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Lille Art Fair 2010

Comme le dit le célèbre adage, « jamais deux sans trois »… surtout quand il s’agit d’un tel succès. Le coup d’envoi de la troisième édition de la Foire Européenne d’Art Contemporain a eu lieu le 22 avril à Lille Grand Palais : au programme quatre jours d’exposition, d’animations et de rencontres avec les talents de demain (Laura Henno, Alexandre Nicolas) mais aussi avec des artistes chevronnés (David LaChapelle, Peter Klasen, Jef Aérosol). Le rendez-vous des amoureux de l’art contemporain accueille cette année 60 galeries, dont 7 lilloises. Au total, près de 250 artistes internationaux y sont représentés. Un programme alléchant, mais surtout chargé, alors pas de temps à perdre, Lille la nuit vous emmène à la découverte de Lille Art Fair 2010 : d’allée en allée, nous avons cherché pour vous les œuvres les plus inventives. Voici notre petite sélection.

Notre parcours débute par la découverte du stand de la galerie U&I Art Editions. Nous y découvrons les photographies de Pierre-Elie de Pibrac. Ce jeune artiste français de 26 ans a déjà acquis la reconnaissance d’un photographe de renom, à savoir Yann-Arthus Bertrand : en effet, suite à un concours organisé par un site Internet consacré à la photographie, ce dernier lui a remis le prix du « meilleur photographe Pikeo 2008 ». S’inspirant de l’architecture urbaine, l’originalité de Pierre-Elie de Pibrac réside dans l’utilisation des reflets des vitrines de magasins. Ainsi, dans sa série de photographies baptisée « American Showcase », nous distinguons l’intérieur et l’extérieur des magasins de New-York, le tout sur la même photo. Des amalgames qui troublent et interpellent. Utilisant un procédé appelé diasec, ses photographies sont compressées à l’aide de deux couches de plexiglass de 3 cm, donnant une profondeur particulière à la photographie.

Nous poursuivons notre déambulation. L’arrivée de l’ancien ministre de la culture Jack Lang attire l’attention de la presse qui le suit tout au long de sa visite. Au détour d’une allée, notre attention est retenue par des sculptures qui semblent être parfaitement dans l’air du temps : il faut dire que ces dernières ont été réalisées à partir de matériaux recyclés. Le caoutchouc semble en effet être le matériau de prédilection de l’artiste Serge Van de Put, qui investit l’espace de la galerie Van Campen&Rochtus pour y recréer un véritable zoo miniature avec sa série d’œuvres bien nommée, « Le pneu dans l’art ». C’est avec une certaine fascination que nous nous promenons en croisant une girafe, un ours blanc, un singe et un cygne aux corps gonflés à bloc. La nature recréée à partir de matières détournées, une idée amusante et surtout étonnante.

C’est justement dans cet esprit poétique que nous embarquons pour un voyage aux pays des rêves avec le stand de la galerie Derrière la dune-Wagner. Flirtant avec cet univers onirique, l’artiste Clémentine De Chabaneix raconte, par le biais de sa série de sculptures « Les émotions en 3D », des histoires féeriques peuplées d’insolite et de magie : comme dans un rêve éveillé, ses sculptures en résine semblent se mouvoir, à l’image de sa « dame d’épingle » qui, dans sa robe faite d’aiguilles et de tissu de première main, s’élance dans les airs pour se retrouver aux prises d’un rosier. Cette série d’œuvres regroupant des siamoises et des anges gardiens évoque un univers fantastique à la Tim Burton où les meubles même s’allongent à l’infini, à l’instar de ces personnages aux jambes interminables.

Nous achevons notre visite par les œuvres explosives d’Antoine Bouillot qui prennent place au sein de la galerie Bacqueville. Au centre de l’espace, nous tombons nez à nez avec un sac reproduit en céramique rempli de bâtons de dynamite. Le sac en question est siglé d’une grande marque de haute couture, ainsi que la minuterie de l’engin explosif. C’est ainsi que nous admirons une autre œuvre qui s’inscrit dans le même esprit : un revolver sous vitre siglé Chanel accompagné de cette inscription « It’s like a party in my mouth ». Les détournements sont drôles et le message simple et incisif. De quoi faire voler les marques de luxe en éclat…

L’art contemporain a cette force, celle de revendiquer, de dénoncer, d’adresser un message au public au-delà de la dimension esthétique. Différentes approches, différentes visions du monde, comme le rappelle si justement Frédéric Lambin, le président de Lille Grand Palais, ce rendez-vous existe avant tout pour « enrichir notre regard sur nous-mêmes et donc sur le monde qui nous entoure ». Une ouverture d’esprit à la fois enrichissante et amusante, ce rendez-vous a encore de beaux jours devant lui et nous réserve pour les prochaines années encore de belles surprises au vue de la créativité débordante des artistes d’hier et d’aujourd’hui.

+ Actu Lille Art Fair 2010

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