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Mirage de Digitalism : entre acquis et nouveautés

Mirage de Digitalism : entre acquis et nouveautés

Digitalism Mirage Style : Electro Sortie : 13/05/2016

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Pour son troisième album, intitulé Mirage et sorti le 13 mai 2016, Digitalism propose une création inspirée et aboutie dans un opus qui assied son autorité dans l'univers électro. Si le duo allemand composé de Jens Moelle, alias Jence, et d'Ismail Tuefekci, nommé Isi, n'a plus à faire ses preuves après Idealism (sorti en 2007) et I love you dude (2011), il parait connaitre les envies de son public et tout faire pour le satisfaire. Dans Mirage, les deux artistes proposent des compositions qui s'adaptent sans doute sans mal aux soirées étudiantes, mais réservent aussi quelques surprises et originalités.

Mirage est un album qui semble s'articuler autour du ressenti. Construit en miroir autour de deux titres portant le nom de l'opus, il alterne des créations électro aux thèmes et rythmes courts et efficaces, avec d'autres laissant place aux sonorités variées, venues d'autres époques ou parties du monde, comme dans Indigo Skies ou Shangri-La.

Si certains auditeurs n'y verront qu'un enchaînement de titres qui se ressemblent, d'autres, plus curieux, constateront le travail réalisé, qui ouvre presque à une confession des artistes. L'auditeur peut le constater en s'attardant sur les titres de chaque morceau, qui forment un tout cohérent et construit autour d'un univers riche de détails inspirants pour les musiciens.

Arena, premier titre de Mirage, est une entrée en matière de 3 minutes, courte et efficace qui n'est pas sans rappeler celles des incontournables Daft Punk. Cette introduction, présente simplement pour se chauffer les tympans, n'est qu'un prélude à un tout symétrique, qui gravite autour de Mirage (part one) et Mirage (part 2), placés au centre de l'album.

Mirage (part 1), calme au départ et qui s'ouvre progressivement sur une création qui prend forme comme arrive un mirage, parait s'approcher au plus près de l'univers intime du musicien créateur. Après un début timide, des voix féminines se posent sur le thème, comme les muses se révèlent à l'artiste. Très tard, on distingue une mélodie et des effets qui s'y collent pour peu à peu construire un ensemble harmonieux. Mirage (part 2) revient sur le même type de thème, mais avec une entrée en matière plus rapide, plus sûre. Montée en puissance, thème calme et posé, et une multitude d'effets s’enchaînent pour un morceau aux changements très fréquents, comme un moyen ne pas rester sur des acquis. Autour de ces titres riches de sens, quelques pistes comme Blink ou No Cash, peuvent incarner pour les novices des basiques du genre électro actuel. D'autres comme Dynamo, cyclique et dévoilant des effets réalisés à bases de sons étranges comme un ressort ou le son du clavier d'un ancien appareil électronique, jouent avec les mots et les notes pour proposer des instants originaux et presque nostalgiques. Go Time en est le plus significatif : l'auditeur se retrouve dans l'univers psyché d'une autre époque.

S'il est impossible de détailler chaque richesse et étrangeté de Mirage, la rédaction de Lille La Nuit s'attardera sur son coup de cœur : Ism. "Digita-Digita-Digitalism" se répète encore et encore, et c'est bon ; on en reprend comme du chocolat. Rassemblant différents styles en posant des effets, arrêts et reprises parfaitement calés, ce titre porte bien son nom. Faisant bien entendu référence au nom du groupe, "Ism" signifiant également doctrine en anglais, semble jouer avec les codes établis en y respectant les grandes lignes et en y insérant des détails qui pimentent le tout, pour un résultat savoureux.

En bref, Mirage est une ouverture aux sensations et souvenirs, à travers des morceaux qui respectent les règles de la musique électro actuelle et y ajoute quelques touches éparses d'originalité. Un mélange qui séduit, et poursuit l'histoire d'un duo qui mûrit et reste fidèle à son image. Pas de révolution pour cet album, mais un bon moment musical assuré. Pour poursuivre ce moment, les Lillois pourront aller voir Digitalism à l'Aéronef le 14 octobre, à partir de 20h, pour une soirée qui promet de satisfaire les amateurs d'électro.

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