En l'an 2000, tout le monde ne parlait que du nouveau millénaire qui débutait, de l'Euro qui arrivait, de tout ce qui allait changer. Mais pour quatre gars du coin, cette année 2000 fut le début d'une toute autre aventure, musicale celle-là. Huit ans plus tard, le groupe qu'ils ont monté, Ace Out, sort son premier album. Intitulé Sweet Sweat Songs From The Basement, ce premier album est marqué au fer rouge : le rouge de la pochette, mais aussi le rouge du son et de la flamme qui l’anime.
Après deux maxis, des centaines de concerts et plusieurs compils sur lesquelles ils apparaissent, les Lillois de Ace Out ont donc trouvé le temps de faire un album. Tout dedans n’y est pas nouveau, puisque la moitié des titres a été enregistrée il y a deux ans, bien que la production date de 2008. Mais Ace Out est arrivé à un sommet de son évolution musicale et a voulu marquer le coup. C’est un aboutissement, et ça se sent.
Cependant, il faut prévenir les non-initiés, Ace Out fait de la fusion rock, un puissant mélange de… tout ce qu’ils aiment. Leur but n’est pas de révolutionner le monde de la musique et du rock plus particulièrement. Eux veulent simplement se faire plaisir, ne pas être restreints à une case musicale sans pour autant partir dans n’importe quelle direction. Tout au long de Sweet Sweat Songs From The Basement, vous écouterez du Ace Out. Parfois, il sera fortement nuancé de hip-hop comme sur The Flame ; parfois il aura des allures de métal (We Stand Alone) ; mais ça reste avant tout du rock. Sur Kiss Is Burning, les couplets sont fortement imprégnés de ska alors que les refrains explosent de -bon- rock, avec en arrière-plan les chœurs qui font « woo hoo ».
L’ensemble est pourtant très cohérent à l’oreille ; on ne zappe aucun titre (tout au plus, on baisse le son) entre Never Down et le remix de Just Test It (par Make The Girl Dance) en bonus track. Ce remix justement, un clin d’œil au groupe Make The Girl Dance avec qui Ace Out aurait dû jouer un concert, boucle la touche électro entamée avec On&On. Sweet Sweat Songs From The Basement est un album dansant, enivrant de sueur et de couleurs (le rouge en première place), frappé de rythmes binaires, teinté d’accents métal, le tout saupoudré de mélodies rapides, de quelques larsens bien placés et de refrains accrocheurs.
She Looks For Something New, premier single extrait de l’album, est sans doute LE titre qui marquera le plus vos esprits. Le groupe veut faire danser, et ce morceau transpire de cette envie. Tandis que Locha joue entre les aigus et les graves de sa voix, Kant1 dégaine son gimmick, Vinz s’en donne à cœur joie sur ses fûts et Vivdance se ballade tranquillement sur sa basse. Et alors qu’on bouge depuis 2 minutes sur ce rythme de folie, le pont nous annonce la fin du titre, qui se termine brillamment sur un solo casé pile poil où il faut et comme il faut. On a alors qu’une envie maintenant qu’on a trouvé « quelque chose de nouveau », appuyer sur la touche " Repeat " et recommencer, encore et encore !
Si She Looks For Something New vous plaît, vous aimerez l’album. Et s’il ne vous plaît pas ? Ecoutez quand même l’album. Vous serez peut-être alors plus convaincus par When The Stars, titre plus intimiste qui amorce la fin de l’album. En effet, avant le remix de Just Test It, Ace Out réserve une dernière petite surprise : sur une mélodie guitare/chœurs issue de la douceur lancinante des Pixies, Vinz pose une batterie timidement fracassante mais directe, et Locha répète son flow à la manière de Zack de La Rocha (Rage Against The Machine). Un très bon moyen de finir cet album en beauté… rouge
