Sorti fin janvier, le troisième album de Charlie Winston, Curio City, séduira sans doute ses auditeurs (et surtout ses auditrices). Un charme fou s'opère à l'écoute de cet opus, avec délicatesse, et tout en finesse.
Après Hobo, en 2009, dont le titre phare « Like a Hobo » est devenu incontournable, et Running Still en 2011, le trentenaire au visage d'ange ne peut plus renier ses origines britanniques dans Curio City, qui délivre un charme à la façon de ses lords d'outre-mer. Petit plongeon dans l'univers envoûtant d'un artiste à la voix « sweet » and « soul »...
Sobre et originale à la fois, la pochette de Curio City est à l'image du nouvel album de Charlie Winston. De grands immeubles se dressent comme un reflet sur les épaules de l'artiste, dont on ne voit que le haut du corps, avec un regard pensif, tourné vers le bas. Déjà, le charme commence à opérer. A l'image des textes de ses chansons, la ville le marque, comme hantant son esprit. Sur un fond de nuages clairs comme annonceurs de bonne augure, la pochette se décline dans la teinte sépia, douce et charmeuse, comme les chansons qui composent l'album. Quelques titres, sortis en singles, comme « Lately » ou « Truth », affichent des déclinaisons de cette pochette, qui témoignent de la continuité qui guide Curio City, et ses variantes.
Curio City est une création musicale dans laquelle un homme paraît se confier, dans un cadre intimiste. « Wilderness » ouvre l'album sur un morceau empreint de douceur, guidée par la voix singulière du chanteur, qui se glisse sur un fond musical dessiné par une guitare et des percussions discrètes. Un doux réveil, donc, qui ouvre pourtant au rêve. « Everything you know will be unknown », dit Charlie Winston à son auditeur, qui a l'impression d'être son confident. Après un échauffement timide, place au titre intitulé sobrement « Truth ». Guitare sèche et effets de voix se côtoient dans cette ballade, relevée d'instants instrumentaux qui laissent un piano et des chœurs donner du tonus à un thème récurrent. Et le bel anglais délivre l'histoire d'un homme qui attend patiemment une réponse, d'une voix envoûtante qui joue sur les aigus et les tonalités plus basses pour séduire l'auditeur dans « Say Something ». Plus de doute, le charme opère et se poursuit. Deux titres se font échos : « A Light (Night) » et « A Light (Day) ». Le même texte se pose sur un fond musical différent. L'auditeur averti reconnaîtra le titre « Lately », dont le clip est sorti en novembre dernier (voir le clip ci-dessous) et pour lequel deux versions, remaniées par Tobtok et les célèbres The Avener clôturent Curio City.
Si l'album surprend parfois, notamment avec le titre « Just Sayin' », léger et aux allures presque disco (oui, oui, vous avez bien lu), il reste dans la lignée artistique de Charlie Winston. Lille La Nuit a reconnu le bellâtre qui a séduit ses dames avec le titre « Dusty men », dans « Another trigger ». Dans la lenteur, dans la langueur, mais jamais dans l'ennui, Charlie Winston propose un opus travaillé et qui suit une ligne de conduite musicalement exemplaire.
Curio City est un album de cœur dans lequel les chœurs sont omniprésents, et où l'on retrouve les fameux sifflements propres à l'artiste, à l'homme qui se confie... Un homme, qui délivre le message de profiter de l'instant présent, d'apprécier les choses au moment, comme l'auditeur peut apprécier un album dont toutes les notes, sons et effets paraissent ajoutés avec minutie.
> Retrouvez Charlie Winston au Ronquières Festival 2015, qui aura lieu les 1er et 2 août, ainsi qu'au BS Festival #14, au Mont des Arts, le vendredi 14 août !
