NSLB [Chap. 1]

 [NSLB Chap. 1] - Monsieur Z

2011 sera ponctuée par la sortie de deux EP de Monsieur Z, deux chapitres d’un conte urbain dont le deuxième tome paraîtra courant 2011 en complément du premier sorti le 31 janvier dernier. Une bonne façon de rester actif pour le groupe et de revenir sur le devant de la scène, quand on sait que le dernier album « Propagande de l’hybride » date de 2007 ! On s’attend donc à une évolution au point de vue musical et on ne sera pas déçu avec ce nouvel opus …

On retrouve, comme sur « Propagande de l’hybride », Fred Norguet aux commandes (Ez3kiel, Sidilarsen, Lofofora…), une signature sonore qui ne déçoit pas et qui sied parfaitement à Monsieur Z. Au carrefour d’influences aussi diverses que l’électro, le hardcore, le ragga, le rap et le rock, Monsieur Z joue avec cette diversité des styles et la réunit habillement, dans la même hargne revendicative : celle de dénoncer tout haut les travers d’un monde bien bas. La forme au service du fond ? Parfaitement et avec un équilibre tout aussi parfait entre les deux.

Un rythme de clavier électro en guise d’intro, précédé par un couplet aux paroles toujours aussi engagées. Dès le premier titre de l’album intitulé « Même si l’on sait », Monsieur Z affirme sa position : Intègre et indépendant. Ce sont les premiers mots qui nous viennent à l’esprit pour décrire l’esprit de Monsieur Z, qu’on retrouve d’ailleurs parfaitement illustré sur ce premier titre, qui est comme un manifeste de son engagement face au reste du monde. Sans surprise, le début de l’album plante le décor, sans concessions :

« On a vu plus qu’il n’en faut vendre leur âme pour en bouffer »
« On savait qu’ça plairait pas »

Exact, l’engagement de Monsieur Z ne plaît pas et ne plaira pas à tout le monde, et c’est bien ça qui fait ce qu’ils sont.

Premier titre qui est habilement lié au deuxième intitulé « Obscur », pourtant enluminé par la sensualité fragile qu’incarne la voix d’Emy (Lady Goldfarb, autre side-projet du chanteur de Monsieur Z). Les passages aux teintes orchestrales soutenus par des arrangements de cordes et arpèges sont contrecarrées par les déferlantes de riff métal, permettant aux textes assassins de Monsieur Z de prendre pleinement leur place.

On n’a pas le temps de reprendre son souffle, « Ce que l’on a fait de moi » débute avec des samples à consonance électro, on alterne entre énergie rock-metal et rythmes ragga en y conviant des touches électro, un mix juste dévastateur ! Une radicalisation également dans les textes.

« Je suis le chaos issu du néant, je suis le désordre dans une chambre d’enfant, je suis l’ombre au couteau qui se glisse dans vos dos, je suis l’anomalie, je suis ce que l’on a fait de moi ».

Sur « L’espace d’un soupir », il dresse un bilan du monde actuel dans lequel ses dérives auraient pris place le temps d’un soupir.

« Le temps qu’il nous reste » marque une halte dans ce bouillon dévastateur avec un tempo plus lent, et des couches de synthé et de guitares planantes plus présentes. Mais le propos ne change pas.

D’ailleurs, le propos ne change pas tout au long de l’EP: engagé et révolté, cette insistance pourrait donner un côté profondément indigeste à son écoute. Cependant, on retrouve chez Monsieur Z une véritable sincérité et intégrité qui vient gommer cet effet négatif. On traverse donc ce cours EP en esquivant cette impression négative pour n’en retenir qu’une seule : à quand la suite ? A quand le prochain EP ? Sortir deux EP la même année se révèle être une bonne stratégie pour 2011, car elle nous place dans l’attente du deuxième EP après l’écoute du premier. To Be continued…
 
>> Des titres en écoute sur le site officiel de Monsieur Z !

Discographie :

[2006] - D1g1tAl EP >> Chronique 

[2007] - Propagande de l'hybride >> Chronique