Que ce soit à cause de l’explosion d’internet, la diffusion plus rapide de l’information, ou les nouveaux moyens de communications, qu’importe : aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la musique est de plus en plus accessible, et les groupes de plus en plus nombreux.
Alors certes, ce large éventail musical possède bien l’avantage de nous permettre d’apprécier beaucoup plus d’artistes et de genres musicaux que par le passé, mais il nous fait cependant tomber dans un travers irrémédiable et caractéristique de notre époque : celui de la boulimie musicale. Cette dérive, caractérisée par un besoin permanent de consommer toujours plus de groupes, engendre une lassitude beaucoup plus rapide et une exigence toujours plus élevée envers les groupes.
Alors même si malgré cette dérive et le contexte musical actuel, une chanson arrive toute de même à retenir votre attention et à marquer votre esprit dès les premières notes, c’est que la chanson en question et le groupe qui l’a composé n’est pas ordinaire.
Et effectivement, le moins que l’on puisse dire, c’est que Sarah W Papsun n’est pas un groupe ordinaire. Il suffit en effet de quelques minutes seulement pour être convaincu de leur talent et être persuadé qu’ils feront partie des plus grands dans un futur proche.
Composé de six garçons parisiens, Sarah W Papsun commence son histoire à Oxford : Un beau soir et au détour d’un pub, deux membres du futur groupe Erwan et Germain, assiste au concert d’un groupe qui les scotchera sur place : The Edmund Fitzgerald, qui deviendra plus tard les Foals. Le coup de foudre est immédiat et l’évidence tombe d’elle-même : tout comme leur modèle, les garçons feront de la musique et plus particulièrement du « Math Rock », un genre musical hérité du rock progressif, et caractérisé par des rythmiques complexes et des mélodies dissonantes.
D’ailleurs, l’influence des groupes de Math Rock et plus particulièrement des Foals se fait clairement ressentir sur le groupe (peut-être même un peu trop).
La musique de Sarah W Papsun, correspond à un savant mélange parfaitement dosé entre du Foals pour les rythmiques à la guitare, du Bloc Party pour la voix du chanteur ressemblant à s’y méprendre à celle de Kele Okereke, et du Two Door Cinema Club pour les ambiances électroniques et l’énergie dégagée par les chansons.
Cependant, en dépit de ces différentes influences clairement perceptibles, il ne fait aucun doute que Sarah W Papsun possède déjà une identité musicale très prononcée, et une maturité sonore rarement égalée pour un groupe qui ne compte que 2 EP à son actif. (Le travail titanesque au mixage de Pascal Garnon, producteur de Air, n’étant surement pas étranger à la chose).
La musique de Sarah W Papsun fait en effet danser frénétiquement et chaque titre est une bonne occasion pour secouer la tête : les riffs sont efficaces, les mélodies sont entrainantes, les chœurs viennent parfaitement soutenir et compléter les refrains, et les nombreux claviers viennent structurer le tout pour donner à l’ensemble une structure homogène.
Sarah W Papsun, est donc un groupe à découvrir de toute urgence pour son sens de la mélodie, sa capacité à produire des chansons dynamiques et efficaces, et son habilité à combiner des phases très complexes mais néanmoins parfaitement homogènes.
Et en plus, il paraît qu’ils sont encore plus terribles en live. Un groupe à suivre définitivement de très très près.
