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Bat For Lashes + Race Horses au Splendid

La soirée commence avec les anglais de Race Horses. Venus tout droit de Cardiff, le groupe nous offre une pop qui n'est pas sans rappeler Pulp ou Metronomy. Les morceaux alternent entre sonorités joyeuses et textes plus profonds qui révèlent une maturité inconnue jusque là. On y parle de frustration, d'amour et de l'érosion des relations humaines.
Le résultat est agréable, simple et efficace. le set passe rapidement, et les applaudissements chaleureux les accompagneront jusqu'à la sortie de scène. Les gens sont arrivés par petits groupes le temps de la première partie, et c'est une salle bien remplie qui attend avec impatience Bat for Lashes.

Derrière ce nom particulier se cache une femme : Natasha Khan, mi pakistanaise mi anglaise, qui sait nous charmer de sa voix de velours. Après "Fur and Gold" en 2006 et "Two Suns" en 2009, elle revient avec son nouvel opus "The Haunted Man".
Après l'atmosphère indie de la première partie, on se laisse embarquer nonchalamment dans l'univers féérique de la jeune femme. Il faut dire qu'on a du mal à détacher les yeux d'elle, si gracieuse, presque aérienne. Avec "The Haunted Man" on retrouve l'influence de Kate Bush et de Björk que l'on avait déjà vu dans "Fur and Gold". Parfois, on sent également la présence de Devendra Banhart et son univers si particulier s'insinuer dans des accords et des rythmiques. Les morceaux sont envoutants, portés par la voix captivante et puissante de Natasha qui sur scène, dans sa tenue noire et blanche ressemble à un chat aux mouvements graciles.
Elle nous parle d'amour, des fantômes du passé, des souvenirs pas toujours heureux, des évènements de la vie que l'on porte sur son dos, presque inconsciemment. Comme dans The Haunted Man, l'histoire de soldats revenant de la guerre qui doivent réapprendre à vivre avec leur famille. Il faudra attendre le milieu du concert pour découvrir le coté plus enjoué de ses textes avec Oh Yeah. A ce moment là, le public qui semblait un peu sur la réserve, ou en pleine admiration (allez savoir!) se lâche. Les sifflements et autres cris de joie se font entendre ici et là. Même lorsqu'elle entonne Laura, titre piano-voix à la justesse impressionnante qui nous arracherait presque quelques frissons. On retiendra des morceaux comme Horses of the Sun, Sleep Alone et ceux qui clôturent le concert The Haunted Man et Daniel.

Le set est court, à peine une heure et quart, mais il n'en faut pas plus pour apprécier l'univers de cette artiste inclassable : un peu psyché, un peu pop ou néohippie. La demoiselle a passé un cap depuis ses débuts. D'adolescente fragile, elle est passée, à 32 ans, à un statur de femme qui s'assume pleinement. On espère que ses prochains albums continueront de nous enchanter comme elle le fait actuellement.

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