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Jaakko Eino Kalevi, premier album

Jaakko Eino Kalevi, premier album

Jaakko Eino Kalevi Éponyme Style : Dream Pop Nordique Sortie : 15/06/2015

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Le Finlandais aux trois prénoms livre ici un disque extrêmement personnel, un de ces disques auxquels on aime bien se frotter finalement, parce que ce sont les plus intéressants : personnels, un peu étranges, mal identifiés musicalement, un de ces disques qui se jouent sans peine des étiquettes et qui viendra à bout des nerfs de ceux qui aiment ranger leurs disques par genre. Pas trop loin de Connan Mockasin ? De Beach House ? Une dream pop légèrement symphonisante, parfois volontairement datée et extrêmement joueuse sur le plan mélodique, ça peut sans doute aider à commencer à se faire une idée. Des lignes rêveuses et assez synthétiques conduisent cette musique légère comme des bulles de savon frais, élevées dans les airs à l'aide de synthétiseurs et de voix filtrées fondues dans le mix.

Désarçonnant, intéressant, le terrain délicieux des disques intrigants. Les notes tournoyantes en carrousel pop de Double talk nous emmènent avec douceur vers des hauteurs claires et pâles, loin des appuis marqués du rock. Jaakko Eino Palevi a presque tout fait tout seul, il sait comment intégrer dans le même morceau touche d'électro-pop très composée et glissando plus humain des mains sur la guitare qui conduit certains titres. On reste dans une douce forêt de coton, un disque pour rêver la tête contre la fenêtre, en dansant à peine. Oui, nous continuerons à danser, à bouger, à avoir des goûts contradictoires, à aimer autant les pulsations moites d'un Jon Spencer Blues Explosion que ces ballons sondes perdus au bord des nuages pop. Quitte, parfois, à s'étonner franchement de l'utilisation de claviers un peu cheap et de pads électroniques que l'on croyait remisés depuis 1985 mais qui surgissent sur Deeper Shadows.

Basses élastiques et rebondies qui dialoguent avec une charleston très funky, voix qui se marient subtilement, on se laisse faire, on s'emporte un peu, on écoute le saxophone de Jorja Chalmers, on se fait avoir, on se laisse convaincre. On a bizarrement le sentiment qu'on devrait résister un peu, parce que bon quand même, ça, là, ça ne se fait pas, parce que ça là, ça ne se fait plus mais ça fonctionne très bien. On comprend finalement que derrière toute cette futilité onirique se cache beaucoup de travail de composition, d'agencement, d'arrangement. On est surpris par la précision de la guitare façon Steely Dan sur Mind like MuscleTranquillement Jaakko emporte l'adhésion.

You may say I'm a dreamer mais on le très fort sentiment, la tête contre une vitre pluvieuse et froide, que les doux dingues qui dirigent ce genre de partitions sont totalement essentiels et viennent temporairement repousser des temps durs et froids. On se prend à rêver qu'ils aient le pouvoir. Imagine

En concert à la maison folie Hospice d'Havré avec Sean Nicholas Savage mardi 8 décembre.

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