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Let Them Talk

Let Them Talk

Hugh Laurie Let Them Talk Style : Blues Sortie : Avril 2011

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Après avoir manié avec succès, le bistouri dans « Dr House » et la plume dans un polar intitulé « Tout est sous contrôle » (Sonatine), Hugh Laurie excelle dans son domaine de prédilection : la musique.

 Avec «Let them talk», l’artiste se livre à un joli exercice de style. Multi-instrumentiste (piano et guitare), le British remet, sans prétention, au goût du jour des standards de blues américains laissés aux oubliettes. Inspiré par les plus grands : Ray Charles, Leadbelly ou encore Armstrong, le musicien s’est entouré de Joe Henry, qui l’a aidé à épurer un répertoire d’une centaine de chansons, et de Allen Toussaint pour les arrangements aux cuivres. Son objectif : nous transmettre l'envie d’écouter les originaux. Passionné par les rythmes jazzy depuis qu’un morceau de Willie Dixon a retenu son attention quand il avait 11 ans, il n’en est pas à ses débuts en matière de concerts. Depuis 2006, il pousse la chansonnette au sein du « Band from TV » et partage la scène avec les stars du petit écran (dont James Denton aka Mike Delfino dans "Desperate Housewives"). Ensemble, ils se produisent sous les projecteurs en faveur d’œuvres caritatives.

Dans les bacs depuis le 18 avril, Hugh Laurie ne cesse de séduire Outre-Atlantique et vient d’entamer une tournée européenne. Il y a quelques jours, le Trianon à Paris, lui ouvrait ses portes.

Le célèbre flegme qu’on attribue aux Britanniques, n’est pas une légende. Au fil des morceaux, on sent le chanteur serein et posé. Comme si cet opus était un moyen de s’affirmer et de révéler à ses fans une facette de sa personnalité. « Ce disque est plus proche de que ce que je suis que n’importe quel rôle que j’ai pu incarner en tant acteur » confiait-il dans une interview au Figaro. Enregistré à Los Angeles, cette compilation nous emmène en Nouvelle Orléans dans l’atmosphère moite et vaporeuse du bayou. On se laisse porter au fil de l’eau, par son timbre de voix teinté de dynamisme, de joie mais aussi de mélancolie. Fort des collaborations avec le crooner des 60’s Tom Jones et the « Queen of Soul », Irma Thomas sur « Baby Please Make A Change », la musicalité prime.
 
La reprise de "Swanee River" de Ray Charles, nous transporte aux détours des rues poussiéreuses et des salons malfamés des westerns de Sergio Léone. Quant à la version de « Battle of Jericho », elle s’avère moins pêchue que celle de Sister Rosetta Tharpe, qui en 1956 y mettait toute son âme.

A l’écoute, il nous livre une voix brute, sans superflu rendant l’album authentique et reposant. La sensuelle « After you’ve gone » est à écouter en sirotant un verre devant un bon bouquin.

Pâle copie pour certains, coup commercial pour d’autres, Hugh Laurie ne fait pas de chichis. On passe tout simplement un moment agréable en sa présence. C’est l’essentiel, non ?

 

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