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Heidenfest à l’Aéronef

Comment dire…

 

« Masse mat undt masse øl, Trollene lager masse søl
Etegilde für alles Troll, alle blir mette klokka tolv
Sjøorm kjøtt er nammenamm, für eit Troll som er i gang
Nu sollst alle trinken, es ist TrollfesT »



Plus clair, c’est pas possible  tant cette soirée restera un mystère. En sortir, c’est comme émerger d’un coma éthylique de quatre heures. ‘Voyez le genre !
Six groupes, autant d’univers passionnants à découvrir. L’Aéronef accueille une troupe de fans vikings, d’admirateurs pirates, ou de fervents guerriers peinturlurés. Le spectacle est aussi bien sur les planches que dans la salle. Peaux de bêtes crevées sur le dos, kilts qui puent la pisse. Damoiselles en soutifs, les cheveux trempés (le reste on suppose). Gaillards torse nu, qui festoient sous des litres de bière. Vieux briscards à barbes longues qui fument la pipe, défoncés.  Casques à cornes, costumes traditionnels et chapeaux de boucaniers. L’atmosphère est délectable. Une chaude ambiance de beuverie (sur scène, ça picole aussi), une musique complètement barrée (Alestorm et Trollfest en tête), Dieu (et tous ses dérivés nordiques bagarreurs) qu’on se sent bien. Vivant.

L’audience passe par toutes les émotions. Skálmöld et son Valhöll donne le ton de la soirée. Puissante et variée. Deux groupes se distinguent pourtant.

Arkona (pagan folk metal mon cul sur la commode) et sa chanteuse possédée Masha « Scream » Arhipova. Capable de sortir les plus belles lignes claires ensorcelantes avant de vous faire dresser les cheveux en vomissant de vilaines éructations death, elle est impressionnante derrière son bodhran (tambour traditionnel). Masha fait le show à elle seule, va chercher les combattants. Elle danse la guigue sur Yarilo, headbangue à s’en déplacer les cervicales sur Pokrovy Nebesnogo (à tes souhaits). Que cette femme est fascinante. Elle écrase l’Aéronef et en ferait presque peur à Mathias Nygard (Turisas).

Turisas donc. Après avoir chié son dernier Hellfest, le groupe avait fort à prouver. Du rouge partout (et plein la face), une tradition, une machinerie au point. Un set qui se déroule comme un braveheart. En gros, ça fait très mal. Mais surtout une communication tout juste exemplaire avec les tarés en bas. Mathias va au charbon et fait vivre des compositions qui peuvent faire sourire sur le papier ou dans le casque, mais qui explosent réellement sur les planches.  Le refrain de Stand Up and Fight est revigorant : Tavernier, une autre pinte !  Battle Metal reste Battle Metal. Le truc qui se vit et qui donne le grand frisson.  Indescriptible.

 « Vous êtes venu ici pour écouter de la bonne grosse merde disco des 70’s. »
Avec un charisme et un aplomb certains, Nygard nous lance sa reprise complètement zinzin de Rasputin. L’intro jouée au violon tourne en boucle et fait monter la tension. Jusqu’à l’explosion. Le public chante, danse devant un groupe hilare.
Alors oui, nous sommes loin des influences viking revendiquées. Pas grave eu égard de ce que la bande enfante en fosse. Turisas reste un excellent groupe de scène.

Il serait inconvenant de ne pas également citer le pirate metal écossais de Alestorm.
L’Aéro devient ici taverne crasseuse. A l’extérieur, les vagues s’écrasent sur les falaises dans un fracas de tous les diables. Ambiance imbibée et dépaysement assuré. Christopher Bowes et sa keytar (synthé qui se porte comme une guitare) ont fière allure à la proue du navire. Davantage que les lutins crasseux de  Trollfest qui se jettent sur scène comme des cochons sur une truffe. Die Verdammte Hungersnot et son pont aérien lancent la mise à mal. Leur true norwegian balkan metal (non mais) et leurs tenues tout droit sorties du jeu Fable marquent cette édition de l’Heidenfest. Néanmoins, il est fort dommage que le groupe ne profite pas d’un éclairage un peu plus élaboré…

Enfin, Finntroll a la lourde tache de clore l’Heidenfest.  L’imagerie est plus « extrême », noire, sérieuse oserons-nous.  Il est près de 00h30 et pourtant l’Aéro en a encore sous le pied. Une bien belle soirée. Bizarre, déconcertante mais toujours théâtrale et surprenante.

 

Noesis.

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