Avec Taisez-moi, Didier Wampas nous livre un album pop, très éloigné de ses premières influences festives et punk rock. La surprise est totale à l’écoute de la chanson d’ouverture « La propriété c’est du vol ». Le rythme sur lequel évoluent la guitare sèche et les chorus claquants de guitare électrique rappellent la chanson française des années 1960. Si le second degré de Didier Wampas est présent, il est subtil. La voix gouailleuse et nasale du chanteur a tendance à se transformer en voix douce, se promenant dans les aiguës avec une aisance déconcertante. Le caractère pop, fun et frais de l’album atteint son paroxysme sur la chanson « Magritte » où la voix de Didier Wampas poursuit ses envolées sur des lignes de chant rappelant celles de Bowie dans l’album Hunky Dory.
Le ton change avec « Punk ouvrier » dont le texte évoque en toute humilité le mode de vie du chanteur, loin des strass et des paillettes. Dans un style beaucoup plus chanson française traditionnelle, Didier Wampas s’offre une petite valse à la guitare sèche sur « Le Mans », où sa voix se pose, fragile et mélancolique. « Karmann », sur le thème de la mort d’un proche touche, tout en faisant inévitablement penser à « Rimini ». Petit détour dans l’univers kitch des années 1980 avec « la Folle de Marvejols », qui rappelle certaines chansons de Renaud, et clin d’œil à Michel Sardou sur « Chanteur de droite ». Le rock’n’roll reprend ses droits avec la chanson « Par-dessus la troisième corde », d’une extrême efficacité. Les surprises n’en finissent pas avec « Magique », un slow très fin 50’s. Sur « Ainsi parlait Didier Wampas », notre chanteur finit l’album comme il l’a commencé, là où l’on ne l’attendait pas, avec des couplets déclamés sur des accords de piano.Son autodérision est toujours aussi vivace, ainsi que sa voix railleuse, revenant en force dans les refrains.
On en reprendrait bien, surtout en concert. L’artiste jouera au festival les Paradis Artificiels qui se déroulera du 16 au 25 avril 2012. Alors Didier, pourquoi veux-tu que l’on te taise ?