Clara Luciani a décidément le monopole du « Cœur »

Clara Luciani a décidément le monopole du « Cœur »

Clara Luciani Coeur Style : Chanson Française Sortie : 11/06/2021

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Plus besoin de présenter Clara Luciani tant son timbre délicieusement vintage aura marqué de son empreinte la Chanson Française de ces deux dernières années. Après un opus auréolé de deux Victoires de la Musique, rien que ça, arrive le délicat tournant du deuxième album. Et celui-ci sera disco ou ne sera pas. Car c'est clairement dans cette sphère qu'évolue "Cœur", production diablement rythmée mais toujours habitée de textes plus personnels lorsque l'on sait lire entre les lignes.

LE DANCING LUCIANI EST OUVERT

Pour nous ouvrir son "Cœur", la Martégale lance le titre éponyme par quelques battements suivis d'un... chœur, quoi de plus logique. Basse toujours aussi percutante, synthés dignes du début des 80s, si les boîtes sont à l'heure où nous parlons toujours fermées, le dancing Luciani est lui bel et bien ouvert. Certes "L'Amour ne cogne que le cœur", mais ce titre aura le mérite lui aussi de nous rentrer dedans dès le départ, de nous happer pour ne plus jamais nous lâcher durant ces 37 minutes.

On a d'ailleurs pas le temps de souffler que l'artiste nous prend par le bras et nous emmène dans le décor acidulé du single "Le reste" cartonnant à juste titre sur les ondes depuis plusieurs semaines. Avec un zeste de J.Demy pour le décor, la Belle nous irradie de son talent et illustre une nouvelle fois sa capacité à raconter les déboires amoureux sur des tons dansants, une sacrée prouesse ! Infime bémol toutefois pour les chœurs du refrain façon "A nos actes manqués", pas forcément essentiels ici.

un album qui fait clairement le pari de réhabiliter le disco à la Française

Avec "Le Chanteur", comment ne pas se remémorer l'époque Berger - Balavoine dans lequel cet opus pourrait aisément s'inscrire. Côté rythmique tout corrobore, et ce ne sont pas "Tout le monde (sauf toi)" et l'entêtant "Amour toujours" qui viendront prouver le contraire.

Même si ce n'est sans doute pas sa volonté première, on assiste ici à un album qui fait clairement le pari de réhabiliter le disco à la Française (saupoudré de French Boogie). Autant dire que cela va guincher dans les Zéniths de France !

Et cette mission, Clara Luciani la réussit admirablement, la plus parfaite expression étant le jouissif "Respire encore", véritable ode à la vie et concentré de tout ce qui nous a manqué durant ces confinements. "Il faut que ça bouge, il faut que ça tremble, il faut que ça transpire encore", en une ligne tout est dit et nous ne pouvons que mettre en pratique cette divine recommandation. Un titre immanquable.

UNE volonté de renouveler son univers TOUT en gardant ce son groovy

Avec ces mélodies disco façon "French Abba", la Sudiste nous montre sa volonté de renouveler son univers en gardant malgré tout ce son groovy qui la caractérise. Néanmoins, Clara ne serait pas Clara sans cet instant d'émotion dont on se souvient longtemps : "Drôle d'époque" hier, "J'sais pas plaire" aujourd'hui, elle qui a pourtant tout pour plaire.

Accepter ses fêlures et croire en soi malgré tout, tel pourrait être le message sous-jacent à ce titre qu'on imagine déjà sur scène dans un intimiste guitare-voix. Dans un autre registre mais tout aussi amabile, "Sad & slow" fait ressortir quelque chose de birkino-gainsbourrien dans ce dialogue Luciani / Doré. Un nuage de volupté dans cette frénésie dansante.

Amour et boules à facettes, ligne directrice de cet opus

Retour d'ailleurs sur la piste avec "Bandit" et avant cela "La place" où l'on se mentirait si l'on évitait la référence à Françoise Hardy dont Clara Luciani a su visiblement garder le meilleur. Qu'il est ainsi bon de se remettre à croire en un futur radieux de la Variété Française au sens noble du terme et dont cette artiste en incarne la quintessence !

A n'en pas douter, on assiste ici à un album qui va rappeler les jeunes années de certains et qui fera pour d'autres découvrir de la meilleure des manières une époque révolue : un album familial en quelque sorte. Amour et boules à facettes, voilà quelle pourrait être en quelques mots la ligne directrice de cet opus.

Avant de nous quitter, la chanteuse nous lâche la main avec un "Au revoir" aux faux airs de "Reality" (la Boum), comme si nous quittions les années 70 pour le début des années 80 et qu'il fallait dès lors refermer ce chapitre. La fête est finie, énergisante autant que poétique.

"Quand j'aurai tout chanté je me tairai" nous dit la Belle, pourvu alors que ce soit dans très longtemps tant cette dernière nous hypnotise et fait battre nos cœurs par ses rythmes chaloupés et sa présence solaire. Ainsi, si vous souhaitez embarquer pour un voyage au pays du Disco Bleu-blanc-rouge, embarquement prévu au Zénith de Lille le 15 mars 2022 !

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