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Interview de Rodrigue

Interview de Rodrigue

Rodrigue Date de l’événement : 02/04/2007

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A quelques jours de ses premiers concerts dans le Sud de la France, Rodrigue passe par Lillelanuit.com. Nous parlons de son album «Le jour où je suis devenu fou », ses concerts, ses projets...

Aurélie : Alors pour entrer doucement dans ton univers Rodrigue et parce que les images ont un rôle important dans ton album illustré par différents graphistes, est-ce que tu peux expliquer ce que symbolise la pochette ?

Rodrigue : La pochette en fait symbolise les différentes personnalités qu’il peut y avoir dans un individu, en tout cas dans la mienne, simplement pour dire que chacun pourrait représenter une personnalité différente. Sur l’album, j’ai essayé justement de retranscrire toutes les personnalités sans en oublier une seule. Il y a la main du diable : la rouge, la main de l’ange : la blanche, il y a l’alternatif : le violet, il y a l’extraterrestre, la sensualité en rose et il y a l’excentrique avec les pois. C’est un panel assez complet. Je n’avais pas envie de me brider sur l’album que ce soit au niveau de la pochette ou au niveau de la musique. La pochette, c’est ce qui a été réalisé en dernier, on a tergiversé sur une dizaine de pochettes. C’était celle-là ! mais tout le monde disait "çà ne va pas les petits pois, çà ne va vraiment pas les petits pois." Mais moi, j’ai dit : "non, c’est justement çà qui est bien" et maintenant tout le monde aime bien. Çà veut dire que tout le monde s’y est fait donc c’est très bien.

A. : Il n’y a pas la main qui représente l’enfance ?

R. : Non, parce que je pense que l’enfant c’est moi !

A. : C’est un des thèmes récurrents dans tes chansons. Est-ce que c’est parce que l’imagination des enfants et leur facilité à se construire un univers unique te fascinent ?

R. : Je ne sais pas. Moi, j’arrive toujours à le faire. Pourtant, je suis un petit peu grand ! Je pense que çà ne se perd pas. Je ne sais pas si c’est si enfantin. Je pense que c’est quelque chose que j’adore en concert quand j’entends des enfants rire et quand je fais de l’enfance de grande personne, on va dire...

A. : Tu as d’ailleurs travaillé avec des enfants sur la chanson « le jour où je suis devenu fou », comment s’est passée la rencontre ?

R. : En fait, j’ai une amie qui est professeur des écoles dans une maternelle. Les enfants avaient 5 - 6 ans. Quand ils se mettaient au micro, çà faisait "Ho, ho, ho…" et moi j’étais là en train d’essayer de leur faire faire la mélodie. A la fin, au bout d’une heure, la maîtresse, on m'a dit : "écoute on va faire les serpents et tu vas leur raconter une histoire." Je les avais tous réunis autour du micro. J’ai demandé aux petits garçons de faire les serpents et aux petites filles de faire « Haaaa ». Là, çà a marché. Après, j’ai appelé un ami qui était professeur dans une chorale à Lille et là les enfants avaient entre 8 et 13 ans. Avec la magie sonore, on a fait des miracles car on a l’impression qu’ils sont trente… En réalité, ils n’étaient que 8 !

A. : Waouh le secret !

R. : C’était la fin de l’année, c’était le dernier cours, il faut les comprendre.

A. : Il y a une part d’imaginaire dans tes chansons un peu comme dans les contes et en même temps, on peut parler de poésie musicale. Est-ce que ce sont deux genres littéraires que tu lis et dont tu t’inspires pour écrire et composer ?

R. : J’aime bien lire les contes pour enfants. Je suis en train d’en lire un très beau en ce moment donc c’est vrai que j’aime beaucoup.

A. : Tu as écrit les paroles des chansons, composer la musique et tu as autoproduit l’album. Pourquoi tu as fait ce choix de ne pas avoir de label, de faire l’album de A à Z?

R. : Ce n’est pas un choix ! Je l’attends toujours !

A. : On peut passer une annonce sur Lillelanuit...

R. : Je suis un pauvre petit chien perdu 🙁

A. : Ho non, mais çà aurait pu être un choix. On s’est posé la question en voyant l’album.

R. : Non, mais c’est bien aussi, j’ai pu n’avoir aucune contrainte. Un label pourrait m’apporter des choses, c’est certain. Maintenant, Je pense déjà avoir mon monde construit. Il y a des gens qui me disaient : « ce serait plus professionnel si tu faisais cette pochette là ». Il y a un point d’orgue que je continue vraiment à défendre c’est que si je dois faire quelque chose, c’est avec une démarche artistique.

A. : Il y a ce qu’on entend sur l’album mais il y a aussi ce qu’on voit sur scène. Tu te sers de tes expériences théâtrales précédentes pour soigner la mise en scène. Comment tu prépares le décor, la mise en scène de tes chansons ?

R. : Çà s’est fait vraiment petit à petit. Les idées ont germé. Des éléments du décor des concerts sont directement tirés de chez moi ! J’enlève mes lampes pour les mettre sur scène puis je les remets dans mon appart. En fait, je déménage ma maison à chaque concert. Mais c’est vrai qu’au fur et à mesure, çà vient du théâtre. J’ai plein d’idées mais mettre une citadelle sur une scène ce n'est pas toujours évident surtout de 32 tonnes !

A. : Est-ce que justement tu as d’autres projets à part celui-là qui est un peu dur à mettre en œuvre mais par exemple vu que tu aimes bien le rapport avec l’image, un clip ?

R. : Oui, on est en train de voir çà avec un ami réalisateur. Le projet est super intéressant. On veut mettre en images "Thrène cœur". Il manque le casting, les costumes, une caméra et… la neige artificielle ! Non, pas de neige mais il manque encore le reste !

A. : Quand tu étais passé dans Tout pour la musik, Lio t’avait demandé si tu jouais en dehors du Nord – Pas-de-Calais. Ce n’était pas encore le cas.

R. : Maintenant, oui !

A. : Jeudi, tu es à Montpellier, vendredi à Lyon et ce week-end à Paris.

R. : Oui, je pars en petite tournée. J’espère que çà va bien se passer. Je suis dèjà descendu à Paris deux fois.

A. : Après, on te retrouve dans la région pour le festival Scène en Nord [et d'autres dates indiquées sur le site].

R. : Oui et je suis content car samedi, j’ai gagné un concours qui va me permettre de jouer pour la première fois en Belgique.

A. : J’ai lu sur ton site que tu disais toujours « Merci » donc je vais inverser les rôles et te remercier d’avoir répondu à mes questions.

R. : ... Merci !

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