Aujourd’hui22 événements

Le tabac : the end ! Peu importe où vous fumez : Bars à narguilé, salles de concert ?

Le tabac : the end ! Peu importe où vous fumez : Bars à narguilé, salles de concert ?

 Là vous vous dites : « ENCORE un dossier sur cette célèbre (déjà bien avant son application !) loi anti-tabac ! » Le premier article est un petit rappel sur ce décret. Il sert à en venir à des aspects plus précis qui touchent des lieux de la région faisant partie de l’annuaire de Lillelanuit.com Ces endroits nous incitent à nous poser des questions : Comment le Tudor Inn 1er bar lillois devenu non fumeur puis re-fumeur va se conformer à la loi ? Quelles sont les répercussions de ce décret sur les bars à narguilé, fumeurs par nature ? Vous aimez fumer lors des concerts ? C’est fini ! La clope n’a plus le droit de se trouver parmi le public mais est-ce bien le cas un mois après le décret !

1) cigARETTE !

Zoom sur des lieux culturels de la région

2) La cigarette OUT au Tudor Inn à Lille

3) Il n’y a pas de narguilé sans fumée !

4) La clope interdite en concert !

1) cigARETTE !

Pour ceux qui n’ont pas pris la bonne résolution d’arrêter de fumer en 2007, il se peut que la loi anti-tabac vous y aide…

Le Gouvernement français poursuit sa lutte contre le tabagisme, une des principales causes de décès. La loi Evin n’est plus suffisante. Afin de protéger les non-fumeurs et provoquer une prise de conscience des fumeurs, la loi anti-tabac applicable depuis le 1er février 2007 interdit de fumer dans les lieux publics fermés et couverts pour les entreprises, administrations, établissements scolaires, établissements de santé, transports en commun… Pour les fumeurs rebelles, la contravention s’élève à 68€.

La chasse aux fumeurs est lancée et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant !

En effet, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Un spot TV a été diffusé à ~ 966 reprises sur les chaînes généralistes et thématiques du 26/01 au 15/02/2007. Les spots de la campagne « les lieux publics à usage collectif vont pouvoir respirer » sur le thème de « l’aspirateur » sont diffusés à des moments stratégiques notamment en prime time. Ceux qui sont notamment visés correspondent à un fait de société : le succès des séries comme Les Experts Manhattan sur TF1, FBI Portés Disparus sur France 2… Un spot auquel Sanseverino, le chanteur de La Cigarette, a prêté sa voix, est aussi diffusé à la radio. La nouvelle est également annoncée dans la presse quotidienne régionale et sur des bannières Internet pour toucher le plus de français possible.

Le 1er janvier 2008 (la rumeur d’une anticipation court…), cette loi s’appliquera aussi aux cafés, hôtels, restaurants, discothèques, débits de tabac… Pour ces lieux, la cigarette n’est pas totalement bannie d’où le décalage de l’application de la loi… Les responsables d’établissement peuvent créer ou aménager un emplacement réservé aux fumeurs en respectant une série de mesures draconiennes et en ayant l’avis favorable du comité d’hygiène et de sécurité. La période de transition a pour but de leur permettre de s’adapter à ces nouvelles règles surtout économiquement. Si les responsables décident de ne pas prévoir cet emplacement, les fumeurs sont autorisés à fumer sur la terrasse été comme hiver !

Au moment de l’annonce et de la publication du décret sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics, de nombreux problèmes ont été soulevés : la multiplication des mégots dans la rue, la situation particulière des bars à narguilé… Comment les gens vont-ils réagir et s’adapter à une interdiction qui semble difficile de faire entrer dans les mœurs ? Comment va se passer la transition dans des endroits où les gens ont l’habitude de fumer comme les bars, les discothèques et même les salles de concert ?

Plus de renseignements sur tabac.gouv.fr

Zoom sur des lieux culturels de la région

2) La cigarette OUT au Tudor Inn à Lille

Le Tudor Inn est le premier bar lillois à avoir banni le tabac de son établissement le 1er novembre 2005. Cette mesure a été prise du jour au lendemain. La chute de la fréquentation est immédiate. Cette expérience n’a pas séduit la clientèle. Il perd 40% de sa clientèle mais ce ne sont pas uniquement des fumeurs : les non fumeurs ont suivi leurs amis fumeurs. Dominique Lecrocq, le gérant maintient cette situation pendant 10 mois jusqu’à ce que son affaire ne soit plus rentable. Il redevient fumeur en septembre 2006.
Il n’aura bientôt plus le choix…

3) Il n’y a pas de narguilé sans fumée !

Les salons de thé et de narguilé n’échappent pas à l’interdiction de fumer. Celle-ci «s’entend sous toutes formes : cigarette, pipe, narguilé… et quel que soit le produit fumé» même « les pâtes à fumer sans tabac » sont concernés!

« Le narguilé, un appareil très élégant » selon Balzac, munie d’un long tuyau communiquant avec un flacon rempli d’eau que la fumée traverse avant d’arriver à la bouche du fumeur existe depuis très longtemps. C’est un objet culturel que l’on retrouve dans la peinture, la littérature et la poésie. Cet appareil utilisé pour fumer dans de nombreux pays d’Orient est devenu un véritable phénomène de société. Depuis quelques années, la « shisha-mania » a touché l’Europe. Cette pipe orientale dont l’origine est mystérieuse est toutefois banni par les professionnels de la santé au même titre que la cigarette. Les avis sont néanmoins partagés sur sa toxicité : + ou – que la cigarette : le débat reste ouvert…

Après le succès des bars lounge, de nouveaux établissements ont ouvert à Lille. Le Chti 2006, le guide de la métropole lilloise a une nouvelle rubrique dans son chapitre "Lille la nuit" : la page « Shisha » qui comporte cinq établissements ouverts depuis 2 ans. Il en existe actuellement une quinzaine. Ces bars ne sont pas seulement des endroits où les clients fument le narguilé : ce sont aussi des lieux qui diffusent la culture.

Jean-Paul Wurtz, le gérant du Narguilé Café rue Solférino m’accueille chaleureusement et répond à mes questions dans un décor coloré et lumineux. Il en profite pour fumer une cigarette tant que c’est encore permis.

Aurélie : Dès l’annonce de la décision d’interdire le tabac dans les lieux publics, vous avez écrit aux députés à l’origine de ces dispositions. Ils vous ont répondu que votre établissement rentrait dans le champ de l’interdiction. Avez-vous eu de nouveaux contacts avec des hommes politiques ?

Jean-Paul Wurtz : J’ai en effet reçu une réponse loin d’être satisfaisante par l’assistant de Yves Bur. C’était une vraie réponse politique dans le sens négatif : je peux continuer mon activité en respectant le décret donc en aménageant un espace fumeur clos. Je lui ai réécrit pour montrer qu’il est inconcevable d’appliquer ces mesures dans les bars à narguilé où nous proposons de véritables prestations. J’ai eu de nouveau une réponse mais il a dérapé, il est tombé dans l’excès : il a comparé le narguilé à l’amiante et a réaffirmé que ces bars étaient soumis aux mêmes règles que les autres établissements. L’électorat de Mr Bur est composé essentiellement de viticulteurs même si l’alcool est un autre problème, c’est un point à souligner.

A. : J’ai lu que vous préconisiez d’organiser une association professionnelle. Avez-vous rencontré d’autres gérants de bars à narguilé pour mettre en place ce projet ?

J-P. W. : Oui, j’ai pris contact très rapidement avec les gérants de Lille. Nous avons créé l’Association de Défense du Narguilé. Plus de la moitié des établissements en font partie. On se sent plus fort mais notre profession est toute jeune de même que l’association. Plusieurs réunions et démarches ont été effectuées notamment auprès de la presse et des radios. Une grosse conférence de presse est prévue fin février/début mars. Nous sommes en contact avec les gérants de Paris. Notre but est de fusionner avec eux. Le problème c’est qu’il n’existe pas de chiffres exacts concernant les bars à narguilé et depuis trois ans, ils ont augmenté très fort.

Le premier objectif de l’asso est d’assurer la pérennité de nos établissements en les excluant de la loi anti-tabac. Le deuxième objectif est de défendre l’image du narguilé : il s’est dit beaucoup de choses fausses sur le narguilé : 1 narguilé n’équivaut certainement pas à 300 cigarettes ! On ne dit pas que le narguilé est anodin puisqu’il est fumé mais il n’y a pas de dépendance : vous ne voyez personne se balader avec son narguilé dans la rue (rires). Nous voulons montrer qu’il existe une symbolique forte de communication autour du narguilé : objet de convivialité qui favorise l’échange. Quand des informations fausses seront divulguées et que ce sera prouvé, l’asso n’hésitera pas à déposer plainte.

Avec l’asso, nous avons pu rencontrer des politiques locaux et des députés. Nous avons été satisfait de l’entretien avec l’un des députés, Mr Roman qui comprend qu’il est nécessaire d’aménager la loi pour nos bars. Nous sommes rassurés mais nous sommes conscients qu’il faut continuer à discuter pour trouver un accord. Je remarque que ceux qui ont ouvert récemment ont la volonté d’entreprendre et d’avoir des établissements originaux. L’adresse du blog de l’asso sera prochainement indiquée sur le site du Narguilé Café pour annoncer les démarches.

A. : Le 1er janvier 2008, les bars peuvent avoir un endroit pour les fumeurs s’ils respectent des règles draconiennes. Sont-elles applicables aux cafés à narguilé ?

J-P. W. : Quand j’ai réalisé les travaux il y a plus d’un an, je me suis préoccupé de la loi Evin. J’ai notamment réalisé des travaux importants à la cave pour mettre une extraction puissante très coûteuse. Les gens qui ont fait des investissements pour respecter la loi Evin vont donc être pénalisés. Ces investissements n’auront servi à rien.

A. : Sur le site www.narguile.info, une pétition dénonce l’absurdité du décret car les clients qui rentrent dans des bars à narguilé sont forcément des fumeurs passifs consentants. Les clients vous manifestent-ils leur incompréhension ?

J-P. W. : Dans les bars à narguilé, les gens y viennent en effet pour fumer. Les non-fumeurs n’y rentrent pas ou exactement, ils sont consentants. Les clients sont très inquiets. Ils nous en parlent tout le temps. Je leur dis en plaisantant que si on ne parvient pas à trouver un accord, je mettrai une banderole « Illegal Narguilé Café » devant l’établissement. Les gens ne conçoivent pas que ces endroits disparaissent. Ce sont des lieux uniques où tout le monde cohabite très bien pour mon plus grand plaisir. Il y a un vrai mélange de population : des gens de 35-45 ans à côté des étudiants et un mélange de couleur. Il n’y a pas de « bonhomme » devant la porte pourtant nous sommes rue Solférino.

Le Narguilé Café n’est pas seulement un lieu où les clients viennent fumer, c’est aussi un endroit culturel… Dès son ouverture, le gérant du Narguilé Café rue Solferino ouvert en décembre 2005 permet à des artistes d’exposer leur travail pour une durée de six semaines et de promouvoir leurs œuvres grâce au site Internet du bar.

A. : Dès l’ouverture de votre bar, vous avez décidé d’exposer des œuvres. Quels sont vos motivations et vos buts ?

J-P. W. : J’étais en contact avec deux – trois artistes. Je sais que c’est difficile pour eux. Les gens ne rentrent pas naturellement dans une galerie. Je veux les aider.

A. : Comment choisissez-vous les artistes ?

J-P. W. : Je n’ai pas d’à priori. Je prends plutôt les gens qui ont de l’expérience. Je ne veux pas être catalogué dans un genre donc j’essaie d’alterner au maximum pour surprendre la clientèle. Ce sont les tableaux qui font l’éclairage du lieu. Les clients se rendent compte qu’un élément à changer mais ils cherchent. Les artistes sont de la région. J’inclus la Belgique quand je dis la région mais je n’ai pas encore rencontré de belges. J’aimerai beaucoup.

A. : Pouvez-vous me parler de Laurine Molenda dont les œuvres sont actuellement exposées chez vous ?

J-P. W. : Laurine est une jeune artiste. Elle a encore quelques modifications à apporter : signature des tableaux, vernissage des œuvres… mais ces tableaux sont déjà en vente.

A. : Est-ce que des artistes vous ont proposé des travaux sur d’autres supports que des toiles ?

J-P. W. : Oui, des artistes m’ont proposé d’exposer des sculptures mais le lieu ne s’y prête pas. Idem pour des expos photos : le format est plus petit donc c’est plus difficile à mettre en valeur.

Depuis le 27 février 2007, exposition Leggara.

Plus de renseignements sur :
www.sacrednarghile.com/fr
www.narguilecafe.com

4) La clope interdite en concert !

La loi anti-tabac du 1er février 2007 concerne les salles de concert qui sont des lieux publics fermés et couverts et qui ont une licence temporaire de débit de boissons. Donc, une salle de concert ayant un débit de boissons à consommer sur place doit appliquer l’interdiction de fumer au 1er février 2007 « sauf si elle possède un débit permanent de boissons à consommer sur place. Dans ce cas, l’interdiction ne s’appliquera qu’au 1er janvier 2008. » La différence est subtile et complique un peu plus l’application de cette loi dans des lieux qui combinent parfois salle de concert, bars voire restaurants !

Le public ne semble pas toujours prêt à respecter cette mesure. Le personnel chargé de la sécurité est parfois obligé de faire appliquer la loi en cherchant parmi le public les « hors la loi » pour écraser leur cigarette. Selon le concert, ils ont parfois du travail.

Lors d'une interview, nous avons évoqué cette loi et la cigarette dans les salles de concert avec Sanseverino.

Aurélie : On est en train de réaliser un dossier sur la cigarette, sur la loi anti-tabac et ses répercutions dans les salles de concert et les bars à narguilé par exemple. Vous avez prêté votre voix au spot radio. Comment s’est passée votre participation à cette campagne ?

Sanseverino : On m’a dit : Vous avez créé une chanson sur la cigarette. [La cigarette tue, 250 milliards de morts par an. Cette maladie si célèbre et merdique et aussi un crabe astrologique. La cigarette, non seulement ça tue, mais ça coûte cher et pis ça pue. La nicotine te colle aux doigts, tes cheveux sentent le cendrier pendant des mois …] Est-ce que vous seriez d’accord pour faire ce truc-là. J’ai dit oui parce que je suis d’accord avec le principe de ne pas fumer dans tous les lieux publics, parce que j’ai un peu un parti pris : dans mes concerts, y’a vachement de vieux et de mômes. Souvent, y’a plein de mômes devant. Si tout le monde fume, les mômes au bout de 2 – 3 fois, les parents disent : Ha non, t’iras au concert quand tu auras 14 ans, tu auras des dreadlocks et tu feras ce que tu voudras. En attendant t’as 4 ans, tu vas pas voir Sanseverino même si tu connais ses chansons par cœur. Je connais aussi plein de gens, y’en a plein dans l’orchestre qui ne vont pas dans certains concerts à cause de la clope. Moi je fume à peu près une clope par jour, je ne suis pas un vrai fumeur, comme me dit mon ORL : Non, vous n’êtes pas un vrai fumeur. Hé moi, quand je vais dans un concert où çà fume, j’ai le nez explosé, comme quand tu vas à la campagne et que tu reviens à Paris : tu marches et tu te dis : j’ai une espèce de sensation, je ne sais pas ce que c’est, la décrire. En gros, tu t’es fait pollué le nez donc je trouve que dans un endroit comme une salle de concert par exemple, c’est bien de pas fumer ou alors il devrait y avoir un espèce de truc plutôt discret pas comme à Ikea, cage en plexi mais un endroit où y’a un aspirateur et ceux qui clopent viennent tirer leur clope là. Y’a des gens qui peuvent pas ne pas fumer, ils sont pris avec le truc. Y’a 4000 produits dedans. Si y’en a pas un qui te rend accro, si y’en a pas un qui est fait pour çà ! Même le ministre de la santé me l’a dit : c’est sûr il y 4000 produits dedans même eux il arrivent pas à te dire mais non c’est hyper sain donc je trouve que c’est une grosse arnaque la fabrication de la clope et les taxes qui a dessus donc j’étais content de pouvoir dire aux gens que ce soit moi qui disent aux gens c’est pas que je suis plus sympa mais pas un gros attaché de presse qui dise : « A partir de… » comme dans les films de science-fiction. Moi j’aurais bien mis un peu plus d’humour dans ce truc-là.

  1. phidias

    Sansévérino est gentil, il a énormément de talent ..Mais ses réponses sont un peu cucu-concon quand même.

    Quand au prétexte de son public de vieux et de tous jeunes..
    Si c'est pour ça qu'il écrit une chanson contre la clope, c'est un peu démago.

  2. js

    Merci aux responsables d'établissements de nuits qui ne font pas respecter la loi , pour sauver leur chiffre d'affaire ! je suis musicien pro , et au prochain concert , si des gens fumente que le patron ne fait rien , alors je ferais jouer mon droit de retrait ! et il n'y aura pas de concert !

  3. angel

    non smoker since 1998
    viva california

  4. Nico

    Vivement !!! surtout dans les restos!Je sais, je suis totalement intolérant :)

  5. eastwood

    plus de nuage de fumée pendant un concert, je sais pas, mais moi, ça me déprime... Comment imaginer un concert de reggae sans effluves de ganja? Les concerts ont toujours été des instants de liberté... Là, y a quelque chose qui fout le camp.

Revenir au Mag Dossiers
À lire aussi
209 queries in 0,296 seconds.