Aujourd’hui7 événements

Un jazz original, neuf et inclassable

Un jazz original, neuf et  inclassable

Circum Circum Grand Orchestra Style : jazz expérimental Sortie : 2005

Site Web

CIRCUM GRAND ORCHESTRA : UN JAZZ ORIGINAL, NEUF, INCLASSABLE
Un collectif lillois à géométrie variable.

LE JAZZ...
Vous savez ? Ce Jazz européen, le savant alchimiste, fou et rangé, celui qui part dans des délires complètement ahurissants, qui s'emballe, qui intellectualise. Cette musique savante et improvisée, réservée à ceux qui la comprennent (dit-on) ou plutôt, à ceux qui ont compris qu'ils ne faut surtout pas réfléchir pour la comprendre.

LE JAZZ...
Le premier, l'originel, l'américain aux cuivres rutilants, les origines, les origines de tout, free jazz et jazz-rock pour ne citer qu'eux.

CIRCUM GRAND ORCHESTRA : UN JAZZ SAVANT ET DÉBRIDÉ


Il n'y a qu'à voir les titres des compositions : Tenko, Lenticularis, Penthotal, Uncinus...
Une écriture riche, des arrangements de grande qualité, soutenus par d'exceptionnels musiciens passés maîtres dans l'art du JAZZ DE CRÉATION.

Libre-créateur, libre-penseur, free-jazz charismatique avec élans expérimentaux frôlant le délire, CIRCUM GRAND ORCHESTRA repousse toujours les limites.

Ah oui...
Pour ceux qui auraient cru découvrir en "Circum Grand Orchestra" une fanfare du Belgistan, "brass band grand orchestra" ou autre : il y a erreur.
Attention. Pas sérieux s'abstenir.  On entre ici dans l'auditorium de la très grande Musique. Celle qui s'écoute en retenant son souffle pour ne pas faire de bruit, et qui se discute après, avec arrachages de cheveux façon résolution du dernier scénario de David Lynch.

"CIRCUM GRAND ORCHESTRA" : CIRCUM-GRAND-ORCHESTRA

"CIRCUM", du latin circum, circus, au sens premier "mouvement tournant" : c'est vrai qu'on y laisse s'exprimer tous les instruments
"GRAND" : on ne vous ment pas, c'est grand
"ORCHESTRA " : il s'agit bien d'un orchestre, même s'il est loin dêtre comme vous vous l'imaginez, la preuve par sa formation extra-originale, à mi-chemin entre l'orchestre philharmonique et le groupe de rock :

2 TROMPETTES et BUGLES (Christophe Motury et Christian Pruvost)
2 SAXOS (Alto : Philippe Lemoine et Ténor : Julien Favreuille)
2 GUITARES (Olivier Benoit et Sébastien Beaumont)
1 CONTREBASSE (Nicolas Mahieux)
1 BASSE (Christophe Hache)
1 BATTERIE (Jean-luc Landsweerdt)
et comme s'il n'y en avait pas assez, une DEUXIÈME
BATTERIE (Peter Orins)
1 CLARINETTE BASSE (Christophe Rocher)
1 PIANO (Stefan Orins)
Charlène Martin à la VOIX (grandiose)
et Christophe Motury pour la voix masculine

Double section rythmique donc (2 guitares, 2 basses, 2 batteries et un piano) appuyés par 4 cuivres hyper-énergiques aussi en double-section, une clarinette en basse, et des voix qui s'envolent dans un répertoire tout-à-fait inattendu, expérimental et parfaitement orchestré (les constructions sont pesées au quart de centième de mesure).

"CHANSONS POUR DU BONHEUR"


Ça pourrait paraître étonnant et pourtant : CIRCUM vous embarque dans un univers de film. L'album éponyme ("Circum Grand Orchestra" vous l'aurez deviné) ferait très bien l'affaire pour la bande originale du prochain Tarantino, avec suspension de la voix en haut vol au moment du coup de pied. D'ailleurs, la pochette de l'album montre une station-service désaffectée en bord d'une route, là où tout pourrait se passer...

Pour vous dire la vérité, cet opus ne remonte pas à hier. Il est sorti en 2005. Mais on se doute bien qu'avec une telle qualité, CIRCUM ne va pas composer un album par an, d'autant que les musiciens, excellentissimes, ne sont pas engagés que dans cette formation-là.

Une fois que chaque musicien a extirpé tout ce qu'il pouvait de son compagnon de musique, on obtient cet album. Neuf titres où une voix pure et cristalline, ose, exulte, n'a peur de rien, tout en gardant toujours une harmonie parfaite avec tout le reste de l'orchestre. Une justesse folle. D'une violence pure qui fait dire : Mais jusqu'où ira Charlène Martin ?

Entre essais créatifs fous et parfaite maîtrise incontrôlée, on notera le titre "L'Air Du Poilu" qui se différencie par son traitement - un duo arrangé façon comédie musicale (dialogue peu convaincant) sur un piano caressant, du velours. Chaque instrument y va de sa tessiture pour plagier les instruments de guerre (on entend les balles siffler !), avec toujours les cris et la voix en expansion lyrique de Charlène Martin. Très intelligent sursaut instrumental qui vous laissera certainement perplexe.

De toute façon, depuis mars 2000, le collectif CIRCUM ne cesse de nous laisser songeur, épris et en réflexion, grâce à une dynamique de jeu et de création absolument magistrale, à découvrir si ce n'est pas déjà fait le 8 février à 20h au Vivat d'Armentières
dans le cadre de festival MUZZIX, Festival de Jazz, improvisation et musique expérimentale qui a démarré le 12 janvier et se clôture le 8 février avec cette date.

Revenir au Mag Chroniques
À lire aussi
160 queries in 0,171 seconds.