Undae in Vitro, Maël Isaac : de la harpe, de l’électro, de l’expérimentation, du bleu…

Undae in Vitro, Maël Isaac : de la harpe, de l’électro, de l’expérimentation, du bleu…

Maël Isaac Undae in Vitro Style : pop-folk/électro-acoustique Sortie : 09/06/2014

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Si le nom de Maël Isaac vous dit quelque chose, c'est tout à fait normal ! Que ce soit lors de son passage à La Nouvelle Star en 2009, en concert dans la région ou en tant que professeur de musique, vous l'avez certainement déjà entendu chanter ou peut-être même croisé dans les rues de Lille...

Dans un univers fait de bleu et d'eau, l'artiste issu de la région lilloise présente son 3ème album cette année : Undae in vitro. Après Les visions d'Andersen, son précédent opus sorti en 2011, l'artiste qui compose une musique atypique alternative, que l'on pourrait qualifier de pop-folk/électro-acoustique, transporte ses fidèles en revenant avec un album intimiste et poétique.

La pochette intrigante attire l'œil et ouvre sur les grands thèmes abordés dans l'album : l'enfermement et la liberté. La tête de Maël Isaac arborant sa fameuse crête recouverte de peinture bleue apparaît entre des mains qui se hissent à travers les barreaux d'une prison au fond noir éclairés d'une lumière bleutée.

L'artiste, qui présente un album plus expérimental que les précédents, reste malgré cela fidèle à ses influences. Ses talents de chanteur, harpiste, flûtiste, violoniste, et surtout de compositeur sont rassemblés dans un alliage original d'instruments et d'influences multiples. On y trouve de la musique électronique, mais aussi médiévale et acoustique avec des teintes de lyrisme dans des chansons aux titres français suggestifs et énigmatiques ("Cyber-âge", "Prisme") ou latins ("Nox", "Somnia"), qui font écho au nom de l'album et donnent une dimension mélancolique à cette réflexion générale sur la vie et les sentiments. En somme une ligne de son et des façons d'aborder les thèmes déroutantes et sortant des sentiers battus tracés par la musique actuelle.

Comme l'explique l'ancien étudiant de musicologie, il compose ses sons "à partir de la harpe ou de [s]a voix", qu'il transforme pour "aboutir à une chanson complète". Revendiquant des influences telles que Björk, Kate Bush ou The Do, Maël Isaac dévoile un univers sensuel et langoureux, accompagné d'artistes féminines telles que Kaalisto Sorensen et Marie Russo dans l'envoûtant morceau "Plume et plomb".

S'il n'est pas évident pour les simples amateurs de musique de déceler tous les effets recherchés par l'artiste, il suffit de prêter attention aux paroles, de se concentrer sur les effets sonores ou simplement de se laisser porter et plonger dans la dimension d'un artiste brut, qui met son cœur et son âme à l'ouvrage de la création musicale.

Le morceau "Le Paradis des Parasites" propose une entrée en matière intrigante et surprenante qui se poursuit au fil de l'album. Des chœurs féminins, un rythme entrecoupé de courtes phrases musicales comme "Quartz", un thème électro d'une minute entre le "Silence déontique", petit bijou poétique et prenant, et "La Clôture", témoin d'un travail abouti sur le fond et dans la forme... Les "pieds et poings liés", Maël Isaac touche son auditeur par l'"âme" qu'il donne à cet album, prolongement du personnage qu'il s'est façonné : un individu cerné de bleu qui délivre une musique nouvelle, libre, humaine, une musique des sens.

 

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