Banco, le dernier opus de Têtes Raides
Un album magistral qui vous plaira pour sa diversité musicale, sa puissance, ses constructions et ses textes percutants.
Un livret d’Art avec 48 pages gribouillées de trop beaux dessins des Chats Pelés.
“J’ai menti je t’aime”
“Ça n’arrive qu’aux autres une vie débraillée”
“Il y a des rêves à ne pas faire ici”
“Si j’arrive à monter plus haut, j’y verrai mieux que du bas en haut”
Têtes Raides - Banco (2007)
“Je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cîme d’un arbre”
Stig Dagerman
“J’ai dit “Banco”, on remet tout à zéro !”
Ils sont revenus !
Les Têtes Raides.
Et le marrant petit Collectif artistique des Chats Pelés, avec leur traditionnel dessin de chopette.
Cette fois-ci une gironde madame, la géante des Têtes Raides en somme, cache en son sein un accordéoniste braillant gaiement à la lune...
Une bien chouette illustration de ce qui vous attend dans cet album qui (re)laisse sa place à l’accordéon (vous trouverez des intros accordéoneuses dans plusieurs titres comme “Tam-Tam” et “J’ai menti”), et au travail de textes.
Fort éloigné du dernier essai "Fragile", l’album-matrice “BANCO” plus acoustique, est comme la peinture de la géante madame Banco : DENSE, DANSANT ET CHALEUREUX.
Aahh comme ça fait du bien de retrouver la voix en caisse de résonance de Christian Olivier !
Écoutez-le vite vous déclamer ses textes chiadés et revendicateurs qui continuent à suivre la ligne politique et les dernières actions et prises de positions militantes du groupe (“Expulsez-moi” est un véritable hymne politique contre les expulsions actuelles).
Et laissez-vous envoler sur des essais planants avec “Les Pleins” et “Notre besoin de consolation est impossible à rassasier”, un récité de presque 19 minutes de l'essai philosophique de Stig Dagerman :
“Qu’ai-je alors entre mes bras ? (...)
puisque je suis poète, un arc de mots (...) puisque je suis prisonnier, un aperçu soudain de la liberté”.
Oui, cette fois-ci, pas un seul titre en anglais mais les textes, petites merveilles d’écriture, se superposent dans un style déclamatoire et chanté, de syllogismes et en pensées lâchées, chargées d’interrogations, de doutes et de certitudes sur la Liberté, le sens de la vie, de la mort, de la Liberté de choisir la vie ou la mort...
bref, qui vous donneront à écouter, à réfléchir, à penser et qui sait, à vous engager...
Plus légèrement, vous retiendrez les mélodies de Tam-Tam dans laquelle on saute à pieds joints (c’est le premier titre de l’album qui nous y fait rentrer comme une lettre dans sa boîte), de “Expulsez-moi" (à apprendre par cœur pour les prochaines manifs) et de “Banco” (qui rentre illico).
Musicalement, aucun doute, c’est bien Têtes Raides : le tourbillon acoustique qui signe ici une œuvre à s’approprier.
Incontournable, inéluctable et si hétérogène, que chacun en a pour son bonheur : douce mélodie des “Autres”, essais sur rythmes reggae-isant, percus africaines qui n’ont pas pu résister à venir colorer la fin de “Tam-Tam” et s'égrener dans “Banco” (un retour à l’héritage de Christian Olivier qui a grandi à Bamako), guitare en dentelle (“La Bougie”, “Les Autres”), cuivres sonores et accordéons mélodieux, et enfin, histoire de montrer qu’on sait tout faire, en Victor Hugo de la chanson française, allons-y pour du rock ! Et que ça bouge !
Oui, on lâche tout sur “Ici” et “Plus haut”, un duo de délire bien rock’n’roll et dans l’esprit et dans les textes (“Monique Panique, sur quoi tu niques ? - Tu vois donc pas que t’es sur mon chat ?”) qui sera à coup sur THE song of the year.
Et maintenant, qui veut rivaliser avec de pareilles Têtes Raides ?
C'est ce soir ou jamais...
Ne ratez pas TÊTES RAIDES dans la nuit du 8 au 9 janvier à 0H30 sur FR3 dans "Ce soir ou jamais" dans pour 2 titres en live (c'est vraiment ce soir et c'est vraiment en direct).
TÊTES RAIDES à LILLE !
Ce sera à L’AÉRONEF le 11 MARS prochain (plus que 2 mois) !!
