'optique, on en trouve ici de dignes successeurs musicaux. La gestion des temps forts, des tensions et des relâchements est excellente, le tout soutenu par la voix haute et puissante en même temps d'Olivier. Une vraie pulsation rock et des camaïeux de guitares tendues, une basse ronde et heureuse qui ne cesse de galoper dans tous les coins, tenue par Maxime Mouquet qui dialogue en permanence avec Adrien Gil, tendu derrière ses fûts.

On est aussi très heureux d'entendre tout le boulot sur le son, le tracklisting, parce que oui, et ce n'est pas négociable, il faut écouter les albums en entier, en commençant par le début et en allant jusqu'à la fin, surtout quand on pêche dans ces eaux-là, ces constructions élaborées. Ce n'est pas un album conceptuel et péniblement cérébral mais tout est pesé, le surgissement étonnant de Downtown par exemple, qui commence par un riff nettement plus léger que l'ensemble. On continue à rouler à toute allure et on a le frisson qu'on a quand on roule un peu trop vite, mais sans se prendre le mur. Pas de surcompression, ça ne siffle pas, même quand on pousse le son. Compact et aéré. Si la musique s'affirme constamment avec autorité dans les intentions,  les textes évoquent l'angoisse, le doute, la quête d'authenticité dans Moment of freedom par exemple ou le spleen des heures sombres dans Where history goes.

On est loin du métal mais on peut envoyer le bois, à travers les solos de Steven Pawlak, sur le final du dernier morceau. Chevauchées épiques et cavalcades lyriques, on dévale à toute allure, toutes guitares dehors, les contreforts naturels de la vallée de la pochette. Les effets de grandiloquence, qui ont perdu tant de groupes, sont ici parfaitement contrôlés, on évite le piège à chaque fois qu'on approche du précipice. L'important, c'est que le vertige soit là.

  1. muqs

    j'ai eu la chance d'écouter leur album, je ne dirais qu'un seul mot... Sublime...

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