Kasabian (Sergio Pizzorno)

Kasabian (Sergio Pizzorno)

Style : Guitariste et songwriter Date de l’événement : 28/02/2012

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Rencontrer Kasabian durant leur tournée est toujours particulier. Ils ont terminé depuis longtemps la promotion du dernier album, Velociraptor!, un monstre fait de chansons très différentes. Actuellement ils tournent encore, pour leur second passage en Europe continentale, après une série de warm-up, une première tournée des festivals, un passage au Royaume-Uni en novembre et décembre, une tournée japonaise et une australienne. Excusez du peu. En dehors de quelques télé et un article de temps en temps, ils concentrent donc leur énergie sur la tournée. Nous nous estimons donc chanceuses de pouvoir rencontrer Kasabian. Ce soir, ils investissent le grand Zénith de Lille, au lieu de l'Aéronef comme prévu initialement. La rencontre a lieu dans les backstages de la salle, dans une des loges réservées au groupe. Les Kasabian ont tout juste terminé leur soundcheck et Serge entre ans la pièce en déclarant : "Bonsoir ! Ca va ?", en français dans le texte s'il vous plaît. Sergio Pizzorno ou l'homme derrière l'écriture des chansons. Certes Kasabian est un groupe très uni, comme une équipe de quatre vélociraptors comme ils aiment le dire malicieusement. Observez leur nouveau logo et vous aurez compris beaucoup sur le groupe. Mais l'écriture est avant tout la partie de Serge, avant que chaque morceau ne soit travaillé par tout le groupe. C'est la raison pour laquelle nous sommes particulièrement satisfaites de sa présence, car nous avons plusieurs questions adressées plus particulièrement à lui.

Sergio Pizzorno s'assied sur un sofa jaune et nous regarde amicalement. L'homme est généralement aussi timide que confiant envers lui-même, mais absolument adorable quand vous le rencontrez, et ce jour ne fait pas figure d'exception. Nous commençons par bavarder sur le thème de la tournée, lui parlant des enregistrements des concerts de Kasabian. Le guitariste confiant au passage un point de vue intéressant sur les souvenirs que nous pouvons avoir d'un concert. Plaisantant notamment sur le fait qu'il est probablement "vieux jeu" sous prétexte que pour lui l'enregistrement n'est pas tellement utile puisque "dans la tête, c'est juste incroyable, les souvenirs que vous pouvez avoir d'un concert." Nous évoquons ensuite les processus d'écritures, car le groupe semble avoir conservé ses habitudes en matière de musique electronique.

En live, le groupe a inclus petit à petit des instruments organiques, tel qu'une trompette ou piano plus présent qu'auparavant sur La Fée verte. Néanmoins l'electro-rock qui caractérisait le premier album se retrouve toujours dans l'écriture. Sergio Pizzorno n'y réfléchit pas vraiment. Il prend "l'inspiration où [il peut] la prendre". Ainsi, il explique : "Je n'ai pas vraiment de règles concernant ce qu'on peut faire". Il s'oppose à un classement dans un genre particulier de type "vous êtes un groupe de rock psychédélique, vous n'avez pas à faire cela". Au contraire, il bannit ces conventions : "Je ne m'en préoccupe pas. Tant que je puisse produire un son qui me plaise, alors parfait, que ça soit par des synthés ou en prenant la plume. Il y a beaucoup de sons que j'utilise ensuite. C'est comme cela que je le sens." Ce qui donne des résultats étonnants quand un son apparaît au détour d'une transition entre deux chansons en live. Et que ladite boucle de rien du tout se retrouve sur la très efficace et travaillé Switchblade Smiles sur l'album suivant. Un petit sample formant l'introduction de la chanson, bien qu'un autre choix aurait pu être opéré : "je peux également écrire une chanson en conservant cette mélodie qui deviendrait prédominante avec ce type de son electro." Ouvrons donc les oreilles en concert, le cinquième album s'y ébauche peut-être déjà mine de rien, suivant l'inspiration d'un son ou même d'un livre ou d'un film.

Sergio Pizzorno, soudain, prend un air rêveur et balance l'air de rien : "je suis très excité à propos du prochain album." Face à notre réaction étonnée de le voir déjà songer au petit frère du dinosaure sorti en septembre dernier, il sourit. Serge a déjà des idées très précises, les note scrupuleusement mais s'intéresse plus à la globalité du projet : "je tends à ne pas trop écrire quand nous sommes en tournée, plutôt à formuler l'idée de ce que je veux faire entendre, de ce que je veux être." Pour lui, la meilleure méthode est d' "emmagasiner de l'information". "Une bonne piste pour chacun est la recherche préliminaire, les explorations dans la partie sauvage de l'esprit. C'est vraiment la bonne piste. Quand nous réfléchissons au prochain album, quand nous le sortons, le son de l'album va devenir autre chose. Je suis vraiment excité par cela, car j'ai pris par surprise ces idées. C'est vraiment ambitieux mais c'est cela que je veux explorer." Evidemment, nous demandons si le futur bébé est pour bientôt. D'abord, la tournée : "nous allons probablement tourner jusqu'à la fin de l'année et j'aimerais ne pas trop me presser pour sortir le nouvel album. Pas directement après la tournée, mais pas trop tard non plus."

Pour patienter, Kasabian continuent de créer des morceaux, tels que Table Tennis Boom Box, uniquement pour le fun, ou bien le plus ambitieux Narcotic Farm, devenu face b du nouveau single Goodbye Kiss. Le groupe aime beaucoup essayer de nouvelles choses pour ses faces b, souvent très réussies par ailleurs, comme le prouve l'avant-dernière Pistols At Dawn, que le groupe a répété une heure avant afin de l'offrir au public français le soir-même. Sans le VCS3 de Pink Floyd utilisé pour Julie & The Moth Man, mais avec toujours plus de jeux sur les sons, conservant notamment I.D. dans la setlist. Un petit côté ingénieur sonore qui ne déplaît pas à Sergio qui voit le groupe intégrer de plus en plus de ces expérimentations sur scène... et dans le prochain album. Le futur, pour Kasabian, est electronique.

Kasabian sont actuellement en tournée aux Etats-Unis mais reviendront prochanement en Europe pour une tournée des festivals. Ils seront ainsi notamment au Main Square Festival et à Rock Werchter. 

Retrouvez le reportage du concert de Kasabian au Zénith de Lille.

Retrouvez bientôt la version anglaise de l'interview sur Kasabian's Paradise // English version soon on Kasabian's Paradise.

Retrouvez aussi Kasabian sur : Kasabian.co.uk 

Photo : © Alan Van Brackel

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