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« World War Z »: Brad Pitt contre les Zombies de l’Apocalypse !

Synopsis : Gerry Lane (Brad Pitt), employé aux Nations Unies, va se lancer dans une course contre la montre à travers le monde pour stopper une pandémie qui renverse les gouvernements et menace de décimer l’humanité.

© Paramount Pictures France

Cette semaine, le choix ciné de Lille La Nuit.com se porte sur le très attendu film de zombies “World War Z” (Z pour “Zombies”, évidemment), produit par Brad Pitt et réalisé par Marc Forster.
Autant vous avouer qu’à Lille la nuit, on craignait le pire !
D’autant plus que les grandes figures de proue de l‘horreur et du fantastique sont assez malmenées ces derniers temps au cinéma. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un oeil (un seul, pas les deux car ça fait trop mal) à la série des “Twilight”, films de vampires adaptés des déjà peu reluisants best-sellers de Stephenie Meyer. Ou encore sur le nulissime “Warm Bodies” où un clône blond de Kristen Stewart tombe amoureux d’un gentil zombie (n’importe quoi !). Et ce n’est pas une timide référence à Lucio Fulci, l’un des maitres du film de morts-vivants, qui va nous faire passer des vessies pour des lanternes.

Heureusement, dès les premières minutes de “World War Z”, on est comme qui dirait rassurés. Car ce n’est pas à une bluette que nous convie l’acteur de “Seven”. Mais bel et bien à un vrai film de morts-vivants post-apocalyptique dans la grande tradition d’un genre auquel George A. Romero a définitivement donné ses lettres de noblesse avec des classiques comme “La Nuit des Morts-Vivants” ou “Zombie”.

Mais “World War Z” est-il réellement un film d’horreur ? Dans les intentions, on peut dire que oui. Nous sommes bien confrontés à la situation classique d’humains en proie à des morts-vivants plus qu’affamés. Mais force est de constater que le film lorgne bien davantage vers le cinéma d’action spectaculaire. C’est somme toute assez logique puisqu’on a affaire à une grosse production financée par une major company. Il ne faut donc pas s’attendre à du cinéma gore et trash en allant voir “World War Z”. Nous ne sommes pas dans la délirante et réjouissante série Z de Umberto Lenzi, "L'Avion de l'Apocalypse".

© Paramount Pictures France

Le gros défaut du film tient à la mise en images des scènes d’action. Marc Forster (déjà responsable de l’un des James Bond les plus faibles, “Quantum of Solace”), ne sait tout simplement pas les mettre en scène. C’est simple, on ne voit strictement rien de ce qui se passe à l’écran tant cela est mal pensé, mal filmé, mal chorégraphié et monté. Ses scènes d’action sont tout simplement illisibles. Et ce n’est pas une très mauvaise 3D qui arrange les choses (quand les producteurs vont-il comprendre qu’il faut absolument tourner en 3D native et non pas transformer un film 2D en post-prod, s’ils ne veulent pas tuer le procédé?).

Cela dit, Forster n’est en aucun cas le seul à ne pas savoir filmer l’action aujourd’hui dans le cinéma américain. Et on est en droit de se demander si de jeunes cinéastes savent encore ce que signifie découpage de l’autre côté de l’Atlantique ?
Bref, voici le gros point noir du film. Brad Pitt aurait d’ailleurs lui-même sommé Marc Forster de retourner des scènes complètes du film (ce qu’on appelle des "retakes").

En revanche, en ce qui concerne les visions d’apocalypse qui parsèment “World War Z”, on est servis. Rarement aura-t-on vu de si impressionnantes attaques de morts-vivants dans un film. Et quand on parle d’attaques, on ne fait pas références à quelques dizaines de zombies mais bel et bien à des milliers !
Miracle de la technologie numérique. Sur ce point, le film en donne pour son argent aux spectateurs. On assiste bel et bien à une guerre ouverte entre vivants et morts-vivants.
On a juste un peu de peine pour le père Romero qui aurait sans doute aimé filmer un film de zombies aussi spectaculaire. Il aurait fallu pour cela qu’un studio ait le courage de lui confier le budget vertigineux de 190 millions de $ dont bénéficie “World War Z”. Même si Romero aurait sans doute dû rogner sur ses dantesques visions gore comme dans son quelque peu décevant “Land of the Dead”.

© Paramount Pictures France

Autre point positif de “World War Z”, c’est la qualité de son scénario (adapté du roman de Max Brooks, fils du grand Mel, le célèbre comique américain) malgré les changements de scénaristes auquel le film a dû faire face.
La grande force du scénario est de nous présenter de manière extrêment réaliste le déroulement et la progression de cette terrible pandémie. On y croit. Tout est crédible. Et on imagine sans peine que si une telle catastrophe devait un jour se produire, elle ressemblerait très certainement à ce qui nous est montré sur l’écran.
Certaines scènes de panique ou d’attaques nocturnes de morts-vivants font vraiment froid dans le dos.

Enfin, le dernier point extrêmement plaisant du film est la performance que livre Brad Pitt. Comme d’habitude, il se montre excellent. Prenant à bras le corps un personnage qui ne pourrait être qu’une caricature entre les mains d’un acteur moins investi (le fait d’être impliqué dans la production joue certainement pour beaucoup). Et l’on est heureux de voir Brad Pitt dans le genre fantastique, qu’il n’a que trop peu fréquenté.

© Paramount Pictures France

Rappelons également que le groupe Muse participe à la musique de “World War Z”, composée par Marco Beltrami. Et chacun, selon qu’on soit amateur ou allergique aux grandes envolées “lyriques” du groupe britannique, peut se faire sa propre opinion sur la qualité de leur contribution en allant voir le film.

Et même s’il faut évidemment pousser une nouvelle fois un grand coup de gueule concernant la miteuse 3D de “World War Z”, force est de constater que le film de Marc Forster remplit son contrat et mérite le succès qu’il remporte depuis sa sortie (déjà plus de 111 millions de $ à travers le monde).

Une suite est d'ores et déjà annoncée par la Paramount. Mais la fin du film, dont on ne vous dit évidemment rien, ne laisse planer aucun doute sur la suite des opérations.
Alors, “World War Z”, premier bon blockbuster de la période estivale ? La réponse est oui. Clairement !

Film-annonce, affiche et live de Muse © Paramount Pictures France.

Les autres sorties de la semaine.

Le programme de Plan-Séquence au Majestic de Lille.

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