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-M- et sa « Lettre infinie »

-M- et sa « Lettre infinie »

-M- Lettre infinie Style : Pop Rock Sortie : 25/01/2019

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Sept longues années ont passé depuis le dernier opus de Mathieu Chedid en solo (Lamomali étant une aventure de troupe), album qui, Îl faut bien le dire, nous avait peu convaincu. C’est dire si nous étions impatients de décacheter cette Lettre infinie.

Un album marqué par la présence de Billie Chedid

Ce qui saute d’abord aux yeux, ou plutôt à nos esgourdes, c’est l’omniprésence de Billie, la fille de -M- qui vient délicieusement hanter la majorité de l’album. On pourrait limite parler d’album en duo tant la voix de la demoiselle est présente aussi bien dans les chœurs que mise en avant dans certains titres.

Après une douce Lettre infinie en guise d'introduction, on tombe déjà sur le hit Superchérie qui fleure bon les 70s et la moiteur des dancings disco. Ambiance dancefloor à la Cerrone, on comprend bien que Mister Chedid a une nouvelle fois pris le pari de l’électro, mais une électro davantage funky.

Massaï fait un petit clin d’œil à l’Afrique jamais bien loin dans les racines musicales de la famille Chedid avant de retourner directement au funk via Grand petit con. Savoureux dialogue entre un père et un fils, on y décèle ici un côté Jamiroquai pas déplaisant.

La collaboration avec Thomas Bangalter

Dès lors il ne faut guère chercher bien loin pour comprendre d’où viennent ces influences électroniques. Matthieu Chedid s’est en effet entouré pour cet album de Thomas Bangalter, surtout connu pour être un membre du célèbre duo frenchy Daft Punk. En atteste ainsi la couleur principale de cet album dont le paroxysme est atteint avec Adieu mon amour et ses touches de talkbox. Ne manquerait plus que -M- arrive casqué sur scène, un titre déconcertant mais pas inintéressant.

Quoi de mieux pour un -M- se présentant cette fois accoutré d’une chevelure dorée que de se transformer en L’Alchimiste, brillante pépite rock savamment offerte par Brigitte Fontaine. C’est dans ce genre de production qu’on retrouve l’esquisse du -M- des années 2000, véritable usine à tubes hélas trop éloignée des sonorités actuelles, on le regrette un peu on ne va pas se mentir.

Viennent ensuite trois titres discutables, intimistes certes mais qui manquent de ce petit grain de folie qui fait d’un titre sympathique un morceau inoubliable. C’est aussi le parti pris par le parisien de laisser quelques respirations entre les parties plus rythmées de l’opus, on vous laissera juger de cet ensemble.

Un final pour cette "Lettre infinie" tout en profondeur et émotion

Le final de l’album se veut lui tout en profondeur et en émotion, à l’image du subtil L’autre paradis, son piano et son phrasé délicat. On imagine aisément quelqu’un comme Alex Beaupain le reprendre tellement ce son est pur. Billie n’est pas en reste, dédicace forcément touchante puisque destinée à sa descendance. Celle qui prend désormais les habits de nouvelle muse pour son père, lui répond remarquablement dans cet échange dont la complicité clôt admirablement cet opus.

Bref on se retrouve au final avec un disque aux prises de risque électro cette fois attrayantes (ce qui nous avait profondément déplu sur le précédent) teinté de douces notes personnelles. Un album certes agréable, oscillant entre le calme et le mouvement, mais tout de même encore loin de l’âge d’or du guitariste. Ne serait-ce que pour les titres punchy, on sera malgré tout curieux de voir le rendu scénique, connaissant la maestria de -M- dans ce domaine.

Pour ce faire c'est très simple, l'artiste proposant de multiples dates dans les Hauts de France, que ce soit les deux Zénith à Lille des 22 et 23 mai, Gayant Expo ou encore les Nuits Secrètes. A vos billets donc !

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