Par ces temps polaires, se rasséréner par l’ingestion de chaudes victuailles n’est pas de trop. C’est le programme suggéré par Le Duc, groupe lillois spécialiste du genre. Sur un EP à la pochette verte et peu ragoûtante, sept titres de ce qu’ils aiment appeler "rock gastronomique". Soit un jam progressif et un rock alternatif largement saupoudrés de funk. Si Juice démarre doucement, rappelant les errances psychédéliques que le groupe aimait à servir en live, c’est un rock beaucoup plus mordant qui va mener la danse. Le funk sert de base à tous les plats et en garniture une salade composée d’influences majoritairement anglo-saxones, où on croise même le blues.
La préparation a été soigneuse et le choix d’ingrédients irrésistibles n’y est pas étranger : la voix est rugueuse sans tomber dans le cliché et on croise bon nombre de guitares jouissives. Au cœur de chaque morceau, les délires verbaux s’ajoutent aux musicaux, des variations gastronomiques :
"So I changed my hundred cigarettes
For a bloody steak and baked beans"
(Steak Or Mistake),
ou de jubilatoires démystifications en règle :
"Yesterday my neighboor saw him sitting and sniffin’ some cocain
He jumped from a balcony
And felt down on a mummy
Her son was very happy"
(Spiderman).
Ne reste plus qu’à reprendre un Yahourt "avant l’buisson" !... Et de profiter de cet apéritif en attendant l’album.
