RFA est un trio nordiste qui démontre que les musiques du monde peuvent franchir les barrières musicales les plus improbables, sans pour autant livrer des titres dispersés.
RFA, c’est en quelque sorte de l’underground accessible à toutes les oreilles en quête d’évasion. Les différents instruments qui se répondent attestent de cette richesse : violoncelle, oud (instrument de musique arabe à cordes), machines (sons électro), accordéon… Les compositions du groupe flirtent avec du rock progressif (la durée de la plupart des morceaux avoisine les 7 minutes), des musiques tziganes et de l’électro aérien.
Le groupe est composé de trois musiciens : Fred Lucas (guitare, oud, accordéon, voix) Anne Le Lem (violoncelle, voix) et Romain Delebarre (batterie, guitare, machines, voix). Ils ont construit un univers sans choisir un genre musical spécifique, préférant mixer et combiner différentes sonorités. Chaque morceau nous amène vers d’autres horizons, un véritable melting pot musical jouissif. En résumé, RFA propose un rock électro relevé de notes orientales, tantôt suaves, tantôt piquantes. On passe d’une musique aérienne à un rythme vibrant : les surprises ne manquent pas dans ce maxi.
Les musiques de RFA sont comparables à une mer changeante : chaque morceau a sa propre atmosphère qui entraîne l’auditeur dans des contrées musicales bien différentes. Le premier titre «Lentement» caresse nos tympans avec des sonorités bohèmes rappelant l’univers du tango. Car, à l’instar de ce titre qui ouvre l’écoute du maxi, il faut savoir prendre son temps pour apprécier à sa juste mesure la musique du groupe. Une ambiance particulière pour chaque composition qui touche (ou pas) l’auditeur selon sa disponibilité d’écoute et son humeur. Ainsi, le deuxième morceau «Mephisto» floute les frontières entre rock progressif et musique aux accents gothiques.
C’est le fameux mélange des genres musicaux qui trouble et qui peut amener à adhérer ou rejeter un des titres de RFA : cette logique à double tranchant traverse l’écoute de ce maxi qui, par son originalité, mérite l’attention d’un auditeur curieux. «23 tonnes», «Cagibi», «Elephant Mad»… les morceaux planants s’enchaînent et semblent s’accrocher à une ambiance fantasmagorique des plus singulières, mêlant rythmes occidentaux et orientaux. Question déroute, nous en avons pour notre compte. C’est une échappée belle qui se savoure. Les auditeurs les plus «pressés» sont donc invités à passer leur chemin…
