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« Quand t’es dans le désert… »

« Quand t’es dans le désert… »

Blindhorses Revenge Of Hanging Man Style : Country gothique

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Compter parmi ses influences Ennio Morricone, les histoires de pendus, les westerns spaghettis, Clind Eastwood, Quentin Tarantino et… la famille Adams, voilà qui peut surprendre pour un groupe de musique. Et pourtant, cet univers (auquel on ajoutera, entre autres, Calexico, Johnny Cash, Nancy Sinatra, les Cramps, Sonic Youth…), est bien celui des nordistes de Blindhorses. Ce quintet folk joue de la country gothique : autrement dit, pour l’aspect musical, c’est un savoureux mélange de folk irlandais, de blues, d’une pointe de rock’n’roll, de musiques celtiques et africaines ; quant au décor, il faut s’attendre à des ambiances mystérieuses et tristes, des chansons qui parlent de la solitude, des morts, des fantômes, des exclus, des loosers, de dieu et du démon dans une Amérique puritaine.

Pour autant, on ne sort pas de ce premier EP avec un profond sentiment de détresse et de tristesse. La musique est même plutôt entraînante – et entêtante. Revenge of hanging man, puisque c’est son titre, s’ouvre tel le début d’une aventure épique. Axel, le chanteur/narrateur, débute son histoire par la fin : « So this is the end, the end of my story ». Dès lors, on sait qu’elle ne se finira pas comme un conte de fée. Le décor, sombre, est vite posé. The Revenge Of Hanging Man #2 ( "La revanche de l’homme pendu" - pendu que l’on retrouve sur la pochette) commence avec la ballade d’un cowboy solitaire, seul dans le désert… Et après nous avoir expliqué pendant 2’30 min qu’il n’y aurait pas de rédemption possible, le cowboy enfourche son cheval noir et nous emporte dans une folle chevauchée. Le genre de cavalcade qui vous donne envie de mater un bon vieux western de Sergio Leone, de monter à cheval et de galoper dans le Far West américain, en compagnie de Buffalo Bill, John Wayne, Clint Eastwood et autre « cowboys » de renom.

De la même manière, Down To The Valley débute par un arpège tranquille de banjo, Axel lui répondant par des " hé hé hé hé " nasillards du plus bel effet. Soudain, le banjo accélère sa course qui ne s’arrêtera qu’une fois la vallée atteinte. Mais un doute subsiste : ce titre rappelle celui d’un autre groupe de folk-country… on cherche dans sa mémoire, on fouille parmi ses CDs achetés en 2008… et on se souvient : « Motel » de Moriarty. C’est une évidence : les Blindhorses parcourent le même paysage américain que cet autre groupe ; leur musique, leurs textes et sûrement leurs influences sont semblables. Mais n’imaginez pas que les nordistes copient Moriarty ! Certes les deux groupes tirent les mêmes ficelles de la country, mais le son des Blindhorses est plus dynamique. Autre différence, la présence chez les « chevaux aveugles » d’une trompette, notamment très présente sur la ballade lancinante Since You’ve Gone. Cette chanson, la seule où Anne (qui s’occupe aussi des guitares) est leadvocals, apparaît comme une ode funéraire avant le Duel qui clôt le disque.

Ce dernier titre, instrumental, nous laisse un peu sur notre faim : en effet, après un (trop) petit quart d’heure de voyage dans le Far West et seulement quatre titres, on se dit que l'histoire est trop courte, que le train est arrivé trop tôt à la gare, que la diligence a roulé trop vite et que les Blindhorses ont sans doute encore plein d’histoires à nous conter. Vivement le prochain épisode (ou le featuring avec Moriarty) !

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