Trio liégeois, Janitor, "concierge" en anglais, délivre un premier album efficace teinté de mélodies mélancoliques et de riffs ravageurs. Proche d’un grunge écorché à la Nirvana, d’un rock assénant d’un Audioslave, Janitor parvient cependant à tirer son épingle du jeu et à tisser tout au long des 14 titres qui composent Full Screen, un univers personnel qui oscille entre la névrose, la décadence et le romantisme. Un univers cliché où tout ce que le rock a produit de meilleur depuis les années 50 est distillé. Les adeptes de l’innovation seront certes déçus, néanmoins la voix du chanteur rappelle çà et là un Cobain ressuscité et agacé. François, le chanteur, puise également dans ce que Chris Cornell a de meilleur ; ça groove, ça soul, ça émoustille nos oreilles.
Janitor repose, en effet, son potentiel sur sa capacité à enchaîner les caresses et les morsures auditives. Le combo se réclame tantôt d’un regretté Buckley dont l’âme déverse parfois sa douceur vocale, tantôt d’un Queen of the Stone Age et d’un Filter dont l’influence se retrouve allégrement. Quid de Metallica ? Le génie mélodique des californiens n’est pas en reste quand il faut évoquer la digestion des groupes écoutés par le trio.
Les titres s’enchaînent à une allure débridée, le cd tourne en boucle dans la minichaîne, les Janitor ont tout des grands. C’est sur scène qu’ils avouent se sentir le plus à l’aise. Ils ne leur restent plus qu’à investir dans des pantalons de cuir, des effets pyrotechniques prodigieux et la France aura de quoi jalouser une fois de plus ses voisins belges. Il y avait Brel, il y a eu Venus, il y a Deus, Hollywood Porn Star, Zita Swoon. Y aura-t-il Janitor ?
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