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« La Surface de Réparation » Critique du film avec Franck Gastambide – Rencontre avec le réalisateur et le comédien Hippolyte Girardot

Cette semaine, l’Actu Ciné de Lille La Nuit vous fait découvrir La Surface de Réparation. Ce premier long-métrage de Christophe Regin s’intéresse, comme son titre l’indique, au milieu du football. Mais si le film se déroule dans l’environnement du FC Nantes, il montre peu d’images de foot. La volonté de Regin est de s’intéresser aux « sans grades », à l’arrière cour du sport, à son « hors champ ». Incarné par un étonnant Franck Gastambide (à mille lieux des Kaïra et de Pataya), le film est aussi interprété par l’un de nos grands acteurs : Hippolyte Girardot. Critique de La Surface de Réparation et rencontre avec Christophe Regin, Hippolyte Girardot par Lille La Nuit !

La Surface de Réparation de Christophe Regin : Le film offre un registre différent à Franck Gastambide.

Critique de La Surface de Réparation

Christophe Regin est réalisateur qui a de la suite dans les idées. Après avoir signé trois courts-métrages sur le sport et le football, il persiste et signe en réalisant son premier long sur le foot.

Christophe Regin : « Je trouve que le football est vraiment un terrain de fiction très riche pour raconter des histoires. C’est un milieu très médiatique où on voit les stars, l’argent, les matchs, la dramaturgie… Moi j’avais envie de raconter ces personnages de l’ombre qu’on n’a pas l’habitude de voir. Pour mon premier court-métrage qui s’intitulait Adieu Molitor, qui reprenait déjà le personnage qu’on retrouve dans le long et d’autres aussi, je m’étais inspiré de personnes que j’avais connues quand moi-même je jouais en tant que footballeur amateur. Qui étaient des types qui avaient pu espérer devenir footballeurs professionnels un jour mais qui n’avaient pas réussi. Et qui en avait gardé une forme de blessure, qui n’arrivaient pas à passer à autre chose ».*

Franck Gastambide dans son premier vrai rôle dramatique

Franck Gastambide, qui trouve dans La Surface de Réparation son meilleur rôle au cinéma jusqu’à ce jour, interprète Franck ex-espoir du foot qui n’a pas convaincu. Depuis il est devenu homme à tout faire  de Djibril, footballeur qui termine sa carrière. Gastambide dévoile une facette méconnue de son talent: plus noire, plus sombre, mais aussi émouvante.

La Surface de Réparation n’est pas simplement et seulement un film sur le football. On y voit peu de matchs, à peine des entrainements. Voilà un film qui peut tout aussi bien intéresser les aficionados du ballon rond, que ceux qui y sont allergiques. Après tout, l’histoire pourrait se dérouler dans n’importe quel autre milieu.

La Surface de Réparation de Christophe Regin : Ambiances nocturnes et de film noir (à l'image Alice Isaaz dans le rôle de Salomé).

Hippolyte Girardot formidable dans la peau d'un personnage ambigu

On peut même voir La Surface de Réparation comme un film de genre, un film noir puisque le récit se déroule souvent de nuit. On y croise des femmes (fatales ?) au tempérament bien trempé - Alice Isaaz est très bien dans le rôle de Salomé -. On y retrouve aussi des personnages « louches » mais non dénués de fêlures, qui gravitent autour des footballeurs. Comme le personnage joué par Hippolyte Girardot, l’acteur du film culte de Eric Rochant : Un Monde sans Pitié.

La Surface de Réparation de Christophe Regin : On a le plaisir de retrouver Hippolyte Girardot.

Hippolyte Girardot : « Le rôle que Christophe Regin m’a proposé, est un rôle très peu défini. On ne saurait pas dire son nom, son grade. Quelque part, on ne sait pas qui sait. On voit bien à peu près où il se situe dans la hiérarchie. Mais on ne sait pas vraiment quelle est sa responsabilité, sa capacité à signer, pas signer des footballeurs, l’argent qu’il a … Est-ce que c’est du cash ? On ne sait pas vraiment ! Et donc quelqu’un, qui en même temps est très ambigu puisqu‘il doit à la fois sermonner Franck - qui a tendance à cause de sa jeunesse à partir dans tous les sens - et en même temps, il faut qu’il l’aide. Parce qu’il a de l’amour pour ce gosse. Peut-être une culpabilité ancienne (je n’en sais rien) qui fait qu’il ne peut pas le laisser tomber, il veut le sauver. Il veut qu’il s’en sorte d’une certaine manière. Je trouvais que ça, c’était très bien raconté. Avec une belle scène de fin (pour moi, c’est une sorte de western) qui est très classique dans sa dramaturgie. Mais c’est assez original de le montrer à Nantes, dans un club de foot. » *

Un premier film français qui convainc

C’est le travail des comédiens (rôles principaux autant que secondaires), la caractérisation adroite des personnages, les ambiances travaillées du film (les scènes de night clubs sont très réussies), la beauté de la photographie, la volonté de Christophe Regin de ne pas se laisser piéger par les clichés sur le foot (l’œuvre est critique mais pas à charge), qui font le prix de La Surface de Réparation.

Une semaine après Si tu voyais son cœur, le cinéma français nous un nouvel exemple de la vitalité du jeune cinéma français.

Synopsis : Franck vit depuis 10 ans en marge d’un club de foot de province. Sans statut ni salaire, il connait bien les joueurs et les couve autant qu’il les surveille. Un soir il rencontre Salomé, l’ex-maîtresse d’un joueur, qui a jeté son dévolu sur Djibril, une vieille gloire du foot venue finir sa carrière au club.

La Surface de Réparation écrit et réalisé par Christophe Regin
Avec Franck Gastambide, Alice Isaaz, Hippolyte Girardot, Moussa Mansaly...

Durée : 1H34
Sortie le 17 janvier 2018

Affiche, photos, film-annonce ARP Sélection

* Entretien réalisé à Lille le 11 janvier 2018
Remerciements à UGC Ciné Cité Lille

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