Rose est le nom de scène de cette niçoise de 28 ans qui a passé 27 ans et demi à chercher sa voix. Elle écrit depuis longtemps sur des petits carnets. Elle compose peu mais gratte les cordes de sa guitare Martine. Elle sort son album éponyme en septembre 2006.
C’est son premier opus à 28 ans : le manque de confiance en elle et en son talent l’empêchait de se lancer dans cette aventure. Il suffit d’un déclic et d’une rencontre pour lui donner le courage de monter sur scène et de partager ses chansons. Le déclic est provoqué par une rupture. Sa rencontre avec Souchon accélère tout. Séduit, il l’invite à l’Olympia pour sa première scène. Tout s’enchaîne : elle est en première partie d’Axelle Red, The Servant, Olivia Ruiz…
Elle s’inspire de sa propre expérience notamment une rupture. La sincérité qui ressort de cet album vient des histoires vraies qu’elle raconte et fredonne avec simplicité. Sa voix douce est mise en valeur par le son de la guitare et par l’intervention des percussions, de la batterie, du piano ou encore de l’harmonica…Un subtil mélange !
« Tout poème naît d’un germe, d’abord obscur, qu’il faut rendre lumineux pour qu’il produise des fruits de lumière » selon René Daumal dans Poésie noire et poésie blanche. Cette citation correspond bien à la musique de Rose dont les poèmes sont nés de sa séparation avec un homme. Elle parvient à utiliser cette rupture pour produire des fruits de lumière qui sont ses chansons/poèmes aux rimes légères.
Son opus débute par une liste de choses ordinaires qu’elle aimerait faire avec l’homme de sa vie. On apprend plus tard dans la chanson intitulée Rose qu’elle « veut un amoureux » et qu’elle « voi[t] désormais [sa] vie en Rose ». Sa séparation lui fait aborder des thèmes moins légers : elle évoque souvent l’espoir « qui fait mourir parfois » et ses désillusions. La chanson Ciao Bella est particulièrement touchante : son grand-père veille sur elle «au-delà des étoiles ». Elle nous fait ainsi passer des fleurs du bonheur aux « fleurs du mal ».
Elle met particulièrement en valeur la langue française dans une chanson telle que Les Jeux sont faits. Elle joue subtilement avec le vocabulaire du jeu : le bon numéro qu’elle essaie de tirer étant bien sûr un homme.
Elle clôt son album et son histoire d’amour précédente avec le titre Julien.
Tout est poésie dans ce premier album même la liste de ses chansons :
« J’ai encore dressé LA LISTE
Ridicule de ce que j’ai à faire,
Et que je ne ferai jamais, de mes défauts, de mes failles,
De mes chansons oubliées, de mes SAISONS,
Perdues à courir derrière ma vie…
Je n’avais pas compris qu’il lui fallait du temps.
C’était tellement plus simple
De penser qu’il n’était qu’un SOMBRE CON
Qu’il gâchait nos prières et s’esquintait le cœur.
Mais aujourd’hui LES JEUX SONT FAITS,
Même si mille fois j’ai voulu me raccrocher à
D’AUTRES AILES, si mille fois j’ai entendu cette voix
Se battre dans mon pouls, et me dire :
« CIAO BELLA, tu mérites mieux que tout ça », si mille fois
J’AI eu l’âme A L’ENVERS, clouée à sa peau.
Mais qu’y puis-je si JE M’ENNUIE loin de L’ACIDE
Douceur de mes peines ?
Il n’y a pas de ROSE sans épines. Il n’y a pas d’amour sans
JULIEN. Où vont nos mains ?
Que fait le destin ? De quoi a-t-on l’air ?
Quel jour sommes-nous ? Je sais plus… »
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