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Yard Act + Unschooling à l’Aéronef de Lille

Pour qui a le temps d'arriver à l'avance, la formule Warm Me Up proposée par l'Aéronef est tout à fait satisfaisante, en plus d'être gratuite : les portes sont ouvertes tôt et on peut profiter du bar de l'étage tout en profitant de plusieurs concerts. The Red Jacks, un groupe indé du coin formé il y a trois ans et déjà bien rôdé malgré la pandémie, termine tout juste et cède la place assez vite à un groupe un peu plus brut, Attempt. Le quatuor a un son chaud et agréable et ne s'économise pas sur scène. On ressort prendre le frais avant l'ouverture des portes pour Yard Act. Alors qu'au Royaume-Uni ils seraient plutôt suivis par un public plus jeune, à Lille, les personnes se pressant aux portes ont plutôt dépassé les 35-40 ans. Et la musique d'attente est adaptée, avec un éventail de toute la britpop du début des années 1990.

Unschooling, un groupe avec un bel avenir devant lui

Unschooling est un peu décalé par rapport à ça avec un son plus sale, du post-punk assez énervé aux guitare dissonantes. Leurs morceaux parfois planants leur ont valu de s'intégrer sans problème au festival Levitation d'Angers. Issu de Rouen, le groupe caresse le math-rock à rebrousse-poil, l'occasion pour Marc et Vincent, qu'on connaît aussi via MNNQNS où l'un joue toujours de la batterie et l'autre y chantait, d'explorer des horizons plus bruts de décoffrage. Un groupe à qui on prédit une carrière internationale de par leur son si particulier. On retourne à une playlist résolument britpop.

Yard Act, l'un des meilleurs concerts depuis le début de notre année 2022

Yard Act de leur côté démarrent sagement, ou plus exactement aussi sagement qu'ils en sont capables, avec le single The Overload qu'on a écouté en boucle depuis sa sortie.

Cela ne va pas durer longtemps. On pense à divers groupes grunge américains, il y a quelque chose de punk dans l'attitude de ces gaillards issus de Leeds. De la britpop on a gardé un fond dansant, une fausse nonchalance assez politique à l'instar de Pulp qui passait justement avant le concert. Un mordant qui s'exprime rapidement dans les déclarations de James Smith qui déplore la fin de la tournée européenne et la rentrée au bercail sur un fond de médiocrité et de Brexit. On rit avec lui et on compatit puisque ce n'est guère mieux ailleurs. Yard Act sont prévus sur la line-up de plusieurs festivals et notamment l'édition 2022 de Glastonbury, le plus important au Royaume-Uni. Ils terminent une tournée qui a pris le temps d'aller au-delà des capitales, privilégiant les clubs pour faire plus de dates alors qu'ils font déjà des Academies dans leurs terres natales. Autant profiter, on les reverra probablement rapidement dans des salles bien plus grandes tant l'engouement est important.

Et la hype est justifiée, le concert de Yard Act est l'un des meilleurs depuis le début de l'année. Le capital sympathie est énorme mais on a affaire à une grosse machine ronronnante dans un écrin do it yourself : les pochettes sont à la main mais derrière le producteur de The Coral et déjà le même professionnalisme musical alors qu'ils n'en sont qu'à leur premier opus. L'album entier y passe bien entendu et le groupe joue tout ce qu'il peut jouer. Dans le public, on ne boude pas son plaisir et si on ne pogote pas franchement - on n'a plus l'habitude -, on se laisse porter par le rythme et on partage son enthousiasme. Et le groupe s'amuse aussi beaucoup. Dans l'idée de prolonger la fête, et cette parenthèse européenne, le rappel s'éternise. Force et cris, le concert reprends après la fin, dans un véritable rappel. Il n'y a plus rien à jouer, mais revenez vite, Yard Act, vous avez acquis le public lillois à votre cause.

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