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DeWolff + Karma Sutra à la Cave aux Poètes

"C'est rudement petit comme scène pour DeWolff !" Cette réflexion glanée en arrivant est à la fois très juste car le groupe a effectivement foulé les scènes de salles plus grandes, surtout en Allemagne ou aux Pays-Bas dont ils sont originaires, mais également pas tant que ça à l'échelle de leur progression en France.

Le groupe néerlandais bénéficie d'une réputation solide dans un milieu aussi passionné que restreint, ce qui explique qu'il avait été programmé à Lille, une première fois à La Péniche en 2012 dans le cadre du Festival de l'Alligator, et une seconde fois à La Péniche en 2016, en plus d'accompagner Night Beats à l'Aéronef la même année. Autant dire que le public lillois, assez porté sur le rock psyché et le blues à en croire la fréquentation des concerts et les initiatives, connaît bien DeWolff et est prêt à les accueillir comme il se doit. On doit leur venue de ce soir à Bains de Minuit, qui ont eu la bonne idée de programmer en première partie les trublions de Karma Sutra qui officient déjà depuis plusieurs années et dont on connaît aussi fort bien les projets précédents ou parallèles de ses musiciens tous excellents.

Karma Sutra

Cinq ans déjà que le groupe existe et si la qualité a augmenté de manière sidérante depuis les tout débuts il y a des rituels qui ne varient pas : l'odeur d'encens marque le début du concert, un coussin tibétain et des tapis installent l'ambiance. Karma Sutra, c'est un peu comme une soirée dans un salon mais avec de la très bonne musique en live. C'est sans doute cela qui surprend le plus quand on les voit en concert : l'ambiance peut varier du type d'ambiance cool à laquelle on s'attend avec l'aura shamanique qui les entoure à un stoner blues vraiment costaud qui va réveiller les pulsions animales de chacun, la manière dont Gwendoom utilise la batterie étant particulièrement impressionnante et ajoutant du piment aux excellentes guitares d'Alex "Corbak" et "Le Doud". Un équilibre particulier se crée, partant d'une fausse douceur venue des 70s où les hippies peuvent se retrouver sans avoir le temps de s'éterniser. Karma Sutra est bien plus qu'un groupe surfant sur des mélodies du passé : les codes sont maîtrisés, les voix se lancent, mais aussitôt tout se mue en un rock brut qui défie l'ambiance tamisée et la complète à la fois. Le groupe ayant bénéficié d'une résidence à l'Aéro, on attend maintenant l'album avec impatience.

DeWolff

On est alors dans l'humeur idéale pour revoir DeWolff, venus présenter son déjà septième album, Thrust, sorti au mois de mai, issu de sessions localisées dans leur studio d'Utrecht où ils étaient de retour après quelques échappées. Habitués de scènes à géométrie variable, des petites salles aux festivals géants européens, ils jouent et communiquant avec une bonne humeur désarmante et dévoilent même un français franchement pas mauvais quand ils expliquent leur parcours dans la région. Sans savoir d'où ils sont, on les imaginerait perdus quelque part en Géorgie ou autre état du sud des Etats-Unis, si ce n'est qu'ils n'ont pas l'accent, et on devine leurs influences d'autant plus que le titre de leur précédent album était une allusion directe à la Louisiane. Ajoutons la fougue de la jeunesse accompagnée d'un niveau très haut autant en studio comme âge prouvant que le talent n'attend pas, et on se fait une idée de l'atmosphère.

Ce soir, l'ambiance est idéale dans la Cave qui n'attendait que cela, les images intenses de leurs chansons s'entrechoquant sur les murs de pierre alors que le public s'est pressé un peu plus près de la scène pour ne pas en manquer une miette. Généreux en live, DeWolff ne boudent pas leur plaisir et, même si le set est très carré, interagissent avec les spectateurs dès le troisième morceau, "Sugar Moon" et jusque le rappel, "Don't You Go Up The Sky", sans doute le morceau le plus connu même si leur succès ne se mesure pas à des singles formatés. Notons la qualité du son en live ce soir, pas toujours simple dans cette configuration.

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