Planet Terror
réalisé par Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer, Sin City...)
Durée : 1h 45min.
Interdit aux moins de 12 ans !
Dans une petite ville, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant...De son côté, Cherry, go-go danseuse, s'est fait arracher la jambe lors d'une attaque. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n'a pas dit son dernier mot.Tandis que les malades se multiplient et deviennent des agresseurs enragés, Cherry et Wray prennent la tête d'une armée destinée à empêcher l'épidémie de se propager. Si des millions d'individus sont contaminés et beaucoup succombent, une poignée d'entre eux se battrontjusqu'au bout pour se réfugier dans un lieu sûr...
Planet Terror s’inscrit au cœur du projet commun des deux réalisateurs Quentin Tarantino et Robert Rodriguez de réaliser, chacun à leur manière deux segments différents destinés à nous faire vibrer et revivre les sensations et éclats du cinéma de série B qui faisait fureur dans les quartiers des années 80. Le projet initial était donc de présenter un double film entrecoupé d’un entracte, et précédé de fausses bandes annonces, réalisés par le duo de cinéastes. Un vrai concept original qui nous mettait l’eau à la bouche mais merci economic world et business rules, l’Europe a jugé le format trop inadapté et a pris le parti de nous présenter les deux films indépendamment l’un de l’autre.
Vu la réussite de Boulevard de la Mort de Tarantino, avec son esthétique très 80’s et ses demoiselles plus que charmantes, c’est d’autant plus motivé que je prends mon ticket pour ce Planet Terror. Première bonne surprise Rodriguez a dû faire le forcing, on est quand même gratifiés d’une bande annonce « bidon » : Machette, parfaitement dans l’esprit du projet et qui
provoque instantanément les fous rires autour de moi dans la salle. Seconde bonne surprise : niveau visuel c’est la claque : on reste dans l’esprit film tourné à la pellicule avec défauts de couleur, grain sur l’image et bruits de craquements de la bande : je m’installe plus profondément dans mon siège Rodriguez a vraiment mis le paquet pour nous mettre dans l’ambiance.
Le film en lui même est un régal, le cinéaste jongle à merveille entre énormes absurdités (une mitraillette en guise de prothèse, une minimoto pour mener un rush destructeur…) et séquences carrément gores, tout cela pour rendre cet hommage aux meilleurs films de zombies ( L’Armée des Morts, Land of the Dead...) le plus authentique possible. Et il faut le dire c’est réussi. La musique angoissante ainsi que les décors tous plus sombres les uns que les autres (bar miteux, hôpital envahi, base militaire intoxiquée…) me pousse même parfois à penser aux jeux vidéos de survival. On suit donc avec plaisir les différentes attaques et périples des survivants qui essaient d’échapper à l’invasion progressive de la ville.
Alors bien sûr on se dit, un film de zombies ça reste assez spécial mais n’étant pas forcément fanatique du genre ce qui me plaît le plus dans Planet Terror c’est la touche que Rodriguez y met. On y retrouve l’humour propre au metteur en scène et à bien des moments on pense à Une Nuit En Enfer. Le casting piquant y est aussi pour quelque chose: le duo fatal que forment Rose McGowan et Freddy Rodriguez est détonnant (note spéciale pour Freddy Rodriguez époustouflant en desperado de l’apocalypse) et on apprécie les apparitions clin d’œil de Tarantino, de Michael Biehn encore bien mal en point ( le gentil dans Terminator) et même de Fergie(?!!) des Black Eyed Peas humm... Je vous laisse la surprise.
Au final, Planet Terror n’est évidemment donc pas un film sérieux tant les situations sont exagérées et absurdes, le film peut même parfois paraître légèrement indigeste pour les frileux de scènes répugnantes mais qu’importe c’est le but du projet de Robert Rodriguez ! Et avec le nombre de situations cultes autant invraisemblables que désopilantes qu’il nous a concoctées pour nous plonger dans cette invasion furieuse on en prend plein les mirettes et on s’amuse comme des petits fous. Rodriguez réussit parfaitement son hommage et nous plonge dans un univers complètement barré mais aux personnages stylés et héroïques, bref tous les défauts et excès qui donnaient cette saveur si particulière au cinéma de série B d’antan, ça shoote du zombie à tous les coins de rue mais avec la classe et la réplique. Je salive déjà à l’idée de faire l’expérience des deux films couplés en un seul comme le désiraient à l’origine les deux compères. Vivement la sortie DVD!
