Aujourd’hui21 événements

« Zaba » de Glass Animals

« Zaba » de Glass Animals

Glass Animals Zaba Style : Synth Pop, Down tempo, Trip hop Sortie : 09/06/2014

Site Web

Le trip-hop. On en était doucement arrivé à ne plus supporter la moindre boucle, le moindre loop programmé sur Pro tools ou sur Qbase, tant les procédés semblaient marqués, usés jusqu’à la trame. Un genre asphyxié d’avoir laissé respirer trop de monde dans la zone d’air, là où il y a du talent.

Et puis arrive ce disque, Zaba de Glass Animals qui évoque nettement cette mouvance, tout en la dépassant, à la fois liquide et aérien, profond et aéré, laissant respirer l’auditeur, ne l’écrasant pas sous cent vingt couches remixées, démixées, post mixées, malaxées jusqu’à la lourdeur. On a dans un premier temps un peu de mal à appréhender l’objet. C’est séduisant, lancinant et entêtant, bien qu’on ait du mal à mémoriser une mélodie. On se surprend à se rappeler de la fraîcheur des premiers Morcheeba. On se demande si on ne va pas se réécouter un Portishead pour voir. On peut penser à de pires références.

Synthés léger, voix gorgée de soul blanche, timbre très légèrement fêlé et vaporeux, on se laisse baigner en attendant que la boucle démarre et on s’étonne de trouver cela finalement très humain. On joue. On mélange samples et batterie, chants et couches harmoniques synthétiques, les percussions n’enfoncent pas le clou lourdement, elles marquent un territoire rythmique léger et mobile, on lâche quelques notes de guitare sur Gooey, filtrées mais jouées. C’est extrêmement agréable, le déhanchement lent et le sourire esquissé sont inévitables. Glass Animals réussit son dosage, très finement. L’équilibre est crucial : trop lent, et c’est plombé, ennuyeux. Trop rapide et ça devient raide et plus froid.

Black Mambo enfonce le clou. C’est fin, subtil, tous les éléments parfaitement fondus les uns dans les autres. On ajoute des ingrédients pop, finement saupoudrés, ça et là. C’est parfois un peu soft et on aimerait les voir partir un peu en vrille occasionnellement, assumer un larsen un peu sale du côté des guitares ou laisser le batteur faire le mariole avec ses cymbales, un petit côté smoothie qui donne parfois envie de breuvages un peu moins proprets mais plus corsés. Cela dit, c’est un parti pris totalement assumé, ce n’est pas bêtement clinique. On cherche l’aérien, le ouaté soft et cool, très cool, downtempo. De plus, pour ce qu’on en sait, ça a l’air d’être extrêmement intéressant live. On attend donc avec une vraie impatience leur passage au Grand Mix, le samedi 21 mars.

Revenir au Mag Chroniques
À lire aussi
212 queries in 0,191 seconds.