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Saul Williams à L’Aéronef

On a slamé sur la lune, collectif lillois de slam a accueilli par ses textes et ceux d'Aimé Césaire un public à la peau blanche, à la peau noire, à la peau jaune... mais réduit à peau... de chagrin. Un accueil interpellant dans la fosse, à plusieurs voix - à genou, assis parterre et debout... La poésie à porter de tous.

Guest-star à l'Aéronef : Saul Williams, un oiseau rare venu d'Amérique...
Guitare électrique, clavier, boxes et le chant slammé de Saul Williams, du punk-slam qui envoie, une guitare électrique toute en mesure et un chanteur effroyablement débordant d'énergie.
C'est que, jeudi, Saul sexy, sexy, sexy, avec son slim rouge moulant et déchiré (bien sûr) et ses guêtres de laine bouillie sur baskets argentées, a tombé sa veste mordorée au.... 2ème morceau pour nous exhiber un dos à paillettes ! De l'or brillant sur de l'onyx, de quoi se laisser gravement émouvoir par le personnage (à découvrir aussi dans Slam, un film de 1998), le décor, le concept.
En fond de scène, un drapeau jaune étiolé de taches noires porte un aigle féroce aux ailes ensanglantées "NIGGY TARDUST", poussière de goudron, étendard du groupe et de sa musique slam-électro-dark. À part le guitariste soft-underground, le groupe se compose d'un mister-mix blouson clouté, houpette et crâne rasé; un clavier-vampire enroulé dans une longue cape noire à grand col ; et Saul, l'afro-punk - oiseau rare - qui s'est planté pour le show des plumes bleues dans sa crête sauvage. Et à chaque sursaut, l'oiseau-apache vole dans les plumes.

Peu importe que le public ne soit pas nombreux, Saul est à bloc. Sonnailles sur la cuisse et le pied du micro, Saul danse, saute, trépigne, tappe des coups de pied dans les retours. Énervées aussi, des plumes volent autour de lui. Chant survolté ponctué d'une divine guitare au jeu très pop, mélodie à 8 notes en scansion et remarquable temps d'arrêt. Reprises de la mélodie au clavier, à la box. Cris et sirènes, et soudain... le chant planant de Saul Williams, ruisselant de sueur et de paillettes.

Saul s'arrête un moment pour abandonner une phrase, un discours qu'on sait grave et capital. Et avec ce regard tout à coup sérieux qui vous fait dire qu'il n'y a rien à répondre : "I'M THAT NIGER. I'M A NEGRO".

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