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Archive + The Dø à Béthune

Cette année, Béthune est capitale européenne de la culture. Dans le cadre du « Béthune L’Art + Toi », les organisateurs ont prévu un concert gratuit sur la place de la ville. Et en ce samedi ensoleillé, quoi de mieux qu’une "free party" réunissant The Dø et Archive ?

Après leur passage à l’Aéronef en avril dernier, on avait hâte de pouvoir réécouter les douceurs de The Dø. Mais ce soir, le concert n’aura pas la même euphorie.

On est un peu en retard alors on se dépêche, d’autant plus que les lourdes basses de Slippery Slope nous appellent au loin. Une fois sur place au pied du beffroi, on constate que le public est venu en masse. Pourtant il est assez posé, préférant peut-être se laisser bercer par les doux réarrangements de On My Shoulders et les derniers rayons de soleil.
Ce n’est que vers la fin du concert que les premiers rangs vont se faire emporter par la rythmique de l’énergique Aha. Les bras se lèvent, les mains applaudissent, surtout lorsque Olivia (chant) nous crie de lui « donner notre cœur » /give me your heart. On aperçoit même une petite fille qui danse sur les épaules de son père. Beaucoup sont venus en famille d’ailleurs.
Le set s’achève avec Dust It Off. Le public applaudit chaleureusement le groupe et Olivia le remercie: « Merci beaucoup ! C’était notre première fois à Béthune je crois. A bientôt ! »
 

22 heures. Le soleil commence à décliner. Et le groupe Archive monte sur scène. Un horaire de passage idéal. Correspondant parfaitement à l'atmosphère crépusculaire des compositions de ce groupe britannique que de nombreux admirateurs aiment comparer à Pink Floyd. Les applaudissements et les acclamations émanant du public montrent d'ailleurs que les fans sont venus en masse.

 

Fidèles à leur réputation, les différents membres de ce groupe à géométrie variable livrent un set envoûtant et marqué par leur perfectionnisme quasi-maladif. Le son est ample et plonge la Grand Place de Béthune dans un univers musical où le Rock progressif des Seventies se heurte aux expérimentations électroniques de ce début de siècle.

Le concert s'ouvre avec l'introduction de Controlling Crowds, oeuvre conceptuelle sur les ravages de la manipulation de masse, sortie en deux temps. La soirée sera principalement articulée autour de ce double album.

Le line-up est au grand complet. Darius Keeler et Danny Griffiths, les fondateurs et têtes pensantes du projet depuis 1994. Ainsi que leurs charismatiques chanteurs. Dave Pen avec sa fabuleuse voix d'écorchée vif. La sensuelle Maria Q au timbre de voix hypnotique. Le rappeur Rosko John au flow ténébreux. Et bien évidemment, Pollard Berrier à l'assurance scénique inversement proportionnelle à ses timides débuts en 2005.

Le groupe, comme à son habitude, communique peu. Pour ne pas briser le souffle glacial et mélancolique des chansons (« Pills », « Razed To The Ground », « System »...). Celles-ci cultivent l'art du paradoxe. Mélodies sombres. Ambiances malsaines. Séquences distordues. Lourdeur de la rythmique. Elles créent le malaise. Se font l'écho de la noirceur de notre époque. Mais, de manière indéfinissable, se révèlent également rassurantes. Leur psychédélisme et leurs envolées spatiales invitent à la transe. Au lâcher prise. Derrière les ténèbres, pour celui qui sait regarder, se cache la lumière. Et l'espoir.

Une heure trente de concert intense. De quoi ravir les fans. Et conquérir, dans la foule de curieux, de nouveaux adeptes.

Un bien beau cadeau que nous aura offert la ville de Béthune en ce 9 juillet 2011.
 

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