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It’s all gonna be fine EP, by Louis Aguilar

It’s all gonna be fine EP, by Louis Aguilar

Louis Aguilar It's all gonna be fine Style : Folk rock agile Sortie : 28/08/2015

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Des guitares fines, égrenées dans la plus grande sobriété d’arrangements épurés, une voix qui va tutoyer les profondeurs des tessitures de Mark Lanegan ou de Sean Rowe avant que ne s’emballent quelques chœurs sublimes et une batterie martelée sur un tempo doux, instruments rejoints par une basse qui claque, le début de ce disque de Louis Aguilar est totalement convaincant. Et puis le milieu, et puis la fin. Et puis le début de nouveau, et puis...

Humaine et profonde, la musique est servie par une belle ampleur de production, on nage autant qu’on respire, c’est clair et aéré, aquatique et léger. Magnifiquement progressives, bien amenées, les compositions sont conduites et dirigées pour emmener l’auditeur sur des terrains à la fois très évidents mélodiquement et toujours un peu différents. C’est boisé et profond, les points de tension et les zones de retenue alternent avec bonheur, on laisse gambader les guitares sur Something new autant qu’on les retient sur When I’m gone. Très peu bridé par les codes de son époque, le disque ne se plie à aucun courant si ce n’est celui d'un exigeant songwriting. La modernité affleure, le son du bois reste présent, c’est un disque d’aujourd’hui nourri d’autrefois brillants et de lendemains naissants. H-Burns ne traîne pas loin, avec d'autres comparses assumés, Lambchop, Bonny Prince Billy, Smog et on les imagine bien se partager une scène.

EP composé comme un recueil, immédiatement attachant, on multiplie très vite les écoutes d’autant que le voyage proposé ne se limite pas à ces paysages américains tant visités par Louis, au propre comme au figuré puisqu'il a joué dans des groupes qui assuraient les ambiances musicales des rodéos. Les guitares se mettent à carillonner de manière presque pop ou à se faire très introspectives, sur The Ultimate par exemple. Douce reverb et échos lointains, tout vibre et sonne avant que le tempo ne s’élève. Le disque ne cesse de varier les angles, unifié seulement par la qualité du songwriting et la voix chaude de Louis, d’autant plus belle que celui-ci ne force pas sur les facilités des voix très basses et des barytons trop appuyés. La dynamique des chansons est remarquable, sans doute ce qu’il y a de plus précieux dans un bon disque, cette impression que le disque marche, court, avance, progresse, vous reprend et vient vous chercher. C’est réussi. En taillant la route et en reprenant sans cesse son sujet, en allant aussi s’aérer les espaces musicaux avec un projet plus fun, le temps d'une Weekend Affair, Louis trouve ici, accompagné des fidèles Crocodiles tears, une finesse et une justesse de ton remarquables, totalement personnelles, Free at last ? Très vivement recommandé.

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