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Le train de la vie

Le train de la vie

Meilue Accords et Âme Style : Pop / Rock / Acoustique Sortie : Décembre 2008

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Une vie, c’est un peu comme plein de « petites choses » qu’on colle bout à bout : des amis, des événements, des amours, des souvenirs, des sentiments, des histoires. Après un single 3 titres et un EP autoproduit, Meilue a attaché tous les wagons de sa vie à la guitare qui lui sert de locomotive et a sorti son premier album : Accords et Âme. Un univers bien à lui, qui oscille entre pop énervée ou narratrice, chanson acoustique, touches de jazz et rock écorché.

Alors qu’on quitte une gare au rythme entraînant (Toi), des Petites choses viennent électrifier un peu l’ambiance et donner du corps à ce voyage ferroviaire. Puis Meilue vient nous conter l’histoire d’Eugène & Kelly dans le wagon réservé aux compos jazz. Ce récit, feutré et quelque peu sombre, apparaît comme une petite parenthèse dans ce train où la voix rocailleuse de Vincent Lefebvre ne cesse de nous envoûter. Une voix qui rappelle celle de Guillaume Ledoux (Blankass), Florent Pagny ou même Bertrand Cantat (Noir Désir) sur certains titres ; une voix profonde, écorchée et rauque.

On s’apprête à Jouer le jeu après un C’est dans l’air dont le refrain fait trémousser notre arrière-train… Et c’est alors que le train traverse une première tempête, électrique et rageuse, Mais pas douloureuse. Après tout, dans ce voyage, on est tous Ensemble et la musique de Meilue se charge rapidement d’adoucir les craintes. On regrettera peut-être cependant que la mélodie de ce titre soit quelque peu monotone. C’est d’ailleurs là que pèche ce voyage : après neuf chansons, on se lasse un peu de la voix parfois monocorde de Vincent et du manque de surprises dans les mélodies.

Mais voilà déjà qu’arrive le dernier titre. Et soudain, « il flotte dans l’air comme un parfum de révolte » (premiers mots de cet ultime trajet : Le Parfum). Tout commence sur un simple riff de guitare. Puis Vincent pose ses premiers mots pour nous avertir que la fin du voyage risque d’être mouvementée. Quelques touches de piano viennent semer le trouble avant que la batterie et la basse ne renchérissent. L’ambiance s’alourdit, le rythme se fait plus pressant, la voix de Vincent plus criante. Et au bout de six minutes, alors que ce train infernal est lancé à toute allure, un solo digne du meilleur du heavy métal nous emporte dans cette folle machinerie. On se demande alors pourquoi Meilue ne nous a pas fait goûter à cette rage plus tôt, même si on a pu la deviner tout au long de l’album (comme sur Petites Choses ou Mais par exemple) ? Le Parfum finit avec une batterie seule en rythme, le reste des instruments se désaccordant complètement, comme sur Endless, Nameless de Nirvana – que Meilue cite d’ailleurs comme référence.

La gare pointe le bout de son nez, nous voilà arrivés. On ressort de ce voyage avec un étrange sentiment. Mais il est tellement enivrant qu’on voudrait le revivre. On se dit alors que cette gare n’est qu’une étape et que la voie ferrée devant nous est encore longue. Tout comme le train de Meilue, qui n’a pas finit de livrer ses secrets, ses maux et ses mots.

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