Difficile, voire impossible de passer à côté du phénomène Sliimy. On aura eu beau y résister des semaines durant, le tapage est tel qu’il faut finalement s’incliner et y prêter une oreille plus attentive. Sliimy ou l’histoire d’un buzz qui use !
Paint Your Face est une escroquerie, et Sliimy un sacré filou ! Qu’on se le dise. Parfaitement lancé sur les rails du succès avec l’ineffable single Wake Up, le jeune homme au look qui ne laisse pas indifférent peut irriter dès le deuxième morceau. Attention donc.
Bourré de gimmicks (hee hee ha ha ooh ooh) et de clicks exaspérants, Sliimy peut se targuer d’avoir inventé un nouveau langage. Phénomène branchouille sur lequel se damne une France toute fière de tenir son petit Prince de la pop, Sliimy propose une musique colorée qui se veut cynique. Parfois cela fonctionne : Our Generation, seul titre capable de rivaliser avec la puissante suprématie de Wake Up (qui reste tout de même une sacrée tuerie).
Le reste est à l’avenant, souvent plombé par une rythmique prétentieuse hédoniste. Exit la pop décomplexée totalement assumée. Sliimy semble alors réfléchir sa musique, troquant son énergie folle et salvatrice pour une pop de chambre ennuyeuse.
Non, Paint Your Face n’est pas dansant. Il est planant. Mais aussi parfois assommant (Baby). Sur l’album, Sliimy n’est plus le jeune homme exubérant qui illumine les plateaux télé (le personnage cache d’ailleurs trop souvent l’artiste), mais un chanteur en constante démonstration. Formidable CV numérique, l’album part dans toutes les directions. Malgré ces réserves, la voix céleste fait des miracles (See U Again, Waiting For, My God), même si on cherche encore une direction artistique à ce fourre-tout complètement barré.
Patchwork funky, dans lequel les pièces s’emboîtent difficilement, Paint Your Face se veut le nouvel étendard de « la tolérance, de l’ouverture et du respect ». Après pareil aphorisme, on peut raisonnablement ne plus en ajouter !
Wake Up: le clip.