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June Bug

June Bug

June Bug You don't know who I am Style : Psych Folk Stories Date de l’événement : 25/02/2015

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Pour finir l’année 2014 en beauté, June Bug et son accolyte Béryl ont fait leur Release Party à la Maison Folie Wazemmes. Avant de les revoir en live le 25 février au Grand Mix en première partie d’Ibeyi, on se pose à Lille la Nuit autour d’un thé pour se réchauffer et discuter du nouvel EP. On échange sur l’évolution de leur musique, la pochette colorée de cet album, le clip « You don’t know who I am », leurs projets…


Comment s’est passée la Release Party pendant laquelle vous avez présenté le nouvel EP à la Maison Folie de Wazemmes ?

June : C’était chouette, la salle était remplie. Comme l’EP est assez récent, on a surtout eu l’occasion de présenter les nouveaux morceaux mais on en a aussi mis de l’ancien album, parce que c’est la continuité malgré tout. Le dernier album change surtout au niveau de l’esthétique mais les deux univers se complètent bien et ont la même base, ce sont mes textes et mes mélodies. On a donc fait un mélange des deux et on en a aussi profité pour faire une projection en avant-première du clip réalisé avec les Kiki Bronx. On a également accueilli sur scène quelques invités, notamment Denis un accordéoniste qui a joué au tout début de l’aventure il y a 4 ou 5 ans, et notre colocataire, qui fait du violon au conservatoire.

C’était seulement pour l’occasion, ou il est prévu qu’on les revoit avec vous sur scène ?

Béryl : C’était pour marquer la soirée à Lille parce que c’est là où les gens nous connaissent le plus, il fallait faire des trucs chouettes et des surprises !

June : Après, c’est vrai que c’est une nouvelle « formule » quand même, on a écrit cet EP surtout à deux, en arrangements et parfois presque en co-composition, personne d’autre n’est intervenu. On s’est donc dit que ce serait bien de le jouer à deux sur scène pour commencer, on verra après ce que ça donnera quand ces nouveaux titres auront vécu un an ou deux.

Quand on lit la présentation du nouvel EP sur votre site, on se rend compte que tu t’es posé beaucoup de questions June entre les deux EP, qu’est-ce qui a provoqué cette remise en question ?

June : Je crois que je me remets en question tout le temps. Sans être influençable, je peux être très vite déroutée par des questions ou des suggestions. Et c’est vrai qu’il y a eu beaucoup de réflexions entre le premier album et celui-ci. Pour le premier, on sortait de scène et on enregistrait ce que l’on venait de jouer, alors que là, c’est l’inverse total. On a d’abord enregistré plein de choses qu’on a retravaillées encore et encore, pour ensuite les jouer une fois l’enregistrement terminé.  Même quand on a commencé à les faire sur scène, on s’est demandé comment les jouer. On pourrait être 5 sur scène et pouvoir jouer ces morceaux, mais on voulait les jouer à deux.

Béryl : A partir de la création du nouvel album, elle s’est aussi demandé si elle voulait toujours travailler avec moi, parce que j’ai d’autres influences. Ça la remettait en question pour savoir si elle avait envie de partir dans d’autres univers.

June : Les chansons guitare/voix, même si on peut les tenir devant un public pendant des heures, en tant qu’artistes, ce n’est pas ce qu’on cherchait. J’avais envie de faire évoluer les sons. On a une complicité avec Béryl après avoir travaillé cinq ans ensemble, c’était donc assez évident qu’il travaille sur le nouvel EP et qu’on fasse un duo sur scène. Cette évolution est assez marquée, il y a des avis différents dessus.

C’est un duo, mais je ne pourrais pas chanter les chansons tout seul alors que June pourrait le faire.

Béryl

Béryl : C’est un duo, mais je ne pourrais pas chanter les chansons tout seul alors que June pourrait le faire. Moi je vais surtout collaborer à toutes les écritures, les arrangements, les mises en place.

June : Si demain Béryl ne peut pas être sur scène, son but serait aussi de m’aider à faire que l’autre musicien qui m’accompagnerait fasse ressortir les sons que l’on avait avec lui.

Béryl : Elle ne pourrait pas faire seule ce qu’on fait sur scène, mais elle pourrait quand même chanter ses chansons. Si je chantais ses chansons tout seul, ça n’aurait pas d’intérêt car ce sont ses textes.


C’est donc principalement June qui écrit et compose les titres ?

June : Oui, c’est moi qui écris et compose en guitare/voix. Mais l’évolution qui est assez marquée dans les arrangements est très influencée de Béryl. On peut dire que j’ai le dernier mot quand je trouve que ça ne correspond pas à ce que j’ai écrit. Les paroles sont en anglais comme dans le premier album, j’y fais attention, à ce qu’elles veulent dire pour moi aussi. Chaque chanson est importante, dans cet EP comme dans le premier. Elles ont toutes leur signification à mes yeux. Béryl m’accompagne sur les interviews et beaucoup d’autres choses parce qu’il est très présent sur les arrangements. Pour les sons de guitare par exemple, il a carte blanche. C’est entre du solo et du groupe. Ça reste solo dans le sens où je peux jouer tous ces morceaux toute seule, ce que je ferai probablement. Mais Béryl est disponible en ce moment et il sera sur cette tournée avec moi au maximum !

En ce qui concerne la pochette,  elle est très colorée et totalement différente de la première qui était assez sombre, c’est une collaboration ?

June : C’est le même artiste, Henri Lemahieu qui a fait les pochettes des deux albums ! Je l’ai rencontré à la sortie d’un concert il y a quelques années, et ça a commencé avec un dessin de petit camion Volkswagen. Il avait rigolé de mon graphisme, donc je l’avais mis au défi de faire mieux… Et effectivement c’était mieux ! C’est parti comme ça. Il était super content de faire cette deuxième pochette parce qu’il a vu l’évolution depuis le premier. Il est parti sur une technique de vecteurs et on a trouvé ça pas mal. C’est dans les coloris et les typos qu’il a fait plusieurs propositions.

Béryl : Pour la dernière, on lui a donné carte blanche par rapport au premier où on avait déjà une idée du rendu.

June : Pour le premier, c’était une photo de moi quand j’étais petite donc on était parti de ça, mais là il nous a assuré qu’il voulait bien s’occuper à nouveau des visuels, et il nous a proposé cette version et on a trouvé ça magnifique. Ça reste un gros EP, qui dure 25 min environ. On a voulu faire un bon packaging. Si on avait pu, on l’aurait fait en vinyle. Le but est d’abord de diffuser les titres, et ensuite on le fera sûrement en vinyle. C’est une idée que le graphiste a gardée : pour le premier EP, quand on l’ouvre, c’est une photo de vinyle sur le CD. Cette fois c’est plus l’extérieur qui rappelle le vinyle. J’aimerais bien faire mes pochettes moi-même un jour, je les ai faites au tout début mais c’est chouette aussi de travailler avec d’autres artistes et de voir un peu ce qu’ils font !

EP june bug

Le nouvel EP "You don't know who I am" de June Bug

Pour le clip, vous avez aussi travaillé en collaboration avec les Kiki Bronx. Comment est né le projet, qu’avez-vous voulu faire ensemble ?

June : J’ai découvert leur premier clip avec l’Hapax et je l’ai trouvé magnifique. Je les ai contactées en leur disant que j’avais une chanson en tête pour travailler avec elles, sans leur dire laquelle. Je leur ai fait écouter l’EP et elles ont choisi la chanson qu’elles préféraient qui est « You don’t know who I am », qui était celle que j’avais aussi choisie. C’est une chanson un peu glauque, un peu bizarre, et aussi enfantine. Ça collait bien à leur univers et à ce que j’avais vu dans leur clip. Elles ont donc fait un nouveau clip à leur image avec notre son. C’est une interprétation d’un morceau de June Bug, encore une autre expérience ! Il y a beaucoup de détails, c’est un clip qui mérite d’être visionné plusieurs fois !

Béryl : C’est comme avec le graphiste, on leur a laissé carte blanche, on n’est pas du tout intervenu dans l’écriture du scénario. On s’est investi pour qu’elles puissent aller le plus loin possible dans leurs idées.

Les gestes que vous faites autour de la table à un moment du clip ont-ils une signification particulière ?

June : Ils vont avec les paroles, mais ce sont les filles qui ont inventé ce langage. C’est l’idée que ces trois filles autour de cette table aient leur langage commun à elles, un peu comme des sorcières. C’est de la sorcellerie de jeune fille. Quand j’ai écrit les paroles de cette chanson, on était presque en co-composition avec Béryl, parce qu’on partait sur des notes de synthé un peu glauques, et ça m’a donné envie d’écrire une chanson sur le style d’une petite fille à la Mercredi Addams. Quand j’imagine ce morceau, je vois des éclairs, un grand manoir et une petite fille qui rigole et qui découpe des corps ! C’est parti de là. Mais la pochette ne reflète pas forcément le côté glauque.

Béryl : Elle reflète plus le côté expérimentation et bric à brac.

L’année 2014 a également été riches en rencontres, notamment grâce aux premières parties d’Emilie Simon et de Cats on Trees. Quel évènement de cette année passée vous a le plus marqué ?

June : Je crois que c’était effectivement la première partie d’Emilie Simon.

Béryl : La scène du Théâtre Sébastopol était très impressionnante !

June : Je ne m’attendais pas à être choisie parce que j’avais vu l’information passer et je m’y suis inscrite par hasard. Mais je ne savais pas si je mettais les anciens ou les nouveaux titres, qui étaient en préparation car l’EP n’était pas encore sorti. On a finalement décidé d’assumer et d’envoyer les nouveaux. Ils ont écouté  et ils nous ont choisis. On a rencontré Emilie Simon à la fin du concert mais il y avait du monde. On a fait les timides, on n’a pas voulu trop rester ! À ce moment, on était en résidence au Grand Mix et on s’est demandé comment on allait faire. Et en fait, on a réussi à tout bien enchaîner, le public a été très chaleureux.

Béryl : On a joué deux nouveaux morceaux bien qu’on était en préparation du nouvel EP. Il y en avait deux qui étaient prêts, et on a eu des bons retours à la fin du concert, donc il n’y a aucun regret à avoir. Mais concernant l’année 2014, il s’est aussi passé des trucs supers dans des petits endroits.

Mais ce n’est pas en jouant en première partie d’Emilie Simon ou de Cats on Trees que notre carrière est faite, chaque petit concert compte.

June

June : Oui, pour ce concert c’était surtout le fait que ce soit au Sébastopol, le fait de le savoir la veille et aussi le fait que ce soit la première fois qu’on joue les deux nouveaux morceaux sur une grosse scène ! On les avait joués seulement une fois avant à un festival en Normandie. Heureusement qu’on était au Grand Mix avant de faire cette première partie car on a pu refaire les bons équilibrages des sons, sinon ça aurait été inaudible. L’électro, c’est très compliqué à régler, l’ingénieur du son peut faire beaucoup, mais on a quand même des choses à fournir, que l’on n’avait pas faites ! Et de manière générale, cette semaine a été assez lourde parce qu’on a enchainé le Grand Mix, le Sébastopol et la première partie de Cats on Trees à l’Aéronef le samedi ! Au moins, ça nous a permis d’aller vite et d’être efficace. Mais ce n’est pas en jouant en première partie d’Emilie Simon ou de Cats on Trees que notre carrière est faite, chaque petit concert compte. Ce sont aussi des gens qui nous suivent sur Facebook, qui ensuite nous contactent et nous demandent de jouer. C’est principalement ça qui nous permet de vivre ! Les premières parties sont des moments un peu plus magiques.

Béryl : J’ai aussi de très bons souvenirs dans les plus petits concerts, sachant que les scènes comme le Sébastopol représentent 5% de ce que l’on fait.

June Bug au Théâtre Sébastopol

June Bug au Théâtre Sébastopol - Photo : Laurent Breillat - Lille la Nuit

 

Vous jouez beaucoup en France, est-ce que vous avez déjà joué à l’étranger ? C’est peut-être en projet ?

June : Si on pouvait jouer partout, on le ferait parce que c’est vraiment la scène qui me tient, c’est comme ça que j’ai commencé.

Béryl : Oui c’est un projet, surtout qu’on a déjà joué un peu en Angleterre même si c’était un autre style, mais le but c’est de voyager et que les chansons aillent le plus loin possible. Le passé de June Bug est en Angleterre, June maitrise les deux langues. Quand on est allé y jouer une fois, les réactions n’ont pas du tout été les mêmes qu’en France car les gens comprenaient tout de suite les paroles ! Le public français fait attention à d’autres détails.

June : Quand les chansons sont en français, on fait plus attention aux paroles aussi. La musicalité est différente pour le public français et ça a fait partie de mon évolution pour ce nouvel EP : chercher musicalement ce qui me correspond à moi, à mes idées et à mes paroles. On a quelque chose d’assez développé par rapport au premier opus. En Angleterre, je ne sais pas ce que ça va donner, je pense que ça va plaire mais les réactions ne seront pas les mêmes. Pour ce nouvel EP, les paroles et l’univers sont plus sombres, même si ça reste enfantin. Il y a des trucs un peu psychés, un peu fantastiques. Il y a un titre qui raconte un conte de fée qui n’en est pas un, avec une sorte de Disneyland où il y a plein d’animaux qui fument, qui se droguent, qui mettent le dawa et il y a aussi Blanche Neige qui pleure ! C’est pourquoi on appelle ces titres « Psych Folk Stories ». Soit les paroles sont psyché, soit c’est l’arrangement qui l’est, soit certains sons. C’est parfois un peu étrange mais ça reste abordable !

Avant d’aller en Angleterre on vous retrouve au Grand Mix le 25 février en première partie d'Ibeyi. Et y aura-t-il des dates dans des festivals cet été ?

June : Il y a deux petites dates qui sont prévues, dans la région mais aussi sur Paris. Pour les festivals, on ne sait pas. Certains nous disent qu’on a encore le temps mais les programmations sont déjà faites, on va quand même tenter !

Béryl : C’est assez difficile de trouver ce genre de dates. Mais ça n’empêche qu’on ira quand même jouer ailleurs que dans la région !

June : Principalement c’est nous qui démarchons, et c’est assez dur, on fait ça tous les jours. Mais on n’a pas le choix, sinon personne n’entendrait parler de nous. Et mon but ça reste la scène, j’aime bien l’enregistrement mais ce n’est pas mon fort. L’énergie sur scène est vraiment différente, c’est pour ça que j’ai commencé la musique !

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