L’album coup de chœur.
On a tout d’abord cru à une mauvaise blague : un artwork immonde, de la réverb’ dans tous les coins, une chorale envahissante et surtout un groupe qui joue toujours comme 30 seconds to Mars… On a aussi pensé (méchants que nous sommes) à du Linkin’ Park. Le genre d’album qu’on s’enfile d’une traite sans sourciller ni même s’étonner. Mais là où Jared le pernicieux fait fort, c’est que l’auditeur en redemande. L’ennui ne pointe jamais, même en terrain connu. Kings And Queens reste du 30 Seconds pur souche, et l’usage abusif de refrains à la voyelle unique ne choque même plus. Pire, cette marque de fabrique est tenue pour acquise et on en sourit. Oooh oooh oooh… Impossible de s’enlever les douze titres de la tête.
Voguant entre rock et electro, 30 Seconds To Mars impose son style. Cohérent et honnête, le groupe reste constamment sur la ligne rouge et se met même parfois en danger. Hurricane aurait pu dégouliner dans le larmoyant. En l’état, le titre est une ballade casse gueule sur le fil. La barre semble tenue par un funambule surdoué. Même si Jared véhicule une émotion pas toujours très fine (100 Suns se vautre dans la facilité 1mn30s durant et L490 peut donner le fou rire), This Is War reste un album brillant. Stranger In A Strange Land, La grosse claque, propose un mix froid de percussions sur des nappes aériennes de claviers, noyées sous des hurlements. NIN est une comparaison plus flatteuse (bien qu’audacieuse) mais reste acceptable. Produit par Flood (U2, Smashing, NIN), ce This Is War a tout du conflit éclair qui explosera sur scène. On a déjà hâte de participer à la bataille, live, à Lille en Mars !
KINGS AND QUEENS: le clip