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Dan San « Shelter »

Dan San « Shelter »

Dan San Shelter Style : Filière belge voire hawaïenne Sortie : 16/09/2016

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Si la sortie française du nouveau disque de Dan San n'est annoncée que pour septembre, nous disposons de ce côté ci de la frontière de deux atouts absolument majeurs dans la manche. Dès qu'on se promène à Lille, La Nuit, on peut se retrouver en Belgique sans même s'en rendre compte au détour d'un ancien chemin de guet transfrontalier, il suffira d'attendre le matin et l'ouverture d'un magasin de disques voire de l'acheter en import, ce qui nous fait toujours un peu sourire quand ça vient de Belgique. Mieux, nettement mieux, affriolant et prometteur, ils seront le 4 juin au Chez Oim Fest 2016, à Noyelles sous Bellone, au bout de la rue, là bas. Et c'est Saso qui ouvrira le bal, c'est dire qu'on est comblé.

Évidemment, on l'aura compris, on a déjà partagé notre enthousiasme pour ce disque de Dan San, aérien, léger, composé d'envolées rêveuses et orchestrales. On pense, forcément, mais c'est en forme d'hommage, à Girls in Hawaii et à Syd Matters. Cela servira également d'élégants points de repères pour ceux qui ne connaissent pas du tout le travail de ce collectif liégeois. Le disque dessine des paysages très cinématographiques et offre beaucoup d'espaces. On a manifestement cherché à élaguer la production pour servir les mélodies vocales, très abouties. On sait que c'est Yann Arnaud qui a produit ce disque (Air, Phoenix). On ne se surprend pas à trouver de longues nappes de synthétiseurs analogiques, associées à des cascades d'orgues et de pianos (Red Line). Couches vocales à l'unisson, gestion sûre et douce des temps forts et des silences, on prend le temps de déposer sagement un accord avant de laisser le manège instrumental tournoyer plus follement.

D'une profonde limpidité, chacun voit dans ce disque ses intentions complètement restituées, de la basse de Maxime Lhussier (Pale Grey) au timbre parfait de la caisse claire d'America, par exemple. On n'a pas affaire à un disque résolument rock emmené par des guitares en configuration classique. Elles sont présentes en toute intelligence et servent le propos. L'équilibre d'ensemble est remarquable, de ces rares disques et de ces rares moments où tout semble s'emboîter parfaitement, où les forces s'équilibrent toutes. Yann Arnaud a su diriger le sextet, le laisser rêver, ne pas surcharger, laisser les intentions prendre le pas sur le maquillage technologique toujours tentant quand on écrit finement.

Tout respire parfaitement et reste extrêmement organique, vert et boisé comme la pochette, fenêtre végétale qui laisse la lumière passer. La lumière autant que l'eau puisque les métaphores aquatiques parcourent tout l'album. De la lumière, du bois, de l'eau, trois éléments qui pourraient aider à caractériser l'album, la clairière vocale de Ocean qui vient illuminer le morceau vingt secondes avant la fin par exemple. L'ensemble, dans le dosage, comme dans l'écriture est extrêmement réussi.

Chez Oim' Fest'. Samedi 4 juin, avec Saso. Noyelles sous Bellone, à 45 minutes de Lille. 

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