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Révolte psychédélique

Révolte psychédélique

Kasabian West Ryder Pauper Lunatic Asylum Style : Sortie : le 8 juin 2009

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Les Kasabian nous avaient pourtant prévenus : leur nouvel album n’est ni de ce temps, ni de cet espace. Après un premier LP éponyme aux guitares acides et beats profonds, Empire en 2006 flirtait avec des sonorités éthérées tout en conservant une base electro-rock. A présent, c’est une véritable bombe psychédélique qu’ils nous livrent. Et complètement barrée comme le prouve le titre tordu et la pochette non moins abracadabrantesque et géniale, signée Andrew Whiston (alias W.i.z.), qui avait déjà réalisé pour eux les clips de Club Foot et d'Empire.

Si le troisième album est "celui sur lequel vous êtes jugé" - comme le souligne Serge Pizzorno -, Kasabian montre ici sa capacité à se renouveler en délivrant un véritable album concept. Si le West Riding Pauper Lunatic Asylum fut une institution mentale du Yorkshire, le West Ryder Pauper Lunatic Asylum se veut "bande originale d’un film imaginaire". Titres à écouter dans l’ordre impérativement.

L’album débute avec Underdog, véritable hymne. Du classique, perturbé par une percée à la Kinks, Where Did The Love Go, au sujet hippie : “Whatever happened to the youth of this generation ? ‘Cause it still ain’t right / Where did all the love go ? / I don’t know, I don’t know”. Le thème du western apparaît alors avec le spectral instrumental Swarfiga, qui rappelle leurs meilleures faces B, en plus psyché évidemment. Rebondissement dans notre film imaginaire avec la bombe Fast Fuse, que le combo de Leicester joue déjà en concert depuis deux ans. Energie folle, puis nouvelle rupture avec Take Aim, très construite, chantée par Serge. Déjà présente dans les chansons précédentes, l’ambiance western spaghetti atteint son paroxysme avec Thick As Thieves, distorsions de guitare électro-acoustique à l’appui et chant soigné. Kasabian aime surprendre : ainsi ce duo avec l’actrice Rosario Dawson, West Ryder / Silver Bullet, orchestral et magistral, suivi d’une incursion hip-hop non dénuée d'humour à la Cutt Off, Vlad The Impaler, dont le clip, réalisé en collaboration avec The Mighty Boosh, vaut le détour. Tom Meighan se fait ensuite crooner rétro dans Ladies And Gentlemen : nuit difficile pour le protagoniste, et seule erreur de parcours de l’album. Incursion à la Syd Barrett avec le superbe Secret Alphabets, nouvelle bombe pop ambivalente (Fire) et l’album se clôt sur le surprenant Happiness, balade pacifique, chœurs gospel à l’appui ("Save what you've got / Keep it safe / don't never stop / There's nothing more / It's nothing less / So what we've got is happiness").

A l'instar des opus précédents, il est toujours question de combats dans cet album : ambiance psychédélique certes mais sur fond de songwriting flamboyant, tourmenté, combatif. Non sans une pointe d'humour, les Kasabian affirment : "We are the last beatniks / The lost heretics" (Vlad The Impaler).

Bien loin de l’electro-pop fluo, Kasabian s’offre ainsi le road trip le plus passionnant du moment, et leur album le plus abouti en dix ans de carrière, produit par le brillant Dan "the Automator" Nakamura (Dr. Octagon, Gorillaz). Un voyage planant, coloré et kaléidoscopique, sans bad trip garanti.

Retrouvez Kasabian en concert au Trabendo (Paris) le 25 mai 2009 et au Bataclan au mois d'octobre.

http://www.kasabiansparadise.com
http://www.kasabian.co.uk
http://www.myspace.com/kasabian

Vidéo en version réduite de Vlad The Impaler (alias Noel Fielding) :

Le clip officiel de Fire :

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